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Une entrevue avec M. Philippe Pellaton, président d’Inter Rhône

M. Philippe Pellaton président Inter Rhône
M. Philippe Pellaton président Inter Rhône

Entrevue avec M. Philippe Pellaton président d’inter Rhône

Qu’est-ce qu’une interprofession et quel est son rôle dans le milieu viticole? Quel est le rôle du président d’une interprofession? A quels challenges une interprofession et son président ont-ils à faire face? Quelles stratégies mettent-ils mis en place pour contrer les impacts des changements climatiques et ceux de la déconsommation du vin? Vous voulez en savoir plus? Alors plongez dans ce monde fascinant avec cette entrevue de M. Philippe Pellaton président d’Inter Rhône la deuxième plus importante surface viticole de France

Le rôle d’une interprofession et de son président

Claude Lalonde Vinformateur (CL) : Merci beaucoup de prendre de votre temps pour répondre à quelques-unes de nos questions. Alors vous êtes Philippe Pellaton président d’inter Rhône qui regroupe Côtes du Rhône et Vallée du Rhône la deuxième plus importante région viticole de France. Pourriez-vous préciser le rôle de l’interprofession et le rôle qui vous y jouez en tant que président?

Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône)
Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône)

Philippe Pellaton (PP) : Avec plaisir! L’interprofession comme vous l’avez dit recouvre un périmètre qui est très vaste. On est bien sûr dans le sud de la France, le long du Rhône entre les villes de Lyon et d’Avignon. Donc ce périmètre-là couvre plusieurs appellations ce qui en fait une richesse en fait.

Plusieurs régions sont assises sur une seule appellation. Si on regarde la Champagne par exemple, c’est une très belle interprofession mais autour d’un seul produit alors que chez nous bien sûr il y a plusieurs produits qui proviennent d’appellations régionales Côtes du Rhône , des Ventoux, des Luberon, des Costières de Nîmes donc la base de la pyramide , des appellations hiérarchisées telles Côtes du Rhône Villages mais également des Crus Gigondas, Hermitage, Saint-Joseph. Donc un périmètre d’appellations très vaste et aussi un périmètre humain très large et important.

Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône)
Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône)

Et ceci amène de la dynamique, des échanges, des discussions, des conflits parfois. Donc l’interprofession a en fait trois métiers. Bien sûr ce sont des organismes qui sont sous tutelle de l’état. Ce n’est pas simplement une association de bons copains qui se retrouvent et qui boivent des bons vins. C’est contrôlé par les pouvoirs publics, par l’état sous tutelle du ministère de l’agriculture.

Donc avec des missions régaliennes qui impliquent la collecte d’une cotisation (de la part des membres) et le bon usage de cette cotisation. Il y a un contrôleur d’état qui assiste à toutes nos assemblées générales et parfois aux conseils d’administration et qui s’assure du bon fonctionnement parce que, tout comme InterRhône, ce sont des organismes qui ont des budgets assez importants. Donc il faut que nous soyons vigilants. Chez Inter Rhône nous fonctionnons avec 60 salariés qui sont là au service des appellations et de ses responsables professionnels.

Trois métiers essentiellement dont la technique avec un institut technique qui s’appelle L’Institut Rhodanien qui va travailler sur l’adaptation aux changements climatiques, les diverses problématiques œnologiques, la réduction des produits de traitements, les nouveaux cépages résistants, à la sécheresse, aux maladies, donc un pôle de recherche et de développement.

Une partie économique ou on va traiter de l’analyses des marchés en France, à l’international, l’enregistrement des contrats interprofessionnels qui permet d’avoir une visibilité du marché, des volumes, des prix et d’ou on sort des statistiques et des indicateurs . La très grosse activité est la partie promotionnelle qui nous permet effectivement de faire de la promotion. Deux niveaux de promotion chez nous : Une promotion dite transversale qui embarque toutes les appellations ou on fait des opérations ou tout le monde est présent pour toutes les appellations. Ceci constitue la base de la promotion collective.

À cette base collective s’ajoutent des actions individuelles, appellation par appellation.  Alors Côtes du Rhône peut bien décider d’aller en France ou à l’international, Gigondas peut faire le choix d’aller à New York ou à Chicago. Donc chaque appellation peut flécher différemment ses budgets sur tel pays, tel segment, tel positionnement. Donc ça c’est vraiment la mission de l’interprofession.

Quant à la gouvernance de l’interprofession elle est assise sur deux familles dont celle des producteurs donc des vignerons indépendants, des caves coopératives, des producteurs de vins, des producteurs de raisins et celle des négociants. Ces deux familles sont à parité dans l’ensemble des instances de gouvernance, que ce soit sur la partie promotion, conseil d’administration ou assemblée générale. Une vision paritaire et on a l’obligation d’avoir l’accord des deux familles pour avancer avec obligation de consensus. Faute de consensus on ne prend pas de décision. Il faut donc trouver la bonne formule qui satisfasse les deux familles.

Donc mon rôle est d’animer ce groupe-là, d’être proche des services pour être force de proposition, présenter ces plans d’action et de les faire valider et aussi d’écouter ce que veulent les professionnels aussi. On fait pas mal de réunions! Il faut être à l’écoute des tous les intervenants.

J’ai un rôle de décideur pur certains aspects de gestion de l’interprofession. Mais j’ai surtout un rôle d’animateur notamment dans la partie promotionnelle et technique ou le but est de mettre sur la table des sujets et des orientations et de les faire valider par les deux familles. Voilà donc ce qu’est mon rôle.

Quels sont les challenges auxquels vous faites face?

(CL) Pourriez-vous brièvement la situation qui prévaut dans votre vaste région et décrire les challenges auxquels vous faites face.

