Lors de notre voyage en Loire Luc Marier et moi avions prévu nous arrêter au Domaine de la Taille aux Loups. Nous ne nous doutions pas de la qualité de l’accueil que nous avons reçu. Jean-Philippe Blot a pratiquement pris une bonne partie de sa journée pour nous faire visiter le vignoble et le chai.
Nous avons dégusté avec lui et son père, Jacky Blot, de superbes vins. Nos conversations nous ont mieux fait comprendre la philosophie qui les anime et la spécificité de l’appellation Montlouis.
Pour vous relater cet accueil, nous avons décidé de vous livrer l’entièreté de notre rencontre sous forme d’entrevue. Le texte est long, mais il ne peut que mieux réfléter notre expérience. Si vous le désirez, vous pouvez aller directement aux notes de dégustation qui sont à la fin de cet article.
Entrevue
J.P.Blot (Jean-Philippe) : Mon père était grand amateur de Bourgogne à l’époque et se demandait si on pouvait faire nous aussi des vins sympas dans la Loire. C’était en 88. On avait pas de gros moyens et on a acheté 5 hectares de vignes à Montlouis. Au début on se fait sortir de l’appellation car nos vins étaient atypiques. Souvent à Montlouis les vins de cette époque n’étaient pas toujours mûrs. Maintenantça va mieux dans l’appellation car on vient tout juste de faire faire une carte des terroirs. Il y a eu au fil des années une grande évolution. Maintenant la philosophie est de faire des vins de terroir avec des lieux-dits. La tendance est de faire des vins de plus en plus secs. Rien à voir avec des montants élevés de sucre résiduel.
La plupart de nos vins sont entre 5 et 8 g/l et on ne fait pas de Malo (fermentation malolactique). Ce n’est pas demi-sec car on a toujours un peu de sucre résiduel.
CL/LM (Claude Lalonde et Luc Marier) : Qu’est-ce qui vous a fait revenir dans l’appellation Montlouis suite à votre exclusion?
Blot : Mon père a toujours eu beaucoup d’énergie et il n’a jamais quitté son chemin. Il aime bien l’adversité car elle fait sortir toute l’énergie. Et les médias ont été interpellés quand on a été exclus. L’absurdité de la situation détonnait avec les médias. On a un cahier de charge pour mettre en valeur l’appellation, on a quelqu’un qui travaille d’arrache-pied en bio et il n’a pas ce qu’on appelle un môule qualitatif et ça crée une incohérence car nos vins n’étaient pas pareils aux autres, mais meilleurs.
CL/LM : jusqu’à quel point êtes-vous bio?
Blot : Depuis 95, on a toujours eu des méthodes qui entreraient dans un cahier de charge bio mais qui n’avait pas le but d’être bio. Et mon père a toujours fait comme ça. Et à un moment donné on s’est dit qu’on prendrait un label tant qu’y être. On ne voulait pas au début, on ne voulait se mettre dans un carcan. Et maintenant nous sommes certifiés Ecocert. Et on ne le communique pas trop. Quant au souffre on en met le moins possible même moins que ce que permet le label.
On ne sa base pas sur le cahier des charges Ecocert puisqu’on fait ce qu’on pense être le mieux. On a même perdu une part de récolte car le vin n’était pas assez sulfité et il a tourné. On a dû écarter ce vin. On essaye toujours d’être au plus bas mais on ira jusqu’à ce qu’on garde un vin sous forme de vin. Pas des volatiles qui montent trop haut et on ne veut pas d’oxydations. On ramasse nos raisins dans des petites caisses, quand on remplit nos barriques après pressurage on les remplit à ras bord. Et quand la fermentation commence on est obligés d’enlever du jus. C’est plein de petits travaux de fourmis un peu partout.
CL/LM : Et a l’exportation, est-ce vous vous permettez de mettre plus de sulfites?
Blot : Non on utilise les mêmes doses pour l’export. Alors on va visiter le vignoble? (On saute dans la voiture).
Au total nous avons 70 hectares et c’est assez morcelé. Les deux gros morceaux ce sont le Clos de Monys 12 hectares et le Domaine La butte avec 15 hectares. On ne voit pas beaucoup de ces vins au Québec car les acheteurs achètent ici et pas sur les rayons.
