fbpx

Une entrevue avec M. Philippe Pellaton, président d’Inter Rhône

M. Philippe Pellaton président Inter Rhône
M. Philippe Pellaton président Inter Rhône

Entrevue avec M. Philippe Pellaton président d’inter Rhône

Qu’est-ce qu’une interprofession et quel est son rôle dans le milieu viticole? Quel est le rôle du président d’une interprofession? A quels challenges une interprofession et son président ont-ils à faire face? Quelles stratégies mettent-ils mis en place pour contrer les impacts des changements climatiques et ceux de la déconsommation du vin? Vous voulez en savoir plus? Alors plongez dans ce monde fascinant avec cette entrevue de M. Philippe Pellaton président d’Inter Rhône la deuxième plus importante surface viticole de France

Le rôle d’une interprofession et de son président

Claude Lalonde Vinformateur (CL) : Merci beaucoup de prendre de votre temps pour répondre à quelques-unes de nos questions. Alors vous êtes Philippe Pellaton président d’inter Rhône qui regroupe Côtes du Rhône et Vallée du Rhône la deuxième plus importante région viticole de France. Pourriez-vous préciser le rôle de l’interprofession et le rôle qui vous y jouez en tant que président?

Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône)
Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône)

Philippe Pellaton (PP) : Avec plaisir! L’interprofession comme vous l’avez dit recouvre un périmètre qui est très vaste. On est bien sûr dans le sud de la France, le long du Rhône entre les villes de Lyon et d’Avignon. Donc ce périmètre-là couvre plusieurs appellations ce qui en fait une richesse en fait.

Plusieurs régions sont assises sur une seule appellation. Si on regarde la Champagne par exemple, c’est une très belle interprofession mais autour d’un seul produit alors que chez nous bien sûr il y a plusieurs produits qui proviennent d’appellations régionales Côtes du Rhône , des Ventoux, des Luberon, des Costières de Nîmes donc la base de la pyramide , des appellations hiérarchisées telles Côtes du Rhône Villages mais également des Crus Gigondas, Hermitage, Saint-Joseph. Donc un périmètre d’appellations très vaste et aussi un périmètre humain très large et important.

Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône)
Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône)

Et ceci amène de la dynamique, des échanges, des discussions, des conflits parfois. Donc l’interprofession a en fait trois métiers. Bien sûr ce sont des organismes qui sont sous tutelle de l’état. Ce n’est pas simplement une association de bons copains qui se retrouvent et qui boivent des bons vins. C’est contrôlé par les pouvoirs publics, par l’état sous tutelle du ministère de l’agriculture.

Donc avec des missions régaliennes qui impliquent la collecte d’une cotisation (de la part des membres) et le bon usage de cette cotisation. Il y a un contrôleur d’état qui assiste à toutes nos assemblées générales et parfois aux conseils d’administration et qui s’assure du bon fonctionnement parce que, tout comme InterRhône, ce sont des organismes qui ont des budgets assez importants. Donc il faut que nous soyons vigilants. Chez Inter Rhône nous fonctionnons avec 60 salariés qui sont là au service des appellations et de ses responsables professionnels.

Trois métiers essentiellement dont la technique avec un institut technique qui s’appelle L’Institut Rhodanien qui va travailler sur l’adaptation aux changements climatiques, les diverses problématiques œnologiques, la réduction des produits de traitements, les nouveaux cépages résistants, à la sécheresse, aux maladies, donc un pôle de recherche et de développement.

Une partie économique ou on va traiter de l’analyses des marchés en France, à l’international, l’enregistrement des contrats interprofessionnels qui permet d’avoir une visibilité du marché, des volumes, des prix et d’ou on sort des statistiques et des indicateurs . La très grosse activité est la partie promotionnelle qui nous permet effectivement de faire de la promotion. Deux niveaux de promotion chez nous : Une promotion dite transversale qui embarque toutes les appellations ou on fait des opérations ou tout le monde est présent pour toutes les appellations. Ceci constitue la base de la promotion collective.

À cette base collective s’ajoutent des actions individuelles, appellation par appellation.  Alors Côtes du Rhône peut bien décider d’aller en France ou à l’international, Gigondas peut faire le choix d’aller à New York ou à Chicago. Donc chaque appellation peut flécher différemment ses budgets sur tel pays, tel segment, tel positionnement. Donc ça c’est vraiment la mission de l’interprofession.