(PP) Sur la partie commerciale aujourd’hui nous avons des fortunes diverses en fonction des entreprises et des appellations. Les appellations qui ont plus d’image comme les crus des Côtes du Rhône aujourd’hui fonctionnent très bien sur des modèles économiques à haute valeur ajoutée mais sur des volumes qui sont plutôt contenus. Quand on est sur une appellation comme Gigondas c’est 40,000 hectolitres de vin produits contre une production totale de 2.5 millions d’hectolitres. Quand on est sur des crus on est effectivement sur le haut de la pyramide avec des volumes assez contenus, les prix sont relativement élevés et permettent aux vignerons et aux négociants d’être dans un modèle économique qui fonctionne et qui permet de rémunérer tout le monde.

Quand on tombe dans les appellations régionales qui sont pour nous la base de la pyramide c’est relativement plus complexe. Quand on est positionné autour des coûts de production et au-dessus alors là on fait face à certains challenges comme ce qui se passe à l’international avec ce qui s’est passé aux États-Unis, la position qui il y a sur la Chine aujourd’hui, la crise en Ukraine voilà.  De plus des phénomènes de réduction de consommation en France amènent ces appellations, comme elles sont très volumiques, à avoir des fois des déséquilibres entre leur production et leur commercialisation.

Alors avec ces grandes appellations plus volumiques on fait face à plus de difficultés. C’est un problème de stocks. Aujourd’hui on estime qu’il y a autour de 3 à 4 mois de stocks en trop par rapport à la commercialisation donc ce n’est pas énorme. D’habitude nous avons un ratio de stock de 15 mois ce qui est optimum alors que nous sommes à 19 mois. Donc a a un peu dérapé et dès que ça dérape on a une déflation sur les prix parce qu’il y a des gens qui cherchent ça en fait, qui cherchent à faire baisser les prix.

Donc face à cette déflation sur les prix, les entreprises ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Vous pouvez avoir des entreprises qui sont relativement bien structurées, qui ont bâti des réseaux commerciaux historiquement et qui résistent en fait parce qu’elles ont leurs propres partenaires, leur propre positionnement et alors ça fonctionne.

Et il y a des entreprises qui sont moins structurées qui avaient pour habitude de vendre du vin à la citerne, du vin en vrac qui étaient embouteillé par des négociants ou d’autres metteurs en marché et ce marché il est plus compliqué.

Donc des fortunes diverses qui nous obligent nous à être à l’écoute. Le gouvernement a bien mis en place quelques mesures ou disons des ‘’mesurettes’’ , des aides très conjoncturelles, pour nous aider à passer l’année. Il y a une réflexion qui est engagée en France sur l’arrachage de vignes définitif pour 2025. La petite subvention qu’il y a n’est pas très intéressante donc il est difficile d’évaluer l’impact de telles mesures. Qui ira et qui n’ira pas, difficile à savoir. Possiblement 10% du vignoble est en trop et pourrait être définitivement arraché.

Et nous au niveau de l’interprofession le but est de bâtir des stratégies de promotion pour essayer de maintenir nos parts de marché. Donc on essaye d’irriguer tous les circuits de distribution. Alors en France on a des supports même s’ils sont peu nombreux sur la grande distribution pour à peu près 40% du volume. Alors c’est important ce volume. On aussi la partie cavistes, la restauration également sur lesquels nous avons des plans d’action et qui est assez en souffrance. On sent une problématique au niveau du pouvoir d’achat qui est très impacté. Et avec des multiplicateurs élevés au niveau du prix des bouteilles ça impacte la capacité au niveau du consommateur de se les permettre.

Enfin nous mettons un gros coup d’accélérateur et les projecteurs vers l’œnotourisme dans notre région. Nous avons segmenté le niveau qualitatif des caveaux, de la réception qu’on peut avoir dans nos chais etc. On essaye donc de mettre cette stratégie en mouvement. Le but est de créer de la dynamique, du mouvement, de mettre en lumière tous ces travaux qui sont faits et créer entre autres de nouveaux circuits. C’est en fait reprendre la main sur le tourisme. Il y a beaucoup d’organismes en France, les offices de tourisme, les centres régionaux de tourisme etc. Donc il y a beaucoup d’intervenants et sur un plan politique on a l’impression qu’on est en train de spolier ce tourisme. Beaucoup s’en s’on servis et l’ont utilisé et nous on trouve que nous sommes dépourvus de ça. Il faut reprendre le tourisme en main.

Après il y a toute la partie export qui est super importante avec une dizaine de pays sur lesquels nous investissons. Amérique du Nord, Canada, États-Unis, nord Europe et l’Asie qui est assez compliquée quand même. Nous sommes toujours restés faibles sur les volumes en Asie alors que nous nous sommes concentrés sur les pays Anglo-Saxons. Quant à l’Asie possiblement que nous n’avions pas la tailles des entreprises qui nous permettraient d’y aller. Donc nous n’avons pas été vraiment leaders sur cette région. Les volumes exportés vers cette région sont vraiment instables, un peu en yo-yo. En termes stratégiques ce n’est pas évident.

Les stratégies des diverses couleurs

VF : Une question plus spécifique sur les vins. L’année dernière vous avez annoncé un plan stratégique assez ambitieux qui comportait le développement agressif des vins blancs et des vins rosés. Ce plan visait aussi le développement de vins rouges possiblement plus légers. Qu’en est-il de ce côté?

PP : La performance sur les vins rosés est disons relativement chahuté en France. On est stable voire en légère régression de ce côté. Donc le plan sur les rosés est assez compliqué à mettre en œuvre. D’ailleurs les grandes régions productrices de rosés en France sont aussi dans la tourmente. Donc nous ne sommes pas épargnés par ces problèmes de méventes. Le constat sur le rosé démontre qu’on arrive sur un plateau. Est-ce que c’est un plateau qui nous permettra de mieux repartir. On verra dans quelques années. Mais clairement sur le rosé on arrive à un plateau. C’est vrai qu’il y a des appellations prestigieuses comme la Provence qui y sont allées mais également beaucoup d’IGP qui y sont allés mais bon.

