Jean-Paul Brun, L’Ancien, Beaujolais, Terres Dorées, 2022, 22,80$, cépage : Gamay 100%, sucre : 2.1 g/l, alc. : 12%, code SAQ : 10368221.
L’Ancien est issu des plus vieilles vignes de Jean Paul Brun – d’où le nom du vin – dans son village natal de Charnay dans le sud du Beaujolais. Ils ont entre 40 et 60 ans et sont plantés sur des pentes composées de sols argilo-calcaires sablonneux caractéristiques de la région, avec le calcaire « dorée » ou « doré » local particulier chargé de fer.
Ces vieilles vignes ont toujours été cultivées en agriculture biologique et vendangées à la main et donnent de petites baies de Gamay à peau épaisse. Comme pour tous les rouges des Terres Dorées, la vinification est traditionnelle bourguignonne. Les raisins sont rigoureusement triés et égrappés, foulés et fermentés avec des levures indigènes en cuve béton. Le vin est élevé en béton jusqu’en mai-juin après le millésime.
Ce L’Ancien est issu du millésime 2022 qui a été une année chaude et sèche avec des rendements moins élevés. En général on retrouve une certaine puissance avec des vins mûrs, équilibrés et d’une belle concentration.
Notes de dégustation
Ce L’Ancien se démarque par la concentration de ses arômes et de ses saveurs, sa personnalité linéaire égale tout au long de la dégustation et sa sapidité étonnante et ce dans la plus pure tradition beaujolaise.
Il se révèle au nez sur des arômes d’une belle concentration de groseilles, de cerises, de quelques notes kirschées ainsi qu’un soupçon de violettes et d’herbes aromatiques.
En bouche les flaveurs de fruits rouges, de groseilles, de noyaux de cerises et d’épices douces sont supportées par une acidité très fraîche et des tannins presque charpentés et tissés serré. Très belle matière qui s’éclate en une belle amplitude et une sensation fort juteuse.
À ce prix il offre un rapport qualité/prix dur à battre.
Vous ferez de beaux accords avec des plats de charcuterie, du foie de veau grillé ou des saucisses.
Agence Importation BMT – échantillon
Jean-Paul Brun – Domaine des Terres Dorées
L’un des producteurs iconiques de cette appellation et très bien connu au Québec, son domaine est situé à Charnay dans le sud du Beaujolais parmi des sols composés de pierres dorées qui façonnent non seulement les vins de la région mais aussi l’ensemble des habitations qui sont toutes bâties avec ces pierres. Quel coup d’œil lorsque le soleil se couche avec ses éclats d’or et d’ocre!!
D’ailleurs, fait à noter, depuis 2020, l’ODG Beaujolais Pierres Dorées (Organisme de Défense et