Quant à la gouvernance de l’interprofession elle est assise sur deux familles dont celle des producteurs donc des vignerons indépendants, des caves coopératives, des producteurs de vins, des producteurs de raisins et celle des négociants. Ces deux familles sont à parité dans l’ensemble des instances de gouvernance, que ce soit sur la partie promotion, conseil d’administration ou assemblée générale. Une vision paritaire et on a l’obligation d’avoir l’accord des deux familles pour avancer avec obligation de consensus. Faute de consensus on ne prend pas de décision. Il faut donc trouver la bonne formule qui satisfasse les deux familles.

Donc mon rôle est d’animer ce groupe-là, d’être proche des services pour être force de proposition, présenter ces plans d’action et de les faire valider et aussi d’écouter ce que veulent les professionnels aussi. On fait pas mal de réunions! Il faut être à l’écoute des tous les intervenants.

J’ai un rôle de décideur pur certains aspects de gestion de l’interprofession. Mais j’ai surtout un rôle d’animateur notamment dans la partie promotionnelle et technique ou le but est de mettre sur la table des sujets et des orientations et de les faire valider par les deux familles. Voilà donc ce qu’est mon rôle.

Quels sont les challenges auxquels vous faites face?

(CL) Pourriez-vous brièvement la situation qui prévaut dans votre vaste région et décrire les challenges auxquels vous faites face.

(PP) Sur la partie commerciale aujourd’hui nous avons des fortunes diverses en fonction des entreprises et des appellations. Les appellations qui ont plus d’image comme les crus des Côtes du Rhône aujourd’hui fonctionnent très bien sur des modèles économiques à haute valeur ajoutée mais sur des volumes qui sont plutôt contenus. Quand on est sur une appellation comme Gigondas c’est 40,000 hectolitres de vin produits contre une production totale de 2.5 millions d’hectolitres. Quand on est sur des crus on est effectivement sur le haut de la pyramide avec des volumes assez contenus, les prix sont relativement élevés et permettent aux vignerons et aux négociants d’être dans un modèle économique qui fonctionne et qui permet de rémunérer tout le monde.

Quand on tombe dans les appellations régionales qui sont pour nous la base de la pyramide c’est relativement plus complexe. Quand on est positionné autour des coûts de production et au-dessus alors là on fait face à certains challenges comme ce qui se passe à l’international avec ce qui s’est passé aux États-Unis, la position qui il y a sur la Chine aujourd’hui, la crise en Ukraine voilà.  De plus des phénomènes de réduction de consommation en France amènent ces appellations, comme elles sont très volumiques, à avoir des fois des déséquilibres entre leur production et leur commercialisation.

Alors avec ces grandes appellations plus volumiques on fait face à plus de difficultés. C’est un problème de stocks. Aujourd’hui on estime qu’il y a autour de 3 à 4 mois de stocks en trop par rapport à la commercialisation donc ce n’est pas énorme. D’habitude nous avons un ratio de stock de 15 mois ce qui est optimum alors que nous sommes à 19 mois. Donc a a un peu dérapé et dès que ça dérape on a une déflation sur les prix parce qu’il y a des gens qui cherchent ça en fait, qui cherchent à faire baisser les prix.

Donc face à cette déflation sur les prix, les entreprises ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Vous pouvez avoir des entreprises qui sont relativement bien structurées, qui ont bâti des réseaux commerciaux historiquement et qui résistent en fait parce qu’elles ont leurs propres partenaires, leur propre positionnement et alors ça fonctionne.

Et il y a des entreprises qui sont moins structurées qui avaient pour habitude de vendre du vin à la citerne, du vin en vrac qui étaient embouteillé par des négociants ou d’autres metteurs en marché et ce marché il est plus compliqué.

Donc des fortunes diverses qui nous obligent nous à être à l’écoute. Le gouvernement a bien mis en place quelques mesures ou disons des ‘’mesurettes’’ , des aides très conjoncturelles, pour nous aider à passer l’année. Il y a une réflexion qui est engagée en France sur l’arrachage de vignes définitif pour 2025. La petite subvention qu’il y a n’est pas très intéressante donc il est difficile d’évaluer l’impact de telles mesures. Qui ira et qui n’ira pas, difficile à savoir. Possiblement 10% du vignoble est en trop et pourrait être définitivement arraché.

