Quel plaisir de rencontrer Thierry Delaunay et son fils Martin et de déguster leurs vins issus des terroirs de la Loire qui sont débordants d’arômes et de saveurs éclatantes tout en étant fort abordables!
À la fin de cet article vous trouverez une entrevue effectuée avec Thierry et Martin ou vous pourrez en savoir plus sur le Domaine.
Les vins dégustés
Le Grand Ballon, Chardonnay, Val de Loire, Thierry Delaunay, vin blanc, 2022, 14,35$, sucre : 3.9 g/l, alc. : 12%, code SAQ : 13284647.
Élevé sur lies et sans avoir fait de conversion malolactique (ce qui préserve l’acidité naturelle) ce Chardonnay libère au nez des arômes d’agrumes et floraux.
En bouche des flaveurs citronnées sont supportées par une acidité particulièrement présente qui apporte beaucoup de fraîcheur. Une légère amertume rajoute une couche de complexité qui culmine en une belle amplitude éclatante.
Le millésime 2023 (excellent millésime) sera bientôt disponible à la SAQ.
Le nom ‘’Grand Ballon’’ se veut être un clin d’œil aux montgolfières touristiques survolant le fleuve de la Loire, et par la même occasion les vignes du domaine Delaunay, afin d’y admirer les fameux Châteaux de la Loire.
Le Grand Ballon, Sauvignon blanc, Val de Loire, Thierry Delaunay, vin blanc, 2023, 14,50$, sucre : 3.8 g/l, alc. : 12%, code SAQ : 12489456.
La vinification de ce vin implique 30% de macération pelliculaire au pressoir pendant 12 heures suivie par un pressurage pneumatique et la fermentation alcoolique. L’élevage est effectué sur lies fines en cuves inox avec bâtonnage pendant 3mois ce qui lui ajoute des saveurs plus intenses et une belle structure.
Notes de dégustation
Ne cherchez pas de notes végétales dans ce Sauvignon blanc. Il se révèle au nez sur des notes d’aubépines et d’agrumes éclatantes avec une touche de pêches.
En bouche la texture légèrement grasse se conjugue avec des flaveurs complexes et assez denses d’agrumes avec une légère pointe de pamplemousse. Belle sensation de minéralité et finale équilibrée
Mon Sauvignon blanc de l’été!
La Voute, Chenonceaux, Joel Delaunay, 2022, vin blanc, 21,15$, cépage : Sauvignon blanc 100%, sucre : 3.4 g/l, alc. : 14%, code SAQ : 13900956.
Issu des vignobles situés tout près du fameux château de Chenonceaux ce vin subit 100% de macération pelliculaire au pressoir pendant 20 heures suivi par la fermentation alcoolique et élevage sur lies fines en cuves inox avec bâtonnage pendant 6 mois.
Notes de dégustation
Un vin que j’ai toujours apprécié! Ce millésime 2022 se révèle au nez sur des notes d’amandes, d’agrumes, une pointe de fruits exotiques et quelques notes florales.
En bouche la texture riche et légèrement grasse s’harmonise avec les flaveurs d’agrumes et de fruits exotiques d’une belle densité et se conjugue avec une acidité équilibrée. Un vin bien rond et doté d’une belle amplitude et d’une longueur appréciable. Belle sensation de minéralité en finale.
Le millésime 2014 présentait des arômes de miel, de fruits secs sur les abricots ainsi qu’une très légère oxydation.
En bouche les flaveurs d’abricots séchés et d’amandes s’épanouissaient en une belle amplitude soutenue. Wow!
Le Grand Ballon, Rosé, 2022, Thierry Delaunay, 16,10$, cépages : Gamay 70 %, Cabernet franc 25 %, Cot 5 %, sucre : 3.9 g/l, alc. : 12.5%, code SAQ : 14977314.
Ce vin rosé est élevé sur lies fines en cuves inox pour plus de saveurs et de texture. Il se révèle au nez sur des notes très modérées de bonbons anglais avec une pointe de pêches, de fruits rouges et de notes florales.
Notes de dégustation
En bouche il exulte de fraîcheur avec de belles flaveurs de fruits rouges et une sensation de minéralité. L’acidité modérée ajoute ce qu’il faut de fraîcheur. Belle structure issue du Gamay qui en fait un rosé plus gastronomique.
Le millésime 2023, celui que j’ai préféré et qui s’en vient en succursale, présentait des arômes et des saveurs plus denses et plus profondes surtout au niveau des arômes de bonbons anglais. En bouche il était plus gourmand et croquant avec des notes de fraises et son amplitude aromatique était plus soutenue.
Le Grand Ballon, Gamay, vin rouge, Thierry Delaunay, 2022, 14,50$, sucre : 2.3 g/l, a lc. : 12%, code SAQ : 13993013.