Sur les blancs clairement on a une super performance. On a doublé nos volumes déjà autant au niveau de la production que de la commercialisation. Nous sommes passés de 6 à 12 % des ventes. On est en hausse pratiquement partout que ce soit en France sur tous les circuits de distribution ou à l’export. Mais bon on part de bas. Et globalement on sent qu’il y a une vraiment une dynamique légitime sur cette couleur. On propose des produits intéressants avec nos cépages et il faut suivre cette situation. J’espère qu’on continuera à progresser.

Quant aux rouges on vient d’engager un réel travail qui comprendra une segmentation de nos rouges entre effectivement ce que peut être un produit je dirais avec beaucoup de matière, relativement riche qui parfois pourrait correspondre plus aux crus des Côtes du Rhône et une forme d’innovation et de liberté sur les appellations régionales ou on pourrait aller chercher quelque chose de plus léger tant au niveau de la couleur qu’en degré d’alcool ou en fraîcheur.

Alors là il y a le travail qui est mené avec l’Institut Rhodanien sur les aspects du développement technique pour construire des éléments de langage. Pour être assez honnête avec vous la vraie question aujourd’hui c’est de déterminer quelles sont les parts de marché entre divers profils de vins rouges. Entre disons un joli rouge bien coloré, fruité, cœur de gamme, des produits hauts de gamme ou disons des vins rouges encore plus légers. Il faut définir et calibrer ces différentes strates de produits et clairement définir les parts de marchés potentielles.

On pourra donner de meilleures indications à nos vignerons qui, s’ils se décident disons à développer des vins rouges plus légers, sauront quel en est le vrai potentiel. Il faut aussi mieux définir chaque type de vin selon sa norme analytique quant à sa couleur et autres indicateurs ce qui qui aidera les vignerons et les œnologues à produire ces différents types et profils de vin.

Alors sur les blancs et les rosés les profils sont calés et on sait ou on va, autant pour les rouges on sait que ça existe, on sait qu’il faut y aller, on sait que ça ne s’adaptera pas à tout le monde mais pour l’instant on a de la difficulté à caler les volumes.

Le développement de la hiérarchie des appellations

Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône) - hiérarchie des appellations
Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône) – hiérarchie des appellations

VF : Vous avez parlé des crus et des villages avec noms géographiques. Vous avez dit que les ventes vont quand même bien. Ou vous situez-vous quant au développement de ces appellations plus qualitatives?

PP : On continue à la faire vivre et à l’alimenter et à la soutenir. Tout récemment en novembre l’INAO vient de reconnaître un 18e cru des Côtes du Rhône sur Laudun. Alors voila c’est fait. Il y a aussi l’appellation Costières de Nîmes qui part dans ces mécaniques avec des logiques de villages et Costières Villages et Costières Villages avec noms géographiques. Donc cette région est embarquée dans cette mécanique-là. On sait que ça apporte de la valeur. Il y a des exigences techniques et qualitatives c’est un processus très précis. Ça nourrit la stratégie oenotouristique puisque souvent quand on fait de l’œnotourisme on a besoin d’avoir ce produit très identitaire du terroir. Tout devient un peu plus simple au niveau de la communication surtout si le produit porte le nom de la commune.

Nous sommes une région qui avons pratiqué cette hiérarchisation des appellations après les crus il y en sort un à tous les 10 à 15 ans. Après Laudun au niveau des crus il n’y a pas d’autres dossiers de déposé. La mosaïque des Côtes du Rhône est quand même bien complète maintenant avec tous les villages qu’on a. Je dirais qu’il ne faut pas s’attendre à en sortir beaucoup plus.

Votre vision des 10 prochaines années

VF : Comment voyez-vous les prochaines 5 à 10 prochaines années?

PP : Le nombre d’impacts économiques et climatiques sont devenus super importants, très nombreux et permanents. On a l’impression qu’on ne va jamais avoir de répit. Quand ce n’est pas climatique, c’est économique, si ce n’est pas tel truc alors c’est politique. Je trouve que c’est une situation vraiment très difficile à apprécier qui a son impact sur les exploitations.

Le modèle économique est relativement complexe de nos jours. Donc un, il y a tout ce qu’on peut effectivement piloter, tenir entre nos mains et gérer; ça c’est la partie technique, l’adaptation aux changements climatiques, adaptation des cépages résistants etc. Il y a du travail qui a été fait.  Il y a une partie recherche qui va nous aider à lutter contre ces phénomènes-là. Bien sûr si les températures deviennent trop extrêmes il y a des parts du vignoble qui disparaîtront. Malheureusement on le voit déjà. Par exemple la partie de Perpignan qui n’a pas reçu d’eau pratiquement depuis un an. Donc par rapport à ces impacts ce sont des régions qui sont maintenant considérées comme semi-désertiques.

Il y a des couloirs et des flux atmosphériques à des endroits ou il ne pleut plus. Ce n’est pas le cas pour les Côtes du Rhône pour l’instant mais on est toujours sous influence des épisodes méditerranéens avec cette mer qui se réchauffe et qui renvoie de l’humidité avec parfois des gros orages. Nous on n’est pas trop là-dessus. Cette partie climatique elle est complexe, sauf extrême, peut se gérer.

Plutôt inquiet de ces phénomènes de consommation qui sont quand même très évolutifs et abrupts je trouve avec cette nouvelle génération qui a des habitudes de consommation différentes face au vin. C’est très anxiogène de se retrouver presque du jour au lendemain avec des consommateurs qui ont disparus ou qui ont changés d’habitude. Je suis inquiet face à ces nouvelles habitudes de consommation de gens qui consomment moins ou pas du tout.  On sent cette rupture par tranche d’âge avec ces générations qui aimaient boire du vin, le repas familial du dimanche et là on a une déstructuration évidente.

Je trouve que la question de la place du vin dans la société est relativement fondamentale et dépend des réponses qu’on saura apporter.