Et nous au niveau de l’interprofession le but est de bâtir des stratégies de promotion pour essayer de maintenir nos parts de marché. Donc on essaye d’irriguer tous les circuits de distribution. Alors en France on a des supports même s’ils sont peu nombreux sur la grande distribution pour à peu près 40% du volume. Alors c’est important ce volume. On aussi la partie cavistes, la restauration également sur lesquels nous avons des plans d’action et qui est assez en souffrance. On sent une problématique au niveau du pouvoir d’achat qui est très impacté. Et avec des multiplicateurs élevés au niveau du prix des bouteilles ça impacte la capacité au niveau du consommateur de se les permettre.

Enfin nous mettons un gros coup d’accélérateur et les projecteurs vers l’œnotourisme dans notre région. Nous avons segmenté le niveau qualitatif des caveaux, de la réception qu’on peut avoir dans nos chais etc. On essaye donc de mettre cette stratégie en mouvement. Le but est de créer de la dynamique, du mouvement, de mettre en lumière tous ces travaux qui sont faits et créer entre autres de nouveaux circuits. C’est en fait reprendre la main sur le tourisme. Il y a beaucoup d’organismes en France, les offices de tourisme, les centres régionaux de tourisme etc. Donc il y a beaucoup d’intervenants et sur un plan politique on a l’impression qu’on est en train de spolier ce tourisme. Beaucoup s’en s’on servis et l’ont utilisé et nous on trouve que nous sommes dépourvus de ça. Il faut reprendre le tourisme en main.

Après il y a toute la partie export qui est super importante avec une dizaine de pays sur lesquels nous investissons. Amérique du Nord, Canada, États-Unis, nord Europe et l’Asie qui est assez compliquée quand même. Nous sommes toujours restés faibles sur les volumes en Asie alors que nous nous sommes concentrés sur les pays Anglo-Saxons. Quant à l’Asie possiblement que nous n’avions pas la tailles des entreprises qui nous permettraient d’y aller. Donc nous n’avons pas été vraiment leaders sur cette région. Les volumes exportés vers cette région sont vraiment instables, un peu en yo-yo. En termes stratégiques ce n’est pas évident.

Les stratégies des diverses couleurs

VF : Une question plus spécifique sur les vins. L’année dernière vous avez annoncé un plan stratégique assez ambitieux qui comportait le développement agressif des vins blancs et des vins rosés. Ce plan visait aussi le développement de vins rouges possiblement plus légers. Qu’en est-il de ce côté?

PP : La performance sur les vins rosés est disons relativement chahuté en France. On est stable voire en légère régression de ce côté. Donc le plan sur les rosés est assez compliqué à mettre en œuvre. D’ailleurs les grandes régions productrices de rosés en France sont aussi dans la tourmente. Donc nous ne sommes pas épargnés par ces problèmes de méventes. Le constat sur le rosé démontre qu’on arrive sur un plateau. Est-ce que c’est un plateau qui nous permettra de mieux repartir. On verra dans quelques années. Mais clairement sur le rosé on arrive à un plateau. C’est vrai qu’il y a des appellations prestigieuses comme la Provence qui y sont allées mais également beaucoup d’IGP qui y sont allés mais bon.

Sur les blancs clairement on a une super performance. On a doublé nos volumes déjà autant au niveau de la production que de la commercialisation. Nous sommes passés de 6 à 12 % des ventes. On est en hausse pratiquement partout que ce soit en France sur tous les circuits de distribution ou à l’export. Mais bon on part de bas. Et globalement on sent qu’il y a une vraiment une dynamique légitime sur cette couleur. On propose des produits intéressants avec nos cépages et il faut suivre cette situation. J’espère qu’on continuera à progresser.

Quant aux rouges on vient d’engager un réel travail qui comprendra une segmentation de nos rouges entre effectivement ce que peut être un produit je dirais avec beaucoup de matière, relativement riche qui parfois pourrait correspondre plus aux crus des Côtes du Rhône et une forme d’innovation et de liberté sur les appellations régionales ou on pourrait aller chercher quelque chose de plus léger tant au niveau de la couleur qu’en degré d’alcool ou en fraîcheur.