Ce Gamay est issu d’une macération en cuves inox qui dure entre 6 et 8 jours suivie d’une fermentation alcoolique (semi-carbonique avec grappes entières comme dans le Beaujolais) et conversion malolactique à 22°C. Suit un élevage sur lies fines.
Notes de dégustation
Ce Gamay se découvre sur des notes de fraises bien mûres, de fruits rouges des champs soulignés par quelques notes florales.
En bouche le vin est croquant et gouleyant à souhait avec ses flaveurs de fruits aigrelets et ses notes de noyaux de cerises qui s’harmonisent avec une très légère amertume qui ajoute une belle couche de fraîcheur. Les tannins équilibrés et tissés bien serré apportent ce qu’il faut de structure. Belle tension et longueur appréciable.
Casca, Sauvignon blanc, vin orange, France, Loire, Joel Delaunay, 2021, 21,65$, cépage : Sauvignon blanc, sucre : 1.8 g/l, alc. : 12%, code SAQ : 14070245.
Voici un très beau vin orange du Val de Loire élaboré à partir du cépage Sauvignon blanc! Délicieux, tout en fraîcheur avec certaines des caractéristiques propres aux vins orage mais pas trop, juste ce qu’il faut!
Notes de dégustation
Celui-ci se situe plus près des vins blancs que des vins rouges et de ce fait représente une belle entrée en matière pour quiconque veut essayer un vin orange.
Quant au Casca, le jus est macéré pendant un mois puis est élevé sur lies fines avec bâtonnage (remettre les lies en suspension en agitant le vin) ce qui fait ressortir la matière du vin.
Il se révèle sur des arômes de nectarine, d’agrumes avec un léger soupçon de pamplemousse et de zeste d’orange. La bouche est particulièrement fraîche avec des flaveurs éclatantes qui rappellent celles perçues au nez. On perçoit plus de structure que celle d’un vin blanc mais pas trop. Une très belle acidité supporte ce vin avec une belle sensation de minéralité. La finale est fruitée et dégage une certaine amertume typique aux vins orange.
Les vins du Domaine Joel Delaunay sont représentés par l’agence BMT.
Domaine Joel Delaunay
Thierry Delaunay est de la 5e génération de la famille Delaunay. En 1998, après avoir suivi une formation viti-vinicole dans le Bordelais, il succède à son père en 2003 en compagnie de sa femme Marie.
Parallèlement au Domaine Joël Delaunay (37 ha au cœur de l’AOC Touraine), Thierry et Marie font l’achat, en 2010, de 3 hectares de vignes plantées sur le même coteau que les vignes familiales. Le domaine couvre en finale 45 ha de vignes.
Désirant augmenter sa production et son volume d’export à l’international, il s’ajoute le titre de négociant à celui de vigneron. Travaillant conjointement avec d’autres vignerons de la région, il élabore une sélection de vins plus modernes, choisis avec précision sur le terroir de Touraine. Naît alors ‘’Thierry Delaunay Signature’’ où l’on retrouve, entre autres, la gamme de vins ‘’Grand Ballon’’ réputée internationalement pour sa qualité et son accessibilité.
Entrevue avec Thierry et Martin Delaunay
Vinformateur (VF) : Je suis avec Thierry et Martin Delaunay. Pourriez-vous en vos propres mots me décrire votre domaine?
Thierry Delaunay (TD) : Alors nous avons aujourd’hui de 48 ha au total dans la vallée du Cher en appellation Touraine. C’est une vallée relativement touristique qui est tout près du château de Chenonceaux qui est le 3e château le plus visité en France après Versailles et Chambord et c’est vrai qu’on a beaucoup de touristes. De plus nous avons une grosse activité de montgolfières d’où l’idée un jour, depuis une dizaine d’année maintenant, de mettre une montgolfière sur nos étiquettes (Le Grand Ballon NDLR). Parce que on voyait tous les matins et tous les soirs ces montgolfières traverser le ciel au dessus de nos vignobles.
(VF) : Vous avez repris le domaine de votre père qu’en est-il?
(TD) : J’ai fini mes études depuis 1992 à l’époque et j’ai repris le domaine avec ma femme en 2003 alors que mon père est parti à sa retraite. On avait alors 25 ha. Donc par la suite on a racheté de la surface en saisissant diverses opportunités et puis voilà. Et maintenant Martin qui est avec nous et qui maintenant est au Québec et travaille pour nous. Il a fait ses études à Bordeaux sur le commerce des vins et il se destine un jour à reprendre la propriété.
(VF) : Vous êtes aussi propriétaire du domaine de la Brossette, pouvez-vous nous en parler.