VF : Un gros merci M. Pellaton pour cette entrevue. Au plaisir de vous revoir l’année prochaine lors de l’événement ‘’Découvertes en Vallée du Rhône’’.

Les changements climatiques dans le monde du vin. Qu’est-ce que ça veut dire pour nous les consommateurs?

Conférence Tasting Climate Change: Michelle Bouffard organisatrice et personalité connue du monde du vin. Conférenciers.
Conférence Tasting Climate Change: Michelle Bouffard organisatrice et personalité connue du monde du vin. Conférenciers.

J’assistais tout récemment à une conférence ‘’Tasting Climate Change’’/’’Goûter aux changements climatiques’’ sur l’impact des changements climatiques dans l’industrie du vin organisé par Michelle Bouffard personnalité bien connue dans le monde du vin.

Cette conférence réunissait divers experts de l’industrie dans le but de trouver des solutions qui permette aux divers intervenants (vignerons, producteurs, fournisseurs, détaillants etc.) de s’adapter à ces changements et de mitiger leur impact. De plus il permettait de cibler les pratiques de l’industrie dans un objectif d’atténuer l’empreinte carbone de tous et chacun.

Changement ou ‘’Chaos’’ climatique?

Quand on écoute les vignerons de partout sur la planète on devrait parler de ‘’chaos’’ climatique. Les éléments sont déréglés et devenus extrêmes. Marc Picon Malivern de la maison Sumarroca nous parlait d’un manque d’eau criant dans la région productrice de Cava en Catalogne avec des températures qui dépassait tous les records.

Déjà la moyenne des températures est de 1.5C supérieure à celles du milieu du XXe siècle alors qu’on voit une baisse des moyennes de précipitations de 57mm/an ce qui est énorme. On prévoit que la quantité d’eau baissera de près de 20% de plus en 2050.

Présentation - Situation dans la Catalogne Marc Picon Malivern
Présentation – Situation dans la Catalogne – Marc Picon Malivern

Les vignerons de la Champagne représentés par Pierre Naviaux du Comité Champagne dénotent de fortes variations dans les quantités d’eau vers la baisse ainsi que la période à laquelle on reçoit cette eau. Idéalement on en voudrait au printemps pas en fin d’été. Évidemment on n’a pas de contrôle sur cette situation qui créé d’énormes problèmes au niveau de la viticulture. De plus les températures augmentent de façon vertigineuse. Depuis les années 60 on voit une augmentation des températures qui ressembleront dans 50 ans à celles du sud de la France donc beaucoup plus chaudes.

Situation climatique en Champagne - Comité Champagne
Situation climatique en Champagne – Comité Champagne

La situation est la même à Bordeaux qui depuis les années 1960 a vu sa température moyenne augmenter (tout comme en Catalogne) de 1.2 C. et ça continue. Complètementde l’Italie qui en 2023 était complètement sous l’eau avec des régions comme l’Émilie Romagne complètement submergée.

Quand on parle aux vignerons de la Vallée du Rhône que je rencontrais au printemps dernier on ne cesse de décrier le manque d’eau et les températures caniculaires. Et parlez à ceux de Chablis qui perdent une bonne partie de leur récolte à cause du gel! Quant au Québec l’année 2023 est à oublier…

Et c’est sans compter les nouvelles espèces d’insectes qu’on voit arriver avec ce réchauffement. On a qu’à penser au scarabée japonais au Québec.

Situation climatique viticole - Bordeaux et Loire
Situation climatique viticole – Bordeaux et Loire

L’effet sur la production du vin…et le vin.

Évidemment ceci résulte plus souvent qu’autrement dans des baisses de rendements, des vignes détruites par le gel ou la grêle ou trop d’eau, une recherche effrénée de solutions à court, moyen et long terme, des augmentations de coûts et beaucoup d’incertitude dans la vie des vignerons. Auparavant c’était une année de mauvaise parmi d’autres. Avec ce chaos climatique on voit ce genre de chose arriver beaucoup plus fréquemment. Combien de baisses drastiques de rendements les vignerons peuvent-ils se permette?

Impact sur les vins - Comité Champagne
Impact sur les vins – Comité Champagne

De plus les vins eux-mêmes sont impactés par ces changements. On voit au fil des années une augmentation du niveau d’alcool de 0.8% vol. et une baisse d’acidité de -1.5 g. Ceci impacte entre autres la sensation de fraîcheur du vin. Et que dire du fait que la taille des raisins a baissée de 26% dans les 30 dernières années en Côtes du Rhône!!!

Avec les tendances mondiales à la baisse quant à la déconsommation du vin et l’augmentation importante des coûts de production avec l’inflation on parle ici d’une tempête parfaite contre les producteurs et vignerons.

Les pistes de solutions

Les diverses conférences portaient sur des sujets aussi variés les uns que les autres. Mais tous tendaient vers un objectif d’adaptation, de mitigation et d’atténuation des impacts de ces changements climatiques.

Pistes de solutions - Marc André Selosse
Pistes de solutions – Marc André Selosse

Ces pistes de solutions se résument globalement vers les actions suivantes :

Les techniques de vinification (grappes entières par exemple pour plus de fraîcheur), la gestion des vendanges (de nuit pour plus de fraîcheur), le gestion du sol (méthodes organiques, régénératives), la gestion du feuillage et de la vigne (plus d’ombre), le contrôle des insectes, la taille de la vigne, le choix des clones (plus résistants aux maladies), le système de plantation (plus ou moins de densité), la sélection des sites (plus en altitude – orientés nord sud), la sélection des cépages (plus résistants à la chaleur) et l’irrigation. S’ajoutent à ces techniques l’agroforesterie, l’ajout de biodiversité dans le but de restaurer les écosystèmes etc.

Ces solutions s’inscrivent dans une approche durable qui impliquent la réduction de l’empreinte carbone, la gestion de l’eau et la promotion et la richesse des habitats naturels.