CL/LM : L’année 2019 se présente comment?
J.P.Blot : (NDLR : nous somme début avril 2019) . Au début nous avons eu peur car il y a deux semaines il a fait doux très tôt. On a un hiver pas froid du tout donc ça amène les bougeons à gonfler très tôt et heureusement depuis 2 semaines on a des matinées aux alentours de zéro et ça çalme la végétation. La grosse angoisse c’est que ça pousse trop maintenant parce qu’on pourrait avoir des périodes de gels qui pourraient être néfastes. Cette température ce n’est pas normal. On est environ 2 semaines en avance et ces 2 semaines sont en plein dans une période de gel potentiel. C’est ça le problème.
CL/LM : Les cépages sont subdivisés comment?
J.P.Blot :Montlouis et Vouvray c’est que du Chenin et vous trouverez des fois du gamay, du Cot qui sont dans l’appellation Touraine. Plus personne n’appelle le Chenin le Pinot de la Loire. Nous allons dans le Clos de Monique.
CL/LM : Que pensez-vous de la biodynamie?
J.P.Blot : Alors nous on est beaucoup plus cartésiens et il y a beaucoup de choses qu’on prend pas. Notamment la tenue du Vignoble c’est une des choses des plus importantes pour que la vigne soit bien dans son éco-système . J’ai souvent gouté des vins issus de la biodynamie qui étaient oxydés qui correspondent moins à notre philosophie parce que nous on est vraiment attachés au terroir et au côté immuable de l’endroit ou le raisin pousse.
Alors le clos de Monique notre plus grande parcelle avec 12 hectares. On va marcher un peu…
CL/LM : Nous voyons ici que vous avez des ventilateurs. On en a vu très peu dans la région.
J.P.Blot : En 2016 on récolte 9 he/ha au lieu de 30 à 35 ce qui nous a causé une grosse perte. Suite à ça on a acheté 3 éoliennes mobiles qu’on a utilisé dès 2017 et qui nous ont permis de moins geler qu’on aurait pu. Ces éoliennes sont efficaces sur environ 3 ha alors qu’on les vend pour 4 à 5 ha. Vous savez quand on gèle on ne récolte qu’un hectolitre à l’hectare.
CL/LM : Avez-vous des problèmes avec la brume? On en a vu pas mal dans la région?
J.P.Blot : Ici il y en a moins qu’à Angers. Ce n’est pas un problème. On ne recherche pas du tout le bothrytis même sur les vins moelleux. Ces vins sont passerillés. On voit souvent des cas d’oxydation surtout dans l’Anjou avec des acidités basses et le vin tient moins bien.
Alors vous voyez sur une des premières parcelles les Perruches ils ont fait leurs propres sélections massales. Ils ont sélectionné les pieds qui leur paraissaient les plus intéressants et maintenant on des sélections massales qu’on utilise quand on a à replanter dans les cas des nouvelles vignes.
Et c’est important parce qu’on parle de Chenin et des Chenins il y en a plein. On ne peut pas généraliser. On utilise des sélections massales qui ont grandi ici dans leur terroir. Ce sont des pieds de vigne qui font partie du milieu. Ils ne viennent pas d’un endroit puis qui sont envoyés partout comme les clones. On maintient donc la diversité originale des individus. De plus ils ont été choisis pour leur qualité.
Tous les clones d’un pépiniériste comme le fait 95% des vignobles français ont été choisis dans les années 70 pour le volume de leur production pas autant la qualité. Les sélections massales ce sont des petites grappes et des petits raisins. Des fois on s’en mord les doigts sur les rendements qui sont pas mal plus petits. Mais ça fait toute la différence.
Quand on note un plant de vigne qui donne de superbes grappes bien qualitatives, on l’identifie avec comme un petit ruban et quand on est sûrs qu’il est vraiment bien au moment de la taille en hiver on prend les bois et on les apporte chez le pépiniériste qui les conserve au frais puis les greffe sur des porte greffes et il nous les redonne en racines nues (on préfère) parce qu’il y a une meilleure reprise et nous on le plante. C’est des marcottes. Si on remet sur du Franc de Pied, à moins d’être sur des terroirs de sable, on risque le phylloxéra. Il y en a chez Marionnet en Franc de Pied. Ça tient bien car il a des terroirs de sable.