(TD) : Le domaine de la Brossette c’est en fait une de mes voisines qui en 2010 est venu me voir en me disant voilà je souhaite vendre mon vignoble et est-ce que vous voulez le racheter tout simplement. Alors c’était un domaine qui était cultivé en agriculture biologique et il appartenait à une femme japonaise qui venait faire des vins en Touraine. Donc en 2010 on a fait le choix d’acheter ce petit domaine et donc on cultive ces vignes du Domaine de la Brossette sur nos coteaux d’argile et de silex en Touraine.
(VF) : Parlez-nous de votre entreprise de négoce.
(TD) : Effectivement on a, avec ma femme, décidé de monter notre entreprise de négoce car on s’était aperçu qu’il y avait une grosse demande de sauvignons blanc de Loire sur le marché de l’export. Mon père avait déjà commencé à développer ce marché dans les années 80 et voyant la demande on a commencé tout doucement avec la marché anglais, car c’est surtout ce marché la qui nous a poussé à le faire. On a travaillé avec des voisins vignerons pour leur acheter soit les vins finis qu’ils ont vinifiés, soit les jus de raisins qu’ils pouvaient mettre à notre disposition pour qu’on puisse augmenter notre production.
(VF) : Martin tu représentes la 6e génération. Est-ce que tu sens une certaine pression de continuer l’entreprise familiale?
Martin Delaunay (MD) : Justement (NDLR : cette transmission de génération en génération) c’est une des raisons pour lesquelles on investit présentement dans l’avenir. On vise à améliorer la production, faire des nouveaux chais, de nouveaux bâtiments. On va investir pour que moi et les générations futures puissent aussi continuer. C’est toujours intéressant de proposer ça à la famille et de partager l’histoire de notre entreprise familiale.
(VF) : Le Domaine de la Brossette est en bio alors que le reste du Domaine est en raisonné. Quelle est votre position sur le bio?
(TD) : C’est une longue conversation. Aujourd’hui on est en raisonné. C’est vrai que le choix de ne pas faire 100% bio n’a pas encore été fait. On est depuis au moins deux ans sous des pression très fortes des maladies de la vigne. On se rend compte que c’est très, très compliqué. Bon on est dans la Vallée de la Loire qui est une région ou on a la fois l’humidité et le soleil et on sait que c’est un facteur très fort de maladies. Il faut trouver le bon équilibre pour qu’on puisse produire propre mais produire aussi.
Donc en fait le choix aujourd’hui c’est de continuer notre culture raisonnée tout en respectant nos moyens de production environnementaux. Alors c’est une longue réflexion et Martin aura sa part de réflexion par rapport à ça. Moi je pense pour ma part que tout est une question d’équilibre. C’est le mot qui est très important pour moi. C’est l’équilibre entre le respect de notre territoire et la possibilité de produire nos vins. On doit faire face aux aléas climatiques et s’y adapter.
(VF) : En parlant des aléas climatiques, est-ce qu’en Loire on n’en profites pas un peu?
(TD) : C’est vrai que la Loire est un vignoble nordique de la France et donc le réchauffement climatique au jourd’hui est relativement positif pour le vignoble de Loire. Ça apporte un peu plus de richesse et une belle maturité comme il le faut en fait. Donc c’est vrai la Loire est un vignoble ou on peut développer de beaux vins. Après, il va falloir trouver cette histoire d’équilibre selon comment va évoluer le climat. Je pense qu’on a quelque temps devant nous. Bon le vignoble de Loire reste un vignoble qui a de belles années devant lui.
(VF) : Finalement y a-t-il un message que vous voudriez passer aux amateurs québécois de vins?
(TD) : Le marché québécois est pour nous un marché sur lequel on aime présenter nos vins. C’est toujours un plaisir de venir sur ce marché là et de discuter avec les québécois. Après j’ai envie de dire aux québécois qui ne connaissent pas les vins de Loire de les essayer. Vous verrez de la fraîcheur qui est le point principal de nos vins. Vous aurez le goût de voyager ce qui est le slogan de votre ‘’Grand Ballon’’. Vous allez aimer voyager en Val de Loire. C’est vrai que déjà on vous fait voyager à travers nos vins. On a aussi des vins qui sont relativement légers, sur le fruit et qui offrent d’excellents rapports qualité/prix. On reste des vins abordables et c’est l’esprit que l’on veut garder.
(VF) : Et toi Martin?
(MD) : Moi je dis faut pas hésiter à venir nous voir. Venez découvrir nos produits au travers de nos dégustations car moi je suis là pour vous les faire connaître, pour vous conseiller. Il est important pour moi de faire découvrir notre marque.
(VF) : Merci beaucoup à vous deux!
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