Agriculture régénérative - présentation Michel Gassier
Agriculture régénérative – présentation Michel Gassier

En fait une présentation de l’agriculture régénérative donnée par Michel Gassier de la famille Gassier décrivait cette approche holistique qui est axée sur 5 piliers dont : l’augmentation de la matière organique dans les sols, la réduction des intrants externes, l’intégration des animaux dans le processus viticole, la biodiversité et l’approche communautaire dans le respect de tous les intervenants. Cette approche va selon ses adeptes plus loin que l’approche organique et/ou de biodynamie qui ne vise que les intrants tels fertilisants, pesticides et intrants comme les sulfites par exemple.

La réduction de l’empreinte carbone

Quant à la réduction de l’empreinte carbone qui s’inscrit dans une approche durable il faut savoir qu’environ 40% de cette empreinte de la production du vin provient des bouteilles selon les données de la conférence. En fait selon la SAQ dans son évaluation de sa propre empreinte carbone, 57% vient du packaging!!

Dans un monde où chaque appellation veut se distinguer d’une autre avec une bouteille différente on est loin d’une bouteille unique (la même pour tout le monde) que le système peut réutiliser et ou recycler.  Si la filière avait un souhait ce serait cette bouteille unique qui réduirait de beaucoup l’empreinte carbone.

Présentation SAQ - Christian M. Pilon
Présentation SAQ – Christian M. Pilon

De plus si on reste sur le sujet de l’emballage, la tendance est vers les bouteilles plus légères qui sont moins chères à produire et coûtent moins cher au niveau transport. Il faut changer cette mentalité qu’une bouteille plus lourde équivaut à un vin de plus haute qualité. Il n’y a aucun lien entre les deux.

Une discussion a aussi eu lieu sur le vin distribué en vrac dans des conteneurs adaptés et embouteillés au Québec. La filière n’est présentement pas prête pour implanter cette solution mais elle présente un intérêt certain.

Enfin sachant que la très grande majorité des vins sont consommés dans une courte période suivant l’achat on peut se demander pourquoi l’ensemble des vins doivent-ils absolument être vendus dans des contenants de verre qui leur permettent de vieillir quelques années!

En fait, les divers contenants/emballages autres que le verre présentent un important niveau d’intérêt de la part des intervenants. Avec la difficulté d’approvisionnement en bouteilles des récentes années de plus en plus lorgnent de ce côté.

L’Importance des certifications organiques/durables pour le consommateur

Plusieurs producteurs (environ de 10-15% sur une base mondiale) décident souvent pour des raisons de conviction ou quelquefois de mise en marché de se tourner vers l’agriculture organique ou en biodynamie.

Cette orientation implique non seulement une régénérescence des sols apportée par l’absence de l’utilisation de produits chimiques de synthèse tels herbicides, pesticides mais aussi une réduction importante des sulfites durant la vinification.

Par contre, ces producteurs doivent se battre contre les aléas chaotiques de la nature et les maladies de la vigne en temps de pluies abondantes et fréquentes avec plusieurs passages de tracteurs pour effectuer l’épandage de produits autorisés telle la bouillie bordelaise à base de cuivre. Ceci augmente les coûts!

D’autres producteurs adoptent des programmes d’agriculture durable (gestion de l’eau, production de leur propre énergie, bouteilles plus légères etc etc.) sans être nécessairement en agriculture organique ce qui est quand même fort louable.

Pour que le consommateur puisse les reconnaître et orienter leurs choix vers des produits organiques ou durables il faut savoir reconnaitre ces certifications sur les bouteilles. Il existe une myriade de certifications ce qui peut causer de la confusion chez les consommateurs. Cependant les producteurs qui sont certifiés sont audités afin de vérifier qu’ils rencontrent toujours les directives dictées par ces vérifications. C’est comme une forme de garantie pour les consommateurs.

Logos vins vins organiques, durables
Logos vins vins organiques, durables

À la SAQ :

À la SAQ les indications suivantes sont obligatoires : • Mention « Biologique / Organic » • Nom de l’entreprise détenant le certificat du produit • Le nom complet de l’organisme qui a certifié le produit (la mention « Certifié par / Certified by » peut précéder au besoin le nom de l’organisme). 18 • L’identification des ingrédients biologiques dans la liste des ingrédients (le cas échéant) Les logos sont facultatifs (exemples : Bio Canada, USDA Organic, etc.)

Les produits équitables peuvent porter la marque de Fairtrade Canada et la mention « Certifié Équitable » peut être inscrite sur l’étiquette. L’utilisation du logo FAIRTRADE n’est pas obligatoire.

Site SAQ : ‘’Dans notre catégorie BIO, on retrouve des produits biologiques, des vins biodynamiques et des vins nature, tous exempts de produits chimiques et de synthèse. Ils détiennent obligatoirement une certification biologique reconnue par le gouvernement du Canada. Magasinez les produits bio disponibles en ligne et repérez-les en succursale grâce à un mica de couleur sur les étiquettes de prix’’.

Que peut donc faire le consommateur?

Le consommateur possède quand même un fort pouvoir d’influence sur les actions prisent par la filière vinicole.

Il peut dire non à une bouteille de vin trop lourde pour rien (sauf pour les bouteilles de mousseux qui requièrent des bouteilles plus solides).

Il peut choisir des vins issus de l’agriculture organique ou biodynamique.

Il peut choisir des vins des producteurs ‘’durables’’.

Il peut acheter encore plus local.

Il peut accepter des nouveaux formats d’emballage comme l’aluminium, le carton et autres types d’emballages.

Il peut acheter un vin à 30$ plutôt que deux bouteilles à 15$.

À bon amateur salut!

Dégustations gratuites dans la plupart des SAQ Sélection!

Stations de dégustation dans la plupart des SAQ Sélection.
Stations de dégustation dans la plupart des SAQ Sélection.