Alors là il y a le travail qui est mené avec l’Institut Rhodanien sur les aspects du développement technique pour construire des éléments de langage. Pour être assez honnête avec vous la vraie question aujourd’hui c’est de déterminer quelles sont les parts de marché entre divers profils de vins rouges. Entre disons un joli rouge bien coloré, fruité, cœur de gamme, des produits hauts de gamme ou disons des vins rouges encore plus légers. Il faut définir et calibrer ces différentes strates de produits et clairement définir les parts de marchés potentielles.

On pourra donner de meilleures indications à nos vignerons qui, s’ils se décident disons à développer des vins rouges plus légers, sauront quel en est le vrai potentiel. Il faut aussi mieux définir chaque type de vin selon sa norme analytique quant à sa couleur et autres indicateurs ce qui qui aidera les vignerons et les œnologues à produire ces différents types et profils de vin.

Alors sur les blancs et les rosés les profils sont calés et on sait ou on va, autant pour les rouges on sait que ça existe, on sait qu’il faut y aller, on sait que ça ne s’adaptera pas à tout le monde mais pour l’instant on a de la difficulté à caler les volumes.

Le développement de la hiérarchie des appellations

Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône) - hiérarchie des appellations
Vignoble de la Vallée du Rhône (source Inter Rhône) – hiérarchie des appellations

VF : Vous avez parlé des crus et des villages avec noms géographiques. Vous avez dit que les ventes vont quand même bien. Ou vous situez-vous quant au développement de ces appellations plus qualitatives?

PP : On continue à la faire vivre et à l’alimenter et à la soutenir. Tout récemment en novembre l’INAO vient de reconnaître un 18e cru des Côtes du Rhône sur Laudun. Alors voila c’est fait. Il y a aussi l’appellation Costières de Nîmes qui part dans ces mécaniques avec des logiques de villages et Costières Villages et Costières Villages avec noms géographiques. Donc cette région est embarquée dans cette mécanique-là. On sait que ça apporte de la valeur. Il y a des exigences techniques et qualitatives c’est un processus très précis. Ça nourrit la stratégie oenotouristique puisque souvent quand on fait de l’œnotourisme on a besoin d’avoir ce produit très identitaire du terroir. Tout devient un peu plus simple au niveau de la communication surtout si le produit porte le nom de la commune.

Nous sommes une région qui avons pratiqué cette hiérarchisation des appellations après les crus il y en sort un à tous les 10 à 15 ans. Après Laudun au niveau des crus il n’y a pas d’autres dossiers de déposé. La mosaïque des Côtes du Rhône est quand même bien complète maintenant avec tous les villages qu’on a. Je dirais qu’il ne faut pas s’attendre à en sortir beaucoup plus.

Votre vision des 10 prochaines années

VF : Comment voyez-vous les prochaines 5 à 10 prochaines années?

PP : Le nombre d’impacts économiques et climatiques sont devenus super importants, très nombreux et permanents. On a l’impression qu’on ne va jamais avoir de répit. Quand ce n’est pas climatique, c’est économique, si ce n’est pas tel truc alors c’est politique. Je trouve que c’est une situation vraiment très difficile à apprécier qui a son impact sur les exploitations.

Le modèle économique est relativement complexe de nos jours. Donc un, il y a tout ce qu’on peut effectivement piloter, tenir entre nos mains et gérer; ça c’est la partie technique, l’adaptation aux changements climatiques, adaptation des cépages résistants etc. Il y a du travail qui a été fait.  Il y a une partie recherche qui va nous aider à lutter contre ces phénomènes-là. Bien sûr si les températures deviennent trop extrêmes il y a des parts du vignoble qui disparaîtront. Malheureusement on le voit déjà. Par exemple la partie de Perpignan qui n’a pas reçu d’eau pratiquement depuis un an. Donc par rapport à ces impacts ce sont des régions qui sont maintenant considérées comme semi-désertiques.

Il y a des couloirs et des flux atmosphériques à des endroits ou il ne pleut plus. Ce n’est pas le cas pour les Côtes du Rhône pour l’instant mais on est toujours sous influence des épisodes méditerranéens avec cette mer qui se réchauffe et qui renvoie de l’humidité avec parfois des gros orages. Nous on n’est pas trop là-dessus. Cette partie climatique elle est complexe, sauf extrême, peut se gérer.

