Vous avez entendu parler de vins ‘’bio’’, de vins ‘’nature’’ et probablement moins de vins en ‘’biodynamie’’ et vous en avez probablement goûté quelques-uns. Mais à la fin, de quoi s’agit-il donc?
Afin de simplifier les choses disons d’emblée que les deux grands éléments qui distinguent les vins issus de l’agriculture bio, bio-dynamie ou nature des vins provenant de l’agriculture conventionnelle et raisonnée sont la non-utilisation de produits phyto-sanitaires de synthèses (pesticides chimiques, insecticides chimiques etc.) dans le cas des vins bios et natures et la quantité de sulfites utilisée lors de la fermentation.
Les vins Bio
Les vins ‘’bio’’ selon l’organisme Ecocert (Europe) se résument ainsi : ce sont des vins qui ont été produits selon les préceptes suivants : la non-utilisation de produits chimiques de synthèse (pas d’insecticides) la non-utilisation d’OGM, la limitation des sulfites, le maintien de la biodiversité et le respect des cycles naturels et du bien-être animal et ce, pour la protection de l’environnement et du climat et la conservation de la fertilité des sols.
Elle garantit un étiquetage transparent pour le consommateur (Europe : Ecocert). Le temps de conversion d’une agriculture conventionnelle ou raisonnée à bio prend 3 ans pour la certification. Cet organisme est reconnu au Canada.
Quant aux sulfites, si on prend le cas d’un vin rouge sec, le montant alloué pour l’agriculture conventionnelle est de 160 mg/l alors que le bio ne permet qu’un maximum de 100 mg/l.
La biodynamie
Les vins issus de l’agriculture ‘’biodynamique’’ : La biodynamie, c’est un système, une philosophie de production qui équilibre plante, sol et environnement tout en tenant compte de l’influence des forces célestes et terrestres.
Selon l’organisme Demeter (qui en gère la certification et l’application) c’est une forme d’agriculture biologique à la fois holistique, régénérative et positive. Pour devenir ‘’biodynamie’’ on doit déjà être certifié en bio. On utilise moins d’intrants qu’en bio et on doit utiliser des préparations biodynamiques naturelles. On ne doit rien ajouter au vin et on doit limiter l’ajout de sulfites, encore moins qu’en bio.
Comme le disait un des vignerons : ‘’Avec cette philosophie la vigne devient un éco-système qu’il faut apprendre à maîtriser et dont il faut mieux anticiper l’évolution. ‘’
Quant aux sulfites, dans le cas d’un vin rouge sec, alors que le bio permet un maximum de 100 mg/l de sulfites, la biodynamie ne permet qu’un maximum de 70 mg/l.
Les vins dits »nature »
Quant aux vins dits ‘’nature’’ il n’y a pas réellement de certification similaire à Ecocert et à Demeter ce qui laisse comme un grand vide quant aux attentes des vins qui sont élaborés selon ses préceptes. Il y a bien les organismes S.A.I.S et A.V.N. mais ceux-ci ne sont pas officiellement reconnus. Disons d’emblée que ce sont des vins sans souffre ajoutés et qui ne devraient pas contenir d’autre que ce qui est issu du raisin. Donc ce sont des vins mis en bouteille sans intrant, ni additif.
Quant aux sulfites, toujours dans le cas d’un vin rouge sec, la mention sans sulfite ajouté ne devrait pas contenir plus de 30 mg/l. Il faut savoir que le vin peut toujours contenir du souffre de source naturelle. Il n’y a donc pas réellement de vins ‘’zéro sulfites’’.
Selon la SAQ
Point de vue
Dans le cas des vins dits ‘’nature’’ qui sont à la mode et qui sont vehiculés par certains sommeliers souvent en quête de nouveauté, il n’y a pas de consensus quant à la variabilité de la qualité de ces vins. Car il faut dire que l’ajout de sulfites apporte, entre autres, de la stabilité aux vins. Or, un vin instable peut dégager des senteurs plus ou moins agréables de réduction et autres.
Et justement les vins nature n’utilisant pas de sulfites ont tendance à l’être. Ceux qui les défendent nous diront que ça a déjà été le cas mais que de plus en plus on en fait des bons. Et effectivement de plus en plus de ces vins souvent ‘’sans sulfites ajoutés’’ sont de meilleure qualité. On n’a qu’à boire un Beaujolais de la famille Lapierre pour s’en convaincre.
Malgré tout il m’arrive encore lors de dégustation de trouver des vins avec un profil aromatique mettons ‘’funky’’, différents qu’on se doit apprivoiser. Et ça, je respecte. Pour ceux qui aiment ça, allez-y et amusez-vous si ça vous plaît!
Sauf que quand ça ne sent pas bon, je n’achète pas l’argument que ‘’ça sent ce que le vin devrait réellement sentir’’ ». L’ensemble des producteurs de vins que je côtoie sont unanimes face à cet argument. Comme me disait un producteur récemment : quand le goût est déviant ça devient du ‘’fétichisme’’!!
Quant à moi, je supporte les vins bio et issus de la biodynamie avec toute mon ardeur et ma conviction. Je n’ai que rarement été déçu par ces vins.
Ils démontrent en général une pureté du goût qui est plus proche du raisin, de ce que devrait être le goût vrai du vin. Ils ont quelque chose de plus comme une ‘’vibrance’’ et une belle tension et laissent la place aux arômes et saveurs fruités.
Enfin ils supportent une approche regénérative de la viti-viniculture et en assurent la pérénité.
0 commentaires