
Jean-Paul Brun, France, Beaujolais, Morgon, 2022, 28.80$, cépage : Gamay 100%, sucre : 2.5 g/l, alc. : 12.5%, code SAQ : 11589746.
Origine
Origine
Ce vin provient de l’appellation Morgon qui fait partie des dix crus du Beaujolais.
‘’Dominé par le Mont du Py, c’est le plus étendu des crus du Beaujolais. La célèbre Côte du Py est composée de pierres bleues et de schistes décomposés. Les vins de l’appellation offrent des arômes de fruits à noyau comme la griotte, des notes de violette et de kirsch. Ses tanins fins et délicats promettent un vieillissement optimal.’’ (source : www.beaujolais.com)

Vinification
Voici ce que Jean-Paul Brun dit de la vinification de ses vins : ‘’Je trie, j’égrappe et je fais des cuvaisons très longues d’environ 4 semaines à l’instar de l’ensemble de la filière Beaujolaise qui vinifie en macération carbonique. Ceci permet à toute l’information du terroir se rendre au vin.’’ Il ne chaptalise pas, n’utilise que des quantités très faibles de sulfites et ne filtre que très peu.
Les pratiques viticoles et vinicoles qu’il met de l’avant sont dans un respect de l’environnement et il intègre plusieurs des pratiques bio. Les sols sont par exemple labourés à la charrue, et le cuivre ainsi que le soufre sont préférés aux produits phytosanitaires pour préserver les vignes. Les vendanges sont manuelles et ne se font qu’à pleine maturité. Dans la cave, le raisin fermente avec ses propres levures, issues du terroir. Il pratique une intervention minimaliste dans la vigne.
Notes de dégustation
Notes de dégustation – au nez
Ce Morgon Terres Dorées est d’un caractère un peu plus sérieux. Il exulte au nez des effluves de fruits rouges, de pomme grenade, d’épices douces, d’herbes aromatiques, de sous-bois ainsi qu’un soupçon de mûres.
Notes de dégustation – en bouche
En bouche c’est un vin qui démontre une certaine puissance avec des tannins équilibrés, tissés serré et supporté par une acidité bien fraîche.
Des flaveurs de fruits rouges, d’herbes aromatiques, de mûres, de fruits aigrelets (pomme grenade, canneberges) et de de sous-bois créent une belle amplitude aromatique sur une finale fruitée et légèrement acidulée.
Accords
Vous ferez de beaux accords avec des saucissons et andouillettes, du gibier ou des viandes en sauce.
Agence Importations BMT – échantillon
Profil du producteur – Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées

Je visitais Jean-Paul Brun en 2019 dans ses vignobles du Beaujolais sud qui sont empreints de roches dorées ou ‘’terres dorées’’ composées de calcaires jurassiques
Depuis 1977 il en est à son 47iéme millésime! Le Beaujolais il le connaît! Malgré le temps il n’a pas changé son approche. Comme il le dit lui-même ‘’je vinifie maintenant de la même façon que je le faisais à mes tous débuts’’. Avec ses vinifications à la bourguignonne et ses longues macérations ainsi que son utilisation de levures indigènes il transmet à ses vins l’essence même du terroir. Il n’y a pas d’autres façon.
Humble malgré ses succès il exprime son amour pour ses terroirs en des termes qui évoquent son besoin de faire les meilleurs vins possibles qui les transcendent. Car selon lui il faut constamment prouver que les vins du Beaujolais valent la peine qu’on s’y arrête et qu’on les découvre.
‘’Le jour ou on aura atteint notre but c’est quand vraiment on aura une définition plus précise des terroirs comme en Bourgogne avec des crus, des premiers crus et des grands crus.’’
Entrevue avec Jean-Paul Brun

Vinformateur (VF) : Pourriez-vous nous décrire votre domaine, votre terroir, votre philosophie et vos vins?
Jean-Paul Brun (JPB) : Eh bien le Domaine des Terres Dorées de Jean-Paul Brun a été créé en 1979 mais en fait c’est au départ c’est une ferme de mes parents ou il y avait des polycultures, veaux, vaches, cochons, des moutons, des prés et des céréales. Une ferme qui vivait en autarcie quoi.
Donc c’était la génération de mon père et de mon grand-père et mon arrière-grand-père dont je suis la 4e génération. Mon grand-père était forgeron à Charnay. Et moi donc je me suis attaché au vin, j’ai abandonné les bêtes parce que en fait l’agriculture était devenue tellement précise que c’était rendu difficile de faire plusieurs choses. Donc je suis parti sur le vin et je me suis intéressé dans un premier temps au Chardonnay.
L’appellation Beaujolais blanc a toujours existé dès la création de l’appellation mais personne ne l’avait beaucoup travaillée donc j’ai été parmi les premiers à m’intéresser au Beaujolais blanc. Et puis donc j’ai fait les rouges avec les vieilles vignes que mon père m’avait laissé. J’ai toujours fait cette cuvée ancienne (L’Ancien) qui est une sélection de vieilles vignes. Ce sont les deux vins qui m’ont fait remarquer (à partir des 4 hectares).
Et puis petit à petit on s’est développé. Ce n’était pas une décision voulue, ça s’est fait naturellement. On a fait plusieurs vins sur le domaine dont les jeunes vignes en Beaujolais rouge, l’Ancien avec les vieilles vignes, deux cuvées en blanc l’une classique sur des jeunes vignes jusqu’à 30-40 ans et l’autre que vous avez au Québec qui est la cuvée qui est vinifiée en fûts et en foudres.
Et puis après dans les années 90 – 95 je me suis intéressé aux Crus. Le but était d’élargir un peu la gamme et de prouver qu’on avait des Crus aussi. Donc j’ai fait petit à petit des Côtes de Brouilly, Morgon, Fleurie et Moulin-à-Vent. Et voila j’ai des parcelles dans ces quatre Crus ou tout est vinifié à Charnay.
Ça c’était l’idée de ça tout vinifié au même endroit pour bien gérer la vinification et tout avoir sous la main. Parce que l’idée en fait de faire tous ces vins (du sud et les Crus) à Charnay c’était de prouver quand même la qualité des différents terroirs et de le faire savoir. Car en Beaujolais on a une vraie identité mais sauf que pendant longtemps même les Crus avaient un peu disparus derrière le Beaujolais Nouveau. Maintenant notre travail c’est de faire reconnaître tout ça et comment faire reconnaître? C’est en faisant les plus grands possibles et de les faire connaître via des dégustations.
On fait beaucoup de dégustations et on se rend compte que on fait déguster les gens réalisent que finalement ce sont de très bons vins et c’est la qu’on a fait notre travail.
De nos jours je suis rendu à une cinquantaine d’hectares. Peut-être je suis allé trop loin mais c’est largement suffisant. Dans tout ça quand on vinifie il faut le maîtriser et ça c’est le problème des grands négoces ou on retrouve beaucoup de vignes et beaucoup de vins et ou il est difficile de bien gérer comme il faut.
Et moi j’ai la grande prétention de vinifier aujourd’hui comme je vinifiais la première année en 1977 chez mes parents. C’est que chaque cuve a la même attention et moi je sais la cuve quand on la soutire elle est dans telle autre cuve et telle autre cuve. Et ça je le sais par cœur. Et ça il n’y a qu’un vigneron qui peut le savoir. On est parti dans ce sens-là.

Il y a deux choses pour révéler le terroir. Les levures naturelles qui sont sélectionnées en fonction du climat, de la température de la campagne, la pluviométrie et de l’ensoleillement. Ce ne sont pas les mêmes levures car les levures elles mutent. Notre travail c’est de travailler avec les levures du millésime et c’est comme ça qu’on révèle le millésime et qu’il est rattaché à son propre terroir.
De plus l’important c’est la macération car le vin doit macérer avec les peaux du raisin et c’est là que l’identité du terroir va au vin, lui est communiquée. Moi, je dis qu’il faut quatre semaines de macération (pratiquement un cycle lunaire).
VF : Qu’en est-il de ce besoin de valorisation des vins du Beaujolais?
JPB : Je pense qu’on a besoin d’expliquer, de faire reconnaître et de prouver la grandeur du terroir. Le jour ou on aura atteint notre but c’est quand vraiment on aura une définition plus précise des terroirs comme en Bourgogne avec des crus, des premiers crus et des grands crus. Là je pense qu’on aura fait notre travail. C’est ça la finalité. On voudrait être l’égal de la Bourgogne. Et il faut du temps pour ça, peut-être dans 50 ans.
Même sur nos calcaires dans le sud on a des grands terroirs. Ce sont des calcaires jurassiques, des sols qui drainent bien, à des altitudes de 200 mètres et même à 350 mètres ou on a des vins avec plus de finesse et ou on vendange plus tard. C’est comme en Bourgogne. Ce n’est pas aujourd’hui la finalité. Alors c’est vrai! Il faut valoriser avec comme but final la définition parfaite des divers terroirs.
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