Plutôt inquiet de ces phénomènes de consommation qui sont quand même très évolutifs et abrupts je trouve avec cette nouvelle génération qui a des habitudes de consommation différentes face au vin. C’est très anxiogène de se retrouver presque du jour au lendemain avec des consommateurs qui ont disparus ou qui ont changés d’habitude. Je suis inquiet face à ces nouvelles habitudes de consommation de gens qui consomment moins ou pas du tout.  On sent cette rupture par tranche d’âge avec ces générations qui aimaient boire du vin, le repas familial du dimanche et là on a une déstructuration évidente.

Je trouve que la question de la place du vin dans la société est relativement fondamentale et dépend des réponses qu’on saura apporter.

VF : Un gros merci M. Pellaton pour cette entrevue. Au plaisir de vous revoir l’année prochaine lors de l’événement ‘’Découvertes en Vallée du Rhône’’.

Élégant et doté d’un équilibre spectaculaire ce Château de Rouillac, Pessac-Léognan 2018!

Château de Rouillac, Pessac-Léognan, 2018 bouteille
Château de Rouillac, Pessac-Léognan, 2018

Élégant et d’un équilibre assez spectaculaire ce vin de Château de Rouillac sublime le terroir de Pessac-Léognan qui jouxte la ville de Bordeaux. Il est en fait issu d’un vignoble qui se situe au sud de l’agglomération de Bordeaux dans la partie ouest de l’Appellation Pessac-Léognan. Le domaine de 36 hectares a de particulier qu’il est d’un seul tenant, se partageant aujourd’hui entre 23,5 hectares de rouge et près de 3 hectares de blanc.

Carte viticole Bordeaux Pessac-Léognan
Carte viticole Bordeaux Pessac-Léognan

‘’Situé dans la partie septentrionale des Graves, aux abords Sud et Sud-Ouest de la ville de Bordeaux, le terroir des Graves de Pessac-Léognan, que l’on désigne aussi sous le nom technique de « Graves du Nord » ou « Graves de Bordeaux » pour l’identifier par rapport à celui du Centre (Portets) et du Sud (Langon) bénéficie de la protection de la forêt des Landes girondines, sa voisine de l’Ouest. Son climat est très représentatif de celui de la Gironde si tempéré et favorable à la vigne par sa douceur et son hygrométrie régulière, influencé par l’océan tout proche’’. (Site web Pessac-Léognan)

Carte viticole Bordeaux Pessac-Léognan
Carte viticole Bordeaux Pessac-Léognan

Château de Rouillac, Pessac-Léognan, 2018, 59,75$, cépages : Cabernet-Sauvignon 59%, Merlot 41%, sucre : 1.3 g/l, alc. : 13.5%, code SAQ : 12224669.

Château de Rouillac, Pessac-Léognan, 2018 bouteille
Château de Rouillac, Pessac-Léognan, 2018

L’étiquette de ce vin représente une rose des vents qui pendant de longues années a permis aux marins de trouver leur chemin. ‘’Il y a quelques années, j’ai pris un virage de 180 degrés et ma boussole intérieure m’a amené chez Rouillac. Cette étiquette possède une symbolique très forte (Laurent Cisneros)’’.

Suite à des vendanges manuelles on procède à une fermentation alcoolique et à une cuvaison en foudres thermo-régulées. Durée de cuvaison : 20 jours. Pigeage mécanique et remontage. Fermentation alcoolique et cuvaison en foudres thermo-régulées.

La totalité du vin est élevée entre 12-15 mois : 30% de barriques neuves de chêne français et 70% de barriques d’un premier vin, majoritairement chêne de la forêt de Bercé Jupilles (Sarthe).

Ce vin est issu du millésime 2018 lequel peut être considéré comme hors-norme avec au début des pluies abondantes suivi d’un été caniculaire. Les niveaux d’alcool ont monté alors que les niveaux d’acidité ont baissé. Il faut noter qu’avec ses 13.5% d’alcool ce Château de Rouillac s’en est bien tiré avec un vin capiteux qui démontre de l’élégance, de l’équilibre, une fraîcheur étonnante ainsi qu’une superbe concentration de ses saveurs.

