Mes valeureux compagnons du goulot se rencontraient de nouveau pour une autre dégustation dont la thématique était des vieux vins pas chers, question de voir l’évolution de ces vins dont la plupart ne sont pas vendus en ventant leur capacité de vieillissement.

Les Moustiquaires: (gauche - droite) Claude Lalonde - Vinformateur.com. Benoît Major et Stéphane Groulx. Manquait à l'appel Bob Martellino.
Les Moustiquaires: (gauche – droite) Claude Lalonde – Vinformateur.com. Benoît Major et Stéphane Groulx. Manquait à l’appel Bob Martellino.

Manquait à l’appel Bob qui a ces temps-ci quelques problèmes de santé.

Revenons à nos moutons (pas Rothschild dans ce cas). Nous aimons tous ces notes tertiaires qui émanent des vieux vins et leurs qualités intrinsèques que le temps leur a apporté. On a qu’à penser au fondu des tannins qui s’harmonisent avec les flaveurs de tabac, de vieux bois, de champignons et autres.

Dans ce cas-ci la question se posait à savoir y a-t-il du plaisir à boire de vieux vins moins chers? Faut-il absolument payer un vin cher pour au fil du temps en jouir de ses notes tertiaires?

Établissons d’emblée quelques faits ou disons hypothèses de départ. Les vins moins chers ne sont pas, en général, bâtis pour vieillir une dizaine ou une quinzaine d’années. Ils sont plutôt bâtis pour consommation plus immédiate. Les vins plus chers selon mes rencontres avec divers producteurs sont élaborés en pensant à leur potentiel de vieillissement et à leur capacité à être bons maintenant tout en se disant qu’ils se bonifieront avec le temps.

Il faut aussi mettre en relief l’intérêt plus ou moins développé de l’attrait des consommateurs de vins pour les vieux vins. Selon certaines recherches il n’y aurait pas plus de 5% des vins qui seraient vieillis dans des caves ou des celliers sur l’ensemble des vins.

La dégusss

Une autre aventure: Château Timberlay 1998, Nico Lazaridi 1999, Musar 2003, Château Champion 2011, No99 Gretzky Meritage 2006, Mavrodaphne of Patras, et Escudo Rojo.  Bouteilles
Une autre aventure: Château Timberlay 1998, Nico Lazaridi 1999, Musar 2003, Château Champion 2011, No99 Gretzky Meritage 2006, Mavrodaphne of Patras, et Escudo Rojo.

Quant aux vins qu’on dégusté voici quelques observations : (les prix viennent de l’étiquette sur la bouteille, sur le site de la SAQ ou de wine-searcher.com)

Le Château Nico Lazaridi vin blanc sec, 1999 (vendu alors 18,70$) était complètement dépassé avec surtout des notes de noix. Plus de fruit du tout.

Le Château Timberlay, Cuvée Prestige 1996 (qui se vend présentement 18,00$) était pas mal. Il avait conservé quand même une petite partie de son fruit et ses tannins étaient absolument fondus. Mettons qu’il était temps.

Le Musar, Gaston Hochart, Cuvée Rouge, 2003 vendu alors 19,20$ était malheureusement bouchonné.

No 99 Wayne Gretzky, Méritage, 2006 (autour de 24$) était surprenant avec encore pas mal de fruits, des tannins bien présents et fondus et de belles notes tertiaires assez évidentes. Un des plus réussi et des plus surprenant.

Le Château Champion St-Émilion Grand Cru 2011 (autour de 24$) était vraiment bien. C’est un vin qui  est bâti en tenant compte de son potentiel de vieillissement et de sa capacité à être consommé immédiatement. De beaux tannins, plein de fruit avec l’apparition de notes tertiaires.

Le Imperial, Achaia Clauss, Mavrodaphne of Patras, vin de liqueur (non millésimé) vendu alors 11,65$. J’avais cette bouteille depuis au moins 20 ans. Le meilleur du groupe qui avait conservé ses notes fruitées qui se sont conjuguées au fil du temps ç des notes noisettées. Très bon.

Et le dernier que j’ai apporté d’une dégustation de la journée des vins de la marque Escudo Rojo du Chili de la maison Baron Philippe de Rothschild.

Donc le Escudo Rojo Gran Reserva 2019, 23,05$

Tout dans ce vin est complètement fondu et dans un bel équilibre. Il se révèle au nez sur des arômes de prunes, d’épices douces, de vanille et de réglisse.

En bouche les tannins bien ronds ainsi que les flaveurs de cerises bien mûres, de mûres avec des accents de moka, de tabac et d’épices douces apportent une amplitude et un volume aromatique incroyable. Un vrai délice.

Somme toute il y a moyen de se faire plaisir avec de vieux vins payés moins chers. Disons qu’il est préférable d’en avoir mettons au moins 6 bouteilles (ou 12) qu’on dégustera au fil du temps car ils peuvent évoluer dans certains cas assez vite. Mieux vaut les boire un peu plus jeunes pour un bel équilibre fruit, tannins et notes tertiaires que trop vieux.