Quand on visite un vignoble, on est charmé par l’aspect bucolique des lieux, la beauté des vignes toutes enlignées de façon géométrique selon l’exposition du soleil, l’aspect étincelant des cuves en acier et les lignées de barriques de chêne dans lesquels évoluent et vieillissent les vins. On en ressort presque toujours comme en état de béatitude.
Un monde de technologie
Mais derrière tout cela il y a un monde de technologie absolument incroyable qui permet à ces viti-viniculteurs d’élaborer nos vins préférés. J’ai pu mesurer l’ampleur de la panoplie de ces solutions technologiques et œnologiques lors du salon Simei qui avait lieu à Milan du 19 au 22 novembre dernier.
On a qu’à penser qu’il y avait au-delà de 500 exposants sur une surface que j’estime à 3 terrains de football. Ce salon (le plus grand du genre au monde) est organisé par Unione Italia Vini et est issu d’un projet lancé en collaboration avec ICE-Agence dont l’objectif est de promouvoir les produits technologiques des entreprises italiennes à l’étranger.
L’Italie – leader
J’y ai appris que l’Italie fait figure de leader au niveau de la technologie viti-vinicole alors qu’environ 70% de l’équipement utilisé dans les vignobles à travers le monde provient de ce pays. Et quel spectacle que ce salon! J’y ai découvert un univers jusqu’ici insoupçonné dont je vous fais part ici.
Faire du vin requiert énormément d’équipement tant au niveau des vendangeuses, des tracteurs, des attaches aux tracteurs par exemple pour la taille de la vigne et pour désherber les vignes, des systèmes de palissage, des tables de tri robotisées au laser, des pressoirs pour lentement écraser les raisins, les égrappeuses, les pompes pour amener le moût vers les cuves thermorégulées, l’ensemble inimaginable de produits œnologiques pour élaborer le vin (les levures, les tannins, copaux de bois, acidifiants, sulfites, enzymes, tout le matériel de laboratoire et autres) , les filtreurs pour enlever les impuretés, les amphores, barriques et cuves pour faire vieillir le vin, les différents types de bouteilles, les différents types de bouchons, les encapsulateurs, les embouteilleuses, les applicateurs d’étiquettes, les emballeuses et autres.
‘’Révolution constante’’
Et dans ce domaine il y a une ‘’révolution constante’’ car les goûts, les besoins et les attitudes des consommateurs changent et conséquemment les types d’agriculture changent. On n’a qu’à penser à la montée fulgurante des vins bio, biodynamiques et les vins dits ‘’nature’’. Ces vins qui requièrent moins de sulfites (entre autres) demandent des méthodes de viti-viniculture différents et par le fait même des nouveaux produits œnologiques.
Les goûts des consommateurs vont vers des vins plus en fruits, moins lourds et de plus en plus de producteurs expérimentent avec des amphores qui selon les fabricants que j’ai rencontrés, produisent ce genre de vin. Il y avait plusieurs types d’amphores et de cuves en béton qui étaient proposées à ce salon.
Il y a aussi ce qu’on appelle l’agriculture de précision qui émerge. Ce type d’agriculture implique qu’au lieu de traiter une parcelle au complet avec par exemple un produit systémique, on ne traite que les plants de vignes qui en ont besoin. Ceci nécessite une technologie de pointe qui utilise l’imagerie digitale, les drones et robots viticoles et qui permet d’identifier les plants et leurs besoins de façon individuelle.
Prix à l’innovation
Cette ‘’révolution constante’’ est soulignée durant le salon par des prix à l’innovation. Cette innovation est enclenchée par les technologies digitales, les besoins sans cesse croissants de qualité, les types d’agriculture ainsi que la recherche d’efficacité.
Une de ces innovations est le eWak, un bouchon électronique qui permet au consommateur de joindre le producteur et ainsi avoir accès au informations détaillées sur le produit.
Le robot Bakus de VitiBot
Une autre innovation qui m’a impressionée c’est le robot Bakus de VitiBot. C’est un robot totalement autonome, électrique et flexible qui permet de faire des travaux de viticulture comme l’effeuillage et le désherbage.
Alors voilà, la prochaine fois que vous visiterez un vignoble, j’ose croire que vous aurez un regard différent sans toutefois rien enlever au côté bucolique de l’expérience.
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