Notes de dégustation
Notes de dégustation

Notes de dégustation

Deux mots pour décrire ce vin : élégance et émotion! D’emblée au nez il se découvre sur des arômes passablement mûrs (millésime 2018) de fraises, de framboises, une légère pointe de cassis et d’épices douces ainsi que quelques notes lactées (crème de fruits rouges).

En bouche c’est l’apothéose des flaveurs bien mûres de fruits rouges, de mûres qui se conjuguent à des notes légèrement boisées et de torréfaction ainsi qu’à un brin d’épices douces. Des tannins presque charpentés, soyeux et tissés un peu serré apportent comme une douce caresse et une sensation d’élégance.

Le vin atteint son apogée en une belle et profonde amplitude qui se prolonge longuement en une finale jubilatoire.

Bien que vendu 59,75$ il représente un excellent rapport qualité/prix quand on sait que dans des dégustations à l’aveugle il se compare avantageusement à plusieurs Crus Classés de Graves vendus beaucoup plus cher.

Vous ferez de beaux accords avec un confit de canard et une entrecôte bordelaise.

Château de Rouillac

Château de Rouillac: Laurent Cisneros, château, chai, vignobles et vins
Château de Rouillac: Laurent Cisneros, château, chai, vignobles et vins

Laurent Cisneros c’est un être passionné qui carbure à la performance, il est issu du monde du foot ayant joué avec Zidane, mais c’est aussi un être profondément émotionnel et d’une sensibilité assez incroyable. Pour lui Rouillac c’est ses tripes une aventure que le destin lui a apportée et qu’il a partagé avec sa famille et qu’il partage maintenant avec le monde entier avec ses vins.

Domaine historique et très ancienne terre noble le Château de Rouillac situé dans l’appellation Pessac-Léognan est une vaste propriété de 36 hectares (dont 26 sont plantées de vignes d’un seul tenant) qui retrace l’histoire familiale de chacun des propriétaires qui se sont succédé.

Le plus illustre fut certainement Le Baron Haussmann qui acquiert le domaine en 1864 et en fait sa retraite favorite. Les siècles s’écoulent, les propriétaires se succèdent et ce n’est qu’en 2009 que Laurent Cisneros croise la propriété. Il tombe sous le charme de ce domaine et décide d’unir son destin et celui de sa famille à Rouillac.

Situé au sud de l’agglomération de Bordeaux et dans la partie ouest de l’Appellation Pessac-Léognan, le domaine de 36 hectares présente le rare avantage d’être d’un seul tenant, se partageant aujourd’hui entre 23 hectares de rouge et 3 hectares de blanc.

Il est implanté sur un exceptionnel sol de graves du tertiaire, mélange de galets roulés et de graviers, traces providentielles de la Garonne. Le climat tempéré est influencé par la proximité de la Garonne et de l’océan, avec une douceur et une hygrométrie régulière particulièrement favorable à la vigne.

Lorsqu’il a pris possession du domaine tout était à faire. Il a alors embauché une équipe qui est toujours avec lui ce qui témoigne de la passion qu’il inspire. Il est supporté entre autres par Jean-Christophe, directeur technique avec lequel il décide d’engager la conversion de l’ensemble du vignoble en Agriculture Raisonnée pour ultimement, au fil de bien des efforts, obtenir la certification Haute Valeur Environnementale 3 la plus élevée en France. Ceci implique entre autres, aucun herbicide, ni insecticide, labours avec des chevaux sur une grande partie du vignoble et suivi serré de la biodiversité dans le domaine.

L’œnologue conseil n’est nul autre qu’Éric Boissenot qui conseille déjà Lafitte Rotshchild, Latour, Margaux… En accord avec la philosophie de Laurent Cisneros et de son équipe, il travaille avec une grande précision la finesse et concentre la qualité des tannins avec une recherche constante du juste équilibre qui mène vers une excellence à la hauteur de son talent.

Et ça continue avec la mise sur pied d’une maison de négoce, le développement d’un champagne (élaboré avec 3 cépages blancs ainsi que d’un cognac.

Le PRINTEMPS DÉZ-IP-PÉ 2024 : le salon d’importation privée à ne pas manquer!