CL/LM : Quels types de sols avez-vous?
J.P.Blot : Ce sont des dépôts sédimentaires d’il y a 90 millions d’années. Il y avait la mer juste au-dessus, et elle a empilé des couches de calcaire assez épaisses. C’est à peu près partout du calcaire et il y en a des compressés, du silex, de l’argile, il y a des sables, donc il y a en fait différentes zones. C’est comme ça qu’on répartit nos différentes parcelles.
Sur le Clos de Monys on n’a pas la même géologie. La cuvée est faite que d’une parcelle ou il y a plus de silex. Si jamais le vin est moins mûr on déclasse. Comme en 2013 en Loire c’était compliqué les raisins n’étaient pas aussi mûrs alors on a fait des bulles. On était presque 90% en bulles et 10% en sec en 2013.
CL/LM : Et la tailles des vignes?
J.P.Blot : Autrefois dans la Loire tout était taillé en gobelet. C’est des bras qui partaient dans tous les sens. Mon père a changé la taille en double cordon royat. Celles que vous voyez ont une cinquantaine d’années. On aime les garder basses car il y a moins de chemin à faire pour la sève. On est les seuls à tailler si court.
Donc on vendange tout à la main sur 70 hectares. On a des tables de tri qui se déplacent avec nous. En fait on a une équipe de 20 coupeurs et pour chaque 4 il y en a un qui fait des aller-retour et qui apporte les hottes aux tables de tri. Pour 20 coupeurs on a entre 2 à 3 tables de tri. Et on amène le raisin dans les plus petites quantités possibles. C’est contre intuitif car celui qui apporte le raisin aux tables de tri voudrait en amener plus. Mais non, il faut limiter les quantités. C’est plus de travail.
Quant à la sélection des raisins (selon le type de vin) à la table de tri, la partie la moins mûre c’est déjà sélectionné pour des moelleux. C’est quand on se met dans les tris selon le niveau de maturité. Quand on ramasse les secs on a tout déjà planifié avec des prélèvements 3 semaines avant le début des vendanges. J’en fait 3 et je prends des raisins partout au hasard et en fonction des résultats on va intervenir dans les vignes. Ça c’est une chose fondamentale que la date des vendanges.
Avec le réchauffement climatique, la maturité du fruit idéale elle est là pendant une très courte période. Entre le moment ou c’est mûr et ou c’est trop mûr souvent on a très peu de temps. Ça peut représenter les deux tiers des 70 hectares à ramasser en une semaine. Pour le Chenin les vendanges peuvent durer 3 semaines.
Ces dernières années on a du faire des passages plus fréquents. Surtout quand il y a des décalages avec des jeunes vignes et de terroirs.
Le changement climatique fait qu’aujourd’hui on vendange en moyenne un mois plus tôt. Ça fait un effet boule de neige, parce que la raisin est mûr plus tôt. Comme il est mûr plus tôt, les journées sont plus longues donc il y a plus de soleil et il mûrit encore plus vite! Donc ça s’accélère en fait. Il y a 25 ans, quand on allait vendanger on avait le temps parce que c’était mûr déjà. C’était en octobre, pas en septembre. Et les journées étaient moins longues et ça mûrissait moins vite. Donc on avait le temps chaque jour avec une quarantaine de vendangeurs de venir ramasser des raisins qui mûrissaient en même temps que les vendanges.
Et ajourd’hui depuis 2009 on réagit différemment. La première semaine on est 40 , la deuxième on est 80 et la troisième on est 140. Parce que tout est mûr d’un coup! Et du coup, on adapte maintenant la quantité de vendangeurs. Toujours dans l’idée que si on veut retrouver le goût du terroir il faut qu’on vendange dans la bonne fenêtre sinon on triche.
En 2018 on a vendangé une semaine plus tôt qu’on a commencé en 2003.
CL/LM : Et les maladies de la vigne en bio on s’en débarrasse comment?
J.P.Blot : C’est pas forcément facile hein! En 2018 c’est la deuxième année la plus chaude qu’on ait eue et c’est la plus sèche. Sauf que jusqu’avant qu’elle soit sèche eh bien il a plu début juin, fin mai et il est tombé l’équivalent de 3 mois d’eau en 3 heures. On n’a pas beaucoup de rétention d’eau car nous avons pas mal de pentes douces qui écoulent bien. Avec le mildiou on a perdu près de la moitié lors de la floraison.
CL/LM : Depuis quand cultive-t-on la vigne ici?
J.P.Blot : Ici on a des vignes qui ont plantées en 1912. Donc elles ont plus de 100 ans. Je ne sais pas de quand part la tradition viticole ici. Ce mur ici est vieux de 300 ans.
…Ici les pieds de vignes ne sont jamais arrachés. On pleure si on doit arracher.
CL/LM : Et les chais sont ou?
J.P.Blot : Alors on en a trois. Ici on fait les pétillants incluant le Triple Zéro qui est élaboré en méthode ancestrale que mon père a remis au goût du jour en 1993. C’est lui qui a relancé les pétillants naturels. Ça suivait des millésimes un peu compliqués. Il y avait 89 et 90 qui étaient des millésimes solaires avec beaucoup de vins moelleux , 91 ça gèle complètement et il y a zéro bouteilles produites , 92, 93 c’est année compliquées et en 92 il a le goût de faire autre chose et il élabore le pétillant naturel non dosé, un élevage lent sur un blanc sec , un vin de voile.
CL/LM : Et pourquoi pas un Crémant de Loire?
J.P.Blot : Parce qu’on pense que le Chenin est un cépage sur sol calcaire qui permet d’avoir un raisin mûr ce qui est nécessaire je pense, pour l’élaboration d’un pétillant naturel parce qu’on ne va pas le doser à la fin. Mais quand il est mûr il garde de l’acidité et de l’équilibre. Donc c’est hyper intéressant car on a la qualité du fruit relevé par son acidité naturelle sans avoir besoin de sucre. On la gourmandise du produit sans lui rajouter du sucre.
Dans le chai:…Ici on a 1,100 barriques pratiquement des 288 l. et plusieurs cuves pour le parcellaire. On fait deux pétillants différents dont le Brut Tradition qui est très important (méthode traditionelle) car quand le fruit n’est pas mûr de façon optimale, on l’utilise ici. On presse, on laisse le jus débourber 24 heures puis on l’entonne. Le Triple Zéro c’est un peu différent. On remplit le pressoir et on trie les jus et on ne garde que la cuvée qui est le cœur de presse. Ce dernier fait 3 bars de pression c’est donc un pétillant. Il est vendangé assez mûr pour ne pas avoir à chaptaliser. Il a assez de sucre pour faire ses degrés d’alcool requis.
En Champagne c’est ramassé à 10 degrés potentiels et nous sommes 2,5 degrés au-dessus. Pas de liqueur de tirage car le vin avant la fin de sa fermentation est transféré en bouteille. Donc c’est une seule fermentation qui est écourtée en cuve mais qui se prolonge en bouteille.
Le Triple Zéro fait du bois. On a travaillé avec un monsieur dont la spécialité est la sucrosité sans sucre qui requiert la maturité du raisin, le tri des jus et les fermentations lentes en barriques. L’intérêt de la barrique c’est que c’est un petit contenant qui permet des fermentations de 6 mois sur lies. Elles sont saturées en CO2 donc il n’y a pas de risque d’oxydation et ça vient nourrit le Triple Zéro. Il n’y a pas de sucre, il faut donc que le vin ne soit pas trop raide.
CL/LM : Et votre signature quant à vos vins?
J.P.Blot : On en parlait justement récemment avec d’autres vignerons de la région, nous on est très attachés aux nuances de terroirs et on se disait chacun a son impact et du coup avoir deux vins sur des terroirs différents élaborés de manière différente il y a trop d’impact du bonhomme qui le fait. Nous on arrive toujours à s’y retrouver dans nos cuvées sur un même millésime et fait par nous car on a vraiment des nuances de terroir et que notre patte elle est toujours la même dans nos différents vins. Si on multiplie les variables ça devient compliqué.
CL/LM : Et les vérifications par le bureau interprofessionnel est-ce qu’elles ont évoluées depuis 1992?