Je notais dernièrement que dans une SAQ Sélection près de chez moi les stations de dégustations étaient maintenant gratuites.  Je me suis donc renseigné auprès de la SAQ et voici ce qu’il y a à savoir à ce sujet.

Tout d’abord ces stations de dégustations sont présentes dans 85 des 92 SAQ Sélections. Elles offrent un total potentiel de 16 produits à déguster. Les produits qu’on y propose sont renouvelés à chaque période ou selon leur disponibilité. Le personnel en succursale propose une dégustation aux clients pour valider une sélection de produits ou pour faire découvrir un nouvel arrivage ou un produit incontournable.

Un total de 3 produits par client peuvent être dégustés. Il suffit de demander au conseiller de la succursale pour procéder à votre dégustation.

Quant aux cartes prépayées qui servaient à payer ces dégustations dans le passé, elles vous seront remboursées sans problème selon la SAQ.

Bonnes dégustations!!!

Y a-t-il une relation entre le poids d’une bouteille de vin et sa qualité? Non!

Cette semaine avait lieu un Masterclass sur les vins de Côtes du Rhône présenté par Michelle Bouffard personnalité du monde viticole bien connue. Elle est aussi une figure de proue de la prise de conscience des réchauffements climatiques et leurs impacts sur la filière viticole.

Une question était posée à savoir s’il y avait un lien entre le poids d’une bouteille de vin et sa qualité.

À part les bouteilles de vins effervescents qui requièrent des bouteilles plus épaisses avec un fond concave pour contrer la présence du gaz carbonique qui s’y trouve il n’y a pas de raison et de relation entre le poids de la bouteille et sa qualité. Cette relation a été créée dans le 50 dernières années alors que les bouteilles plus chères étaient vendues dans des bouteilles plus lourdes question d’image. Durant cette période les questions d’environnement n’avaient pas la cote.

Mais de nos jours une prise de conscience des producteurs viticoles quant à leur empreinte carbone sur l’environnement implique de plus en plus des bouteilles plus légères. Alors qu’en général les bouteilles de vin ont un poids de 540 g jusqu’à presque un kilo pour certaines, les bouteilles plus légères qu’on voit apparaître de plus en plus ont un poids de 420 g. De plus des bouteilles en plastique, des cannettes en alu et des viniers commencent à faire leur place sur les tablettes.

L’impact est important car il se décline en frais de transports plus faibles autant pour les producteurs de verre que les producteurs de vin. De ce fait il réduit aussi l’empreinte carbone de l’ensemble de la filière viticole.

Alors la prochaine fois que vous achèterez un vin et que vous sentirez son poids excessif entre vos mains dites-vous qu’il n’y a pas de lien entre le poids et la qualité du vin et qu’il serait sûrement préférable d’acheter un vin d’un producteur avec une conscience environnementale plus élevée.

Ils ont bien compris cette équation en Suède alors que 56% du volume de vin est vendu en vinier alors que chez nous on n’en parle pratiquement pas. Nous avons collectivement du chemin à faire et ça commence avec chacun d’entre nous.

À bon buveur salut!

Une expérience gastronomique sans pareil! Découvrez le menu  »accords bistronomiques » au vignoble VRDC.

Vignoble Rivière du Chêne et le Bistro VRDC
Vignoble Rivière du Chêne et le Bistro VRDC

Vous recherchez une expérience gastronomique dans un décors absolument enchanteur? Situé dans un décor incroyable à St-Eustache tout près de Montréal (30 minutes), le vignoble Rivière du Chêne, l’un des plus importants vignobles au Québec, offre son forfait Accords Bistronomiques qui comprend un menu dégustation de 5 services ainsi qu’un accord mets vins (6 plats/5 vins). Cette formule Bistronomique est offerte que le soir les jeudis, vendredis et samedis (jusqu’au 15 octobre) de 17 hres à 22 hres à 185$ pour deux.

Menu Accords Bistronomiques VRDC - plats
Menu Accords Bistronomiques VRDC – plats
Menu Accords Bistronomiques VRDC - vins
Menu Accords Bistronomiques VRDC – vins

Concoctés par le nouveau chef exécutif Cyril d’Ascanio, français d’origine qui a parfait sa formation au Québec et travaillé à l’hôtel Chanteclerc, Estrimont Suite & Spa, Sheraton Laval, Hôtel Suites Lac Brome, ces mets ont été développé avec comme point de départ le profil aromatique de chaque vin qui lui est associé. Incroyable cet univers bistronomique qu’il a développé créant ainsi une parfaite harmonie avec les plats proposés. 

Chef Exécutif du Bistro VRDC - Cyril D'Ascanio
Chef Exécutif du Bistro VRDC – Cyril D’Ascanio

Et que dire du restaurant/bistro et de sa terrasse qui n’ont rien de pareil au Québec avec une vue imprenable sur le vignoble de Rivière du Chêne. Le soir le soleil vient se coucher juste devant la terrasse ce qui créé un paysage absolument unique et féérique. Cette terrasse située à l’étage a vraiment une vue enchanteresse.

De plus le Bistro porte maintenant le nom de Bistro VRDC (Vignoble Rivière du Chêne). La salle à manger et les cuisines ont été complètement rénovées au printemps dernier au grand bonheur de la clientèle qui trouve dorénavant autant son plaisir à manger sur la terrasse qu’à l’intérieur.

La dégustation – les mets et les vins

J’ai été vraiment surpris non seulement par la générosité des plats qui sont vraiment copieux mais aussi par le soin qui a été apporté à marier l’univers aromatique des vins et des mets. J’avoue que j’ai eu un plaisir fou avec mes amis à découvrir ce mariage entre chaque plat et son vin. En fait, on en venait à évaluer la composition du plat pour deviner le profil du vin. De plus, non seulement y avait-il un lien entre chaque met et son vin, mais aussi d’un plat à l’autre. Comme un crescendo culinaire.

Il va sans dire que les vins proviennent des deux vignobles de la maison soient les vignobles de Rivière du Chêne (16.5 ha) qui sont situés à Ste-Eustache et ceux du vignoble La Cantina d’Oka (20 ha) situé à quelques minutes du lac des Deux-Montagnes.

Notez également qu’en plus de la formule dégustation, le Bistro VRDC offre plusieurs plats à la carte ainsi que de belles créations à l’ardoise qui varient au gré du chef. 

Le premier service

Arancini : fromage Parmesan, sauce marinara maison et herbes du jardin, réduction balsamique au vin rouge

Tartare de saumon et homard : émincé de radis, gremolata au limoncello, sauce piquante, framboises fraîches et oignons croustillants

Premier service accords bistronomiques VRDC
Premier service accords bistronomiques VRDC

Le vin : Gabrielle rosé

Vignoble Rivière Duchêne, Le Rosé Gabrielle, 2021, 16,75$, cépages :  Seyval noir 42% – Frontenac rouge 24.5% – Pionnier 18.5% -Frontenac blanc 6% – Lucie Kuhlmann 4% – Frontenac gris 4% -Ste-Croix 1%, sucre : 2.9 g/l, alc. : 12.5%, code SAQ : 10817090.

Bouteille de Vignoble Rivière Duchêne, Le Rosé Gabrielle, 2021
Vignoble Rivière Duchêne, Le Rosé Gabrielle, 2021

La fermentation de chacun des cépages se fait en cuve inox de 2 à 3 semaines à 15 degrés afin de préserver toute la fraîcheur des arômes. L’élevage sur lies est très court. Le vin est mis en bouteille à la mi-février

Ce rosé est un assemblage de plusieurs cépages hybrides du Québec. Il est carrément charmeur avec un nez sur des arômes de bonbon, de framboises, de fraises, de fruits blancs et rouges. La bouche est des plus rafraîchissante avec une acidité assez marquée. Les flaveurs perçues au nez se prolongent sur une finale qui se termine avec une légère amertume. Bon rapport qualité/prix.

L’accord/tartare : les notes de framboises du vin s’accordaient merveilleusement bien avec les framboises fraîches du tartare et le côté légèrement sucré était en totale harmonie avec la sauce piquante. Superbe accord avec le saumon.

L’accord/arancini : bel accord avec la sauce marinara et surtout la réduction balsamique dont on retrouve une trame dans le profil aromatique du vin.

Le deuxième service

Ceviche de pétoncles : brunoise tiède de petits légumes croquants, nouille de ris frites, échalotes vertes, vinaigre légère au vin blanc, à la vanille et à la mangue

Deuxième service Accords Bistronomiques VRDC
Deuxième service Accords Bistronomiques VRDC

Le vin: Chardonnay, La Cantina

Chardonnay, La Cantina, Québec IGP, Basses Laurentides, Vallée d’Oka, vin blanc, Origine Québec, 2021, 23,95$, sucre : 2.0 g/l, alc. : 12.5%, code SAQ : 13835841.

Bouteille de Chardonnay, La Cantina, Québec IGP, Basses Laurentides, Vallée d’Oka, vin blanc, Origine Québec, 2021
Chardonnay, La Cantina, Québec IGP, Basses Laurentides, Vallée d’Oka, vin blanc, Origine Québec, 2021

Suite aux vendanges, le raisin est éraflé, foulé puis pressé à basse pression en protégeant les jus de toute oxydation. La fermentation alcoolique est réalisée en cuve inox pendant quelques semaines à température de 15 degrés. L’élevage se fait en fût de chêne français sur 60 % pour 6 mois et 40 % en cuve inox. Afin d’accentuer les arômes, l’élevage est accompagné d’une remise en suspension des lies afin d’apporter plus d’équilibre et pour révéler la complexité du fruit.

Notes de dégustation

Ce vin se découvre au nez sur de belles notes de pêches, de poires, de vanille avec une trame de fruits exotiques et d’agrumes. Très peu de notes boisées qui sont fort discrètes. En fait c’est le fruit qui prédomine.

En bouche la texture est riche, veloutée, d’une facture très classique avec une belle sensation de minéralité. Un très beau Chardonnay de région nordique qui pourrait ressembler à un Chablis.

L’accord : Absolument réussi!! Le plus difficile était d’accorder la vanille et la mangue du plat et du vin. Le coté agrumes du plat et du vin sont en harmonie incroyable. Vraiment délicieux. De plus les nouilles légèrement grasse et croustillantes vont si bien avec la texture légèrement grasse du vin.

Le troisième service

Magrets de canard fumé : lit de roquette, fromage de chèvre, miel du rang, suprêmes d’oranges, croûtons au beurre et vinaigrette à l’érable.

Troisième service Accords Bistronomiques VRDC
Troisième service Accords Bistronomiques VRDC

Le vin : Orange, La Cantina

Orange, La Cantina, Québec IGP, Basses Laurentides, Vallée d’Oka, vin orange, Origine Québec, 2021, 26,50$, sucre : 2.3 g/l, alc. : 11.5%, code SAQ : 15024275.

Bouteille de Orange, La Cantina, Québec IGP, Basses Laurentides, Vallée d’Oka, vin orange, Origine Québec, 2021
Orange, La Cantina, Québec IGP, Basses Laurentides, Vallée d’Oka, vin orange, Origine Québec, 2021

Après avoir été vendangé sur le Coteau de l’Abbaye, le raisin est éraflé et fermentéà la manière d’un vin rouge avec ses peaux, ce qui lui procure cette jolie teinte orangée. La fermentation alcoolique et la conversion malolactique sont réalisées en cuve inox pendant quelques jours à 23 degrés accompagnée de pigeages quotidiens afin d’extraire la couleur et les tanins. Le vin est décuvé après plusieurs semaines de macération.

Notes de dégustation

Ce vin orange se découvre sur des notes florales avec une bonne dose de minéralité ainsi que des arômes de zeste d’oranges, de noix et d’épices douces.

En bouche une sensation de minéralité caillouteuse qui s’harmonise aux flaveurs de noix avec quelques amers et une trame de fumée. Quelques tannins bien serrés et finale sur des notes d’amers et d’orange.

L’accord : Surprenant et ambitieux cet accord avec un vin orange et un magret de canard! Juste assez de tannins pour créer cet accord. Les amers du vin s’harmonisent tellement bien avec l’amer de la roquette et les suprêmes d’orange se fondent avec les flaveurs orangées du vin.

Quatrième service

Tartare de bœuf : Bœuf Angus AAA, deux moutardes et William blanc, cornichons marinés, pickles d’oignons, tomates séchées, échalotes vertes, sauce Tabasco et oignons croustillants

Veuillez noter qu’à partir de jeudi le 25 août ce plat (quatrième service) sera remplacé par les Gnocchis du chef : gnocchis rustiques, confit de canard du lac Brome, sauce champignons et bacon fumé et poireau fondant.

Quatrième service Accords Bistronomiques VRDC - dès le 25 août 2022 - Gnocchis
Quatrième service Accords Bistronomiques VRDC – dès le 25 août 2022 – Gnocchis

Le vin : Phénix, rouge

Phénix, IGP Québec, Vignoble Rivière du Chêne, 2020, 20,05$, cépages : Frontenac rouge 36%, Pinot noir 32%, Marquette 32%, sucre : 4.6 g/l, alc. : 12.5%, code SAQ : 12445074.

Bouteille de Phénix, IGP Québec, Vignoble Rivière du Chêne, 2020
Phénix, IGP Québec, Vignoble Rivière du Chêne, 2020

Intéressant cet assemblage de 2 cépages autochtones et d’un cépage dit ‘’international’’ dont fait partie le Pinot noir.

Ces derniers sont vinifiés séparément en cuves inox afin de respecter le caractère de chaque cépage. Puis ils sont assemblés avec une proportion d’un tiers par cépage et élevés en fût de chêne pour un minimum de 11 mois. La grande majorité de ces fûts est d’origine français et le reste américain.

Notes de dégustation

Ce Phénix se révèle sur des notes de fruits rouges légèrement confiturés, de bleuets, de mûres, de notes de sous-bois ainsi qu’un soupçon de notes boisées.

En bouche la texture est veloutée, l’acidité assez présente et les tannins équilibrés. Des flaveurs de fruits rouges et noirs, de vanille, de notes boisées et épicées et un léger soupçon de notes de sapinage en font un vin tout en équilibre et bien juteux.

La finale laisse se pointer quelques notes de fruits aigrelets et une légère amertume bien rafraîchissante.

L’accord : Le tartare très traditionnel et moyennement relevé était tout en équilibre avec les tannins du Phénix rouge. Belle amplitude aromatique qui était en harmonie avec l’aspect goûteux du plat.

Cinquième service 

Dessert/plateau de mignardises

Cinquième service Accords Bistronomiques
Cinquième service Accords Bistronomiques

Les vins : Cuvée Glacée des Laurentides, vendanges tardives 2021 et Vin de glace 2020

Cuvée Glacée des Laurentides, vendanges tardives, vin de dessert, Vignoble Rivière du Chêne, IGP Québec, 375 ml, 2021, 29,15$, cépage : Vidal 100%, sucre : 72.5 g/l, alc. : 12%, code SAQ : 735001.

Bouteille de Cuvée Glacée des Laurentides, vendanges tardives, vin de dessert, Vignoble Rivière du Chêne, IGP Québec, 375 ml, 2021
Cuvée Glacée des Laurentides, vendanges tardives, vin de dessert, Vignoble Rivière du Chêne, IGP Québec, 375 ml, 2021

À la mi-décembre les raisins sont pressés sans foulage, ni éraflage à une température extérieure de – 6 degrés. Il s’agit d’une récolte tardive. La fermentation alcoolique se prolonge sur deux à trois semaines jusqu’à l’équilibre entre le sucre, l’acidité et l’alcool.

Notes de dégustation

Ce vin se révèle au nez sur des arômes assez intenses de poires, d’abricot, d’ananas et de notes florales. En bouche, il est moins intense et d’une douceur plus sensuelle que le vin de glace. Son acidité vient équilibrer le sucre résiduel sa douceur. Belle longueur qui perdure…

Monde, vin de glace, vin de dessert, Rivière du Chêne, IGP Québec, 200 ml, 2020, 32,50$, cépage : Vidal 100%, sucre : 214 g/l, alc. : 9.5 %, code SAQ : 11057475.

Bouteille de Monde, vin de glace, vin de dessert, Rivière du Chêne, IGP Québec, 200 ml, 2020
Monde, vin de glace, vin de dessert, Rivière du Chêne, IGP Québec, 200 ml, 2020

Son profil aromatique est des plus charmeur avec des arômes et des flaveurs assez intenses tant au nez qu’en bouche.

Il se révèle au nez sur des arômes de de fruits confits, d’abricots, de sucre d’orge bien concentrés avec quelques notes de miel.

En bouche la texture est grasse et suave et l’acidité fraîche atténue la sensation de sucre résiduel. De belles flaveurs d’une bonne intensité  de fruits exotiques, de fruits jaunes et d’épices viennent couvrir le palais et créent un univers aromatique absolument délicieux.

Les accords : Rien de mieux que de créer un accord entre un dessert et un vin sucré. La richesse de l’un vient complémenter la richesse de l’autre

Cet article a été écris suite à une invitation du Bistro VRDC.

Note : Les vins La Cantina de la gamme L’empreinte distinctive du vigneron ne sont plus disponibles à la boutique du vignoble Rivière du Chêne. Toutefois, nous donnons la possibilité aux clients du Bistro VRDC exclusivement d’acheter des bouteilles à rapporter à la maison à la fin de leur repas à un prix avantageux (12$ de moins que le prix affiché sur la carte des vins). 

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