Salon Dézippé 2024 Raspipav
Salon Dézippé 2024 Raspipav

Du 23 au 25 mars 2024 au Marché Bonsecours à Montréal et, pour la toute première fois à Québec les 21 et 22 avril 2024 au Manège militaire Voltigeurs de Québec, les amoureux des importations privées se donnent rendez-vous au Salon des vins d’importation privée PRINTEMPS DÉZ-IP-PÉ, présenté par la SAQ.

Les agences du Raspipav, les vignerons, brasseurs et distillateurs artisans ont hâte de vous faire découvrir plus de 600 produits sélectionnés avec le plus grand soin.

Ces importations privées seront offertes en dégustation au Salon et, exceptionnellement pendant la durée du Salon à Montréal et pendant la durée du Salon à Québec, quelque 450 produits d’importation privée seront disponibles pour la vente à l’unité. Faites-vous plaisir et célébrez l’arrivée du beau temps !

Pour en savoir plus: www.importation-privee.com

Pour acheter vos billets:

Montréal:

https://lepointdevente.com/billets/printemps2024montreal

Québec:

https://lepointdevente.com/billets/printemps2024quebec

Coup de cœur que ce vin rouge bio Barbera D’Alba Superiore, E.Pira & Figli 2021.

Barbera d’Alba, Superiore, E.Pira & Figli, Piémont, Barbera d’Alba, vin rouge bio, 2021 bouteille
Barbera d’Alba, Superiore, E.Pira & Figli, Piémont, Barbera d’Alba, vin rouge bio, 2021

Barbera d’Alba, Superiore, E.Pira & Figli, Piémont, Barbera d’Alba, vin rouge bio, 2021, 48,50$, cépage: Barbera 100%, alc.: 14.5%, code SAQ: 15254396.

Ce Barbera d’Alba Superiore est issu de la vinification de raisins Barbera qui proviennent des vignobles de la propriété. Longtemps dans l’ombre du Nebbiolo, un vin jugé plus sérieux et plus qualitatif, le Barbera, alors perçu comme un cépage quantitatif, a gagné en galon au fil des années puisque, entre autres, on l’a planté dans des vignobles plus qualitatifs qui lui apportent une belle maturité.

Doté d’une superbe acidité c’est un cépage qui est moins tannique que le Nebbiolo. Par contre le vieillissement sous-bois comme on peut le voir lui apporte beaucoup de complexité et de bonnes épaules.

Carte viticole Barbera d'Alba DOC
Carte viticole Barbera d’Alba DOC

Cette appellation permet d’utiliser le cépage Barbera entre 85% et 100% du contenu du vin et de 0 à 15% de Nebbiolo. Pour le Barbera d’Alba Superiore le pourcentage minimum d’alcool doit être de .5% de plus que le Barbera d’Alba.

Ce vin a été élevé pendant environ 16 mois en barriques de chêne français de deuxième passage et environ 2 à 3 mois en bouteille.

Notes de dégustation

Quand je déguste un vin je n’en prends que quelques millilitres (disons le quart d’un verre) pour m’en faire une idée. Mais dans ce cas-ci j’aurais vidé la bouteille!! Vous dire que je l’ai aimé serait un euphémisme. Et c’est dommage car les quantités sont minuscules.

Il se révèle au nez sur des arômes assez concentrés et enjôleurs de cerises noires, de prunes, de mûres avec un soupçon de vanille et une trame de sous-bois.

En bouche c’est juteux et goûteux à souhait avec des flaveurs d’une belle concentration de cerises noires et rouges dont un brin de cerises au marasquin, de prunes et un soupçon d’épices douces. Les tannins charpentés, ronds et charnus lui confèrent une solide structure qui culminent en une amplitude jouissive qui perdure et perdure…

Vous ferez de beaux accords avec des viandes rouges rôties (côte de bœuf), des pâtes avec sauce à la viande ou des  plats mijotés longtemps tels un osso buco.

Agence Noble Sélection – échantillon

Domaine E. Pira & Figli – Chiara Boschis

Domaine E. Pira & Figli: Chiara Boschis, chai et vignobles
Domaine E. Pira & Figli: Chiara Boschis, chai et vignobles

Le domaine E. Pira e Figli a été transmis de père en fils depuis le XVIIe siècle jusqu’à la fin des années 1980, lorsque Luigi Pira est décédé. À cette époque, ses sœurs, qui avaient hérité des vignobles, ont estimé qu’elles ne pouvaient plus entretenir le domaine. Dans l’espoir de perpétuer la tradition, elles ont vendu le domaine à Chiara Boschis en 1980, dont les membres de la famille étaient des amis de longue date.