J.P.Blot : À Montlouis beaucoup! Mon père et François Chidaine ont fait bouger les choses. Montlouis c’était un peu un outsider parce qu’il y avait Vouvray de l’autre côté et 7 fois plus gros et ils avaient une visibilité plus importante. Et ça a donné de l’énergie à beaucoup. Il y a aussi beaucoup de jeunes qui se sont installés, l’hectare ici n’étant pas cher et ça a permis l’installation de plusieurs.
Aujourd’hui, il y a plus de la moitié qui est en bio et c’est rare. Il n’y a vraiment pas beaucoup d’agriculture conventionnelle dans la région. Cependant ceux-ci peuvent avoir de grandes surfaces. Mais il y en a de moins en moins. Dans la région la majorité des propriétés sont familiales car il n’y a pas beaucoup de spéculation sur les terres.
Alors on réceptionne les raisins tout en haut, ou il y a un entonnoir alors c’est là qu’on vide ça tombe dans le pressoir pneumatique. Une fois pressé ça tombe dans des cuves ou le raisin va débourber pendant 24 heures à peu près et ensuite un cran plus bas par gravité le processus se continue. Nous avons réussi avec une construction ancienne à créer une vinification par gravité. C’est pas joli mais c’est pratique. Le tout a été construit en hâte car l’année ou on a commencé, les raisins avaient atteint leur niveau de maturité beaucoup plus rapidement qu’anticipé. …des caves comme celle-là on en a quelques-unes, c’est ici qu’on a les parcellaires les cuvées de terroir. Ici on a approximativement 250 barriques et on en a 1,100. C’est quand même 70 hectares.
CL/LM : Qui décide de la vinification des vins. Est-ce toi ou ton père ou les deux?
J.P.Blot : En fait on est trois à prendre ces décisions : il y a mon père, Christophe qui est là depuis le début, et moi-même. Quand on goûte, on fait ça ensemble.
… On utilise un peu de chauffage pour ne pas que les fermentations s’arrêtent. La cave est toujours à 12C. Si on voit que les fermentations patinent et qu’on perd un degré ici et là, on part le chauffage. Quand les fermentations commencent on retire un peu de jus et quand elles sont presque finies on les remplit à ras-bord afin d’éviter toute oxydation.
Dans la salle de dégustation
M. Jacky Blot s’est joint à nous pour cette dégustation. Comme il nous le dit : ‘’L’image de Montlouis a beaucoup changée. Elle est maintenant très qualitative. C’est plus qualitatif maintenant que Vouvray avec ses 2,400 hectares de vignes. Montlouis c’est 50% en bio, c’est 60% ramassé à la main. La différence c’est la façon de faire qui est différente entre ces deux régions. On a même du Vouvray fait dans la région de Tours. Avec cette situation qui existe avec la multiplicité des AOC il devient plus difficile de se démarquer entre ces régions.
À Vouvray on est dans une bulle industrielle avec les machines à vendanger etc. et avec la mentalité qui va avec. Le rendement de Vouvray est d’au moins 20 he/ha de plus qu’à Montlouis. Avec François Chidaine on a développé une vision du vin complètement différente.
Avec cette façon de faire, on n’a pas envie de faire école, on ne veut pas imposer notre vision. Ça ne serait pas correct de dire que tout Montlouis devrait être fait de la même façon. Imposer la sélection massale, des petits rendements, des tables de tri dans le vignoble…Si jamais l’appellation était connue de partout dans le monde entier alors là…les choses seraient un peu différentes, mais c’est pas le cas. Ça ne servirait à rien d’imposer tout ça. On se l’impose à nous même, oui, nous allons loin au-dela des contraintes de l’appellation. Le bon exemple, c’est le Triple Zéro. Vous savez, les vignerons normalement ne s’imposent pas de lourdes contraintes. Ils se laissent des libertés et de la facilité. ’’.
La dégustation
Les Vins Blancs
Domaine de la Taille aux Loups, Triple Zéro, Montlouis-sur-Loire, $34.25, cépage : Chenin blanc 100%, sucre : 1.2 g/l, code SAQ : 12025301.
Celui que nous avons dégusté était une des dernières bouteilles du 2015. Ce vin témoigne parfaitement bien l’identité du terroir. De belles notes florales sur le tilleul, d’une belle intensité sur des notes briochées, de pâtisserie et sur des notes de fruits blancs confits.
En bouche, la sensation de minéralité est particulièrement intense avec beaucoup de fraîcheur, beaucoup de longueur sur des notes de fruits blancs confits (abricots). Que d’énergie dans ce vin avec une acidité bien vive et incisive !! On sent la pleine maturité du fruit, c’est gourmand. On a vraiment l’impression de boire un blanc de blanc. De beaux accords à faire avec une cuisine un peu plus épurée avec moins de sauce et moins de sucre.
Domaine de la Taille aux Loups, Brut Tradition, Montlouis-sur-Loire, cépage : Chenin blanc 100%.
Sur des notes de caramel, des notes florales, un vin consensuel sur des notes d’abricots. En bouche la texture est veloutée, l’acidité bien fraîche avec quelques notes de noix, d’abricots assez intenses. Très belle longueur.
Domaine de la Taille aux Loups, Remus, Montlouis-sur-Loire, 2017, cépage : Chenin blanc 100%.
Très floral au nez sur une texture assez ferme, d’une acidité presque vive, superbe sensation de minéralité. Droit et bien élancé! Superbe.
Domaine de la Taille aux Loups, Clos Michet, Montlouis-sur-Loire, 2017, $38.00,cépage : Chenin blanc 100%, sucre : 2.3 g/l, code SAQ : 12025281.
Sur des notes d’abricot, de pêches assez intenses. La texture est ferme et l’acidité assez incisive, belle sensation de minéralité.
Domaine de la Taille aux Loups, Clos de Mosny, Monopole, Montlouis-sur-Loire, 2017, $43.75, cépage : Chenin blanc 100%, code SAQ: 12303674.
Quelques notes boisées, doté d’une belle acidité bien fraîche et belle sensation de minéralité.
Domaine de la Taille aux Loups, Clos de la Brettonière, Vouvray, 2017, $43.75,cépage : Chenin blanc 100%, code SAQ : 12098025.
D’un style plus aérien.
Le 2003 était sur des belles notes de pêches et d’abricots. D’une belle complexité, superbe longueur et encore en forme!
Domaine de la Taille aux Loups, Clos de Venise, Vouvray, 2017, $51.00, cépage : Chenin blanc 100%, code SAQ : 13597109.
Considéré comme un des meilleurs vins de France, de plus aromatique et charmeur. La texture est ferme et l’acidité bien vive. Vraiment superbe avec une sensation de minéralité exquise.
Domaine de la Taille aux Loups, Les haut de Husseau, Montlouis-sur-Loire, 2017, $44.25,cépage : Chenin blanc 100%, code SAQ : 13597141.
Particulièrement aromatique sur quelques notes herbacées, beaucoup de fraîcheur et une certaine amertume en bouche.
Le 2009 était sur des fruits très mûrs avec une légère oxydation. Beaucoup d’ampleur en bouche
Le 2006 était sur des notes d’abricots très mûrs et quelques notes de silex
Les vins Rouges
Domaine de la Butte, Le Pied de la Butte, Bourgueil, 2017, cépage : Cabernet franc 100%.
D’une texture ferme, acidité fraîche et des tannins tissés bien serré.
Domaine de la Butte, Le Haut de la Butte, Bourgueil, 2017, cépage : Cabernet franc 100%.
Arômes de fruits rouges plus présents sur des tannins charpentés tissés bien serré
Domaine de la Butte, Mi-pente, Bourgueil, 2017, $45.25, cépage : Cabernet franc 100%, code SAQ : 10903684.
De loin mon préféré avec des notes animales, de cuir, doté d’une superbe structure avec beaucoup d’arômes de fruits bien frais et quelle longueur!!
Le 2014 était sur des notes légèrement plus végétales.
Vins Moelleux
Domaine de la Taille aux Loups, Montlouis-sur-Loire, Moelleux, 2015, cépage : Chenin blanc 100%.
Vraiment très beau avec un niveau de sucre résiduel d’environ 50 g/l. Tout en douceur avec un niveau d’acidité qui agrémentait le moelleux du vin.
Le 1996 était sur des notes de pois verts, de truffes et d’abricots.
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