
Fleurie, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2022, 25,70$, sucre : 2.3 g/l, alc. : 13%, code SAQ : 12184353.
Origine
Ce Fleurie provient du terroir de ‘’Grille Midi’’ un amphithéâtre exposé plein sud à l’ouest du Village. Les vignes (environ 40 ans) d’une surface de 6 ha d’un seul tenant sont composées de diverses parcelles avec divers courbes de niveau. Les ceps de gobelet sont accrochés à des échalas et les racines s’enfoncent dans le granit rose.

Vinification
Jean-Paul soigne tout particulièrement cette cuvée par une vinification bourguignonne (tri, égrappage, pigeage). Les vendanges sont manuelles et ne se font qu’à pleine maturité. Dans la cave, le raisin fermente avec ses propres levures, issues du terroir et des macérations particulièrement longues de 4 semaines. Il pratique une intervention minimaliste dans la vigne ainsi que dans le chai. Le vin est élevé en foudre de ciment.
Notes de dégustation
Notes de dégustation au nez
Les raisins d’une belle maturité s’expriment au nez sur des arômes d’une belle concentration de fruits rouges bien mûrs (cerises, framboises et groseilles) et d’épices douces.
Notes de dégustation – en bouche
En bouche les flaveurs de cerises, de griottes et de groseilles s’éclatent en une amplitude croquante soulignées par une acidité totalement fraîche. Des tannins équilibrés et serrés apportent ce qu’il faut de structure. Somme toute un Fleurie un peu plus sérieux que les autres!
Accords
Vous ferez de beaux accords avec des charcuteries, une terrine de volaille, de la volaille rôtie, un rôti de porc aux herbes, un lapin à la moutarde, du saumon grillé ou un risotto aux champignons.
Agence BMT – échantillon
Entrevue avec Jean-Paul Brun – Domaine des Terres Dorées

Vinformateur (VF) : Pourriez-vous nous décrire votre domaine, votre terroir, votre philosophie et vos vins?
Jean-Paul Brun (JPB) : Eh bien le Domaine des Terres Dorées de Jean-Paul Brun a été créé en 1979 mais en fait c’est au départ c’est une ferme de mes parents ou il y avait des polycultures, veaux, vaches, cochons, des moutons, des prés et des céréales. Une ferme qui vivait en autarcie quoi.
Donc c’était la génération de mon père et de mon grand-père et mon arrière-grand-père dont je suis la 4e génération. Mon grand-père était forgeron à Charnay. Et moi donc je me suis attaché au vin, j’ai abandonné les bêtes parce que en fait l’agriculture était devenue tellement précise que c’était rendu difficile de faire plusieurs choses. Donc je suis parti sur le vin et je me suis intéressé dans un premier temps au Chardonnay.
L’appellation Beaujolais blanc a toujours existé dès la création de l’appellation mais personne ne l’avait beaucoup travaillée donc j’ai été parmi les premiers à m’intéresser au Beaujolais blanc. Et puis donc j’ai fait les rouges avec les vieilles vignes que mon père m’avait laissé. J’ai toujours fait cette cuvée ancienne (L’Ancien) qui est une sélection de vieilles vignes. Ce sont les deux vins qui m’ont fait remarquer (à partir des 4 hectares).
Et puis petit à petit on s’est développé. Ce n’était pas une décision voulue, ça s’est fait naturellement. On a fait plusieurs vins sur le domaine dont les jeunes vignes en Beaujolais rouge, l’Ancien avec les vieilles vignes, deux cuvées en blanc l’une classique sur des jeunes vignes jusqu’à 30-40 ans et l’autre que vous avez au Québec qui est la cuvée qui est vinifiée en fûts et en foudres.

Et puis après dans les années 90 – 95 je me suis intéressé aux Crus. Le but était d’élargir un peu la gamme et de prouver qu’on avait des Crus aussi. Donc j’ai fait petit à petit des Côtes de Brouilly, Morgon, Fleurie et Moulin-à-Vent. Et voila j’ai des parcelles dans ces quatre Crus ou tout est vinifié à Charnay.
Ça c’était l’idée de ça tout vinifié au même endroit pour bien gérer la vinification et tout avoir sous la main. Parce que l’idée en fait de faire tous ces vins (du sud et les Crus) à Charnay c’était de prouver quand même la qualité des différents terroirs et de le faire savoir. Car en Beaujolais on a une vraie identité mais sauf que pendant longtemps même les Crus avaient un peu disparus derrière le Beaujolais Nouveau. Maintenant notre travail c’est de faire reconnaître tout ça et comment faire reconnaître? C’est en faisant les plus grands possibles et de les faire connaître via des dégustations.
On fait beaucoup de dégustations et on se rend compte que on fait déguster les gens réalisent que finalement ce sont de très bons vins et c’est la qu’on a fait notre travail.
De nos jours je suis rendu à une cinquantaine d’hectares. Peut-être je suis allé trop loin mais c’est largement suffisant. Dans tout ça quand on vinifie il faut le maîtriser et ça c’est le problème des grands négoces ou on retrouve beaucoup de vignes et beaucoup de vins et ou il est difficile de bien gérer comme il faut.
Et moi j’ai la grande prétention de vinifier aujourd’hui comme je vinifiais la première année en 1977 chez mes parents. C’est que chaque cuve a la même attention et moi je sais la cuve quand on la soutire elle est dans telle autre cuve et telle autre cuve. Et ça je le sais par cœur. Et ça il n’y a qu’un vigneron qui peut le savoir. On est parti dans ce sens-là.
Il y a deux choses pour révéler le terroir. Les levures naturelles qui sont sélectionnées en fonction du climat, de la température de la campagne, la pluviométrie et de l’ensoleillement. Ce ne sont pas les mêmes levures car les levures elles mutent. Notre travail c’est de travailler avec les levures du millésime et c’est comme ça qu’on révèle le millésime et qu’il est rattaché à son propre terroir.
De plus l’important c’est la macération car le vin doit macérer avec les peaux du raisin et c’est là que l’identité du terroir va au vin, lui est communiquée. Moi, je dis qu’il faut quatre semaines de macération (pratiquement un cycle lunaire).

VF : Qu’en est-il de ce besoin de valorisation des vins du Beaujolais?
JPB : Je pense qu’on a besoin d’expliquer, de faire reconnaître et de prouver la grandeur du terroir. Le jour ou on aura atteint notre but c’est quand vraiment on aura une définition plus précise des terroirs comme en Bourgogne avec des crus, des premiers crus et des grands crus. Là je pense qu’on aura fait notre travail. C’est ça la finalité. On voudrait être l’égal de la Bourgogne. Et il faut du temps pour ça, peut-être dans 50 ans.
Même sur nos calcaires dans le sud on a des grands terroirs. Ce sont des calcaires jurassiques, des sols qui drainent bien, à des altitudes de 200 mètres et même à 350 mètres ou on a des vins avec plus de finesse et ou on vendange plus tard. C’est comme en Bourgogne. Ce n’est pas aujourd’hui la finalité. Alors c’est vrai! Il faut valoriser avec comme but final la définition parfaite des divers terroirs.
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