Remplie d’énergie et de détermination, Chiara, une des premières femmes productrices à Barolo, a commencé à produire systématiquement des vins fantastiques à partir de ses petites parcelles de vignes qui s’étendent sur 11 hectares, situés parmi les meilleures zones de production de vin Barolo : 2 hectares dans la commune de Barolo dans les localités de Cannubi, Liste et Terlo ; 8 hectares sur la commune de Monforte d’Alba, dans les localités de Conterni, Mosconi, Ravera et Le Coste et 1 hectare sur la commune de Serralunga d’Alba, dans les localités de Gabutti et Baudana.

Son frère Giorgio l’a rejoint en 2010 pour l’épauler.

Surprenant ce Monasterio de Las Vinas Reserva 2019!

Monasterio de las Vinas, Reserva, Espagne, Carinena DOP, vin rouge, 2019 bouteille
Monasterio de las Vinas, Reserva, Espagne, Carinena DOP, vin rouge, 2019

Monasterio de las Vinas, Reserva, Espagne, Carinena DOP, vin rouge, 2019, 16,95$, cépages : Grenache 40 %, Tempranillo 40 %, Cabernet-Sauvignon 10 %, Cariñena 10 %, sucre : 1.3 g/l, alc. : 13.5%, code SAQ : 854442.

Ce Reserva provient de l’appellation Carinena DOP de la ville d’Aguaron qu’on retrouve dans la commune d’Aragon. Il est issu de vignes vieilles d’une trentaine d’années de sols composés d’argiles et de roches. On l’appelle d’ailleurs ‘’le vignoble de pierres’’.

Il est vendangé à la main dans les heures matinales au début septembre. Fermentation en cuves d’acier inoxydable pendant sept à dix jours. Macération post fermentaire de 20 à 25 jours. Conversion malolactique.

Élevage d’un an en barrique de chêne américain (70%) et de chêne français (30%).  Durant ce passage en barrique, le vin décante naturellement avant d’être mis en bouteille, où il évoluera encore 2 ans avant sa commercialisation.

Carte viticole Aragon (source: Wine Scholar Guild)
Carte viticole Aragon (source: Wine Scholar Guild)

Notes de dégustation

Mais comment font-ils pour vendre à ce prix un si bon Reserva qui vieillira quand même pendant 3 ans? À chaque fois ça me fascine. Ce que j’apprécie de ce vin c’est le travail de vieillissement sous-bois qui ajoute de la complexité au vin sans vraiment le maquiller. En fait les notes boisées sont ici moyennement discrètes et laissent la place aux aromes et saveurs fruitées. Toute une évolution par rapport aux vins d’il y a 15-20 ans.

Alors au nez on perçoit des arômes de prunes, de cerises noires et de notes fumées avec de discrètes notes boisées et un petit côté grillé.

La bouche fort juteuse est soulignée par des flaveurs de prunes, de mûres, de réglisse et d’épices douces toutes en harmonie avec quelques notes boisées déjà bien intégrées. L’ensemble est supporté par des tannins équilibrés et tissés un brin serré.

Bonne amplitude qui se prolonge de façon assez soutenue sur une finale d’une belle complexité avec ses saveurs de fruits noirs, de réglisse et de notes boisées très légèrement grillées.

Vous ferez de beaux accords avec des viandes rouges grillées, des plats méditerranéens (agneau rôti), des plats épicés ou des ragoûts de viande genre cassoulet.

Agence Fréchette vins – échantillon

Grandes Vinos y Vinedos

Grandes Vinos: chai, sols et vignobles
Grandes Vinos: chai, sols et vignobles

Il y a plus d’un demi-siècle, entre 1950 et 1967, des vignerons de différentes municipalités du district de Cariñena ont formé diverses coopératives qui sont devenues Grandes Vinos en 1997.

L’ensemble des vignobles couvre 4 500 hectares situés au pied des sierras ibériques d’Algairén et de Pecos, entre les rivières Huerva et Jalón.

Grandes Vinos est la seule cave de l’Appellation d’Origine qui couvre les 14 communes de la District de Campo de Cariñena.

Page 1 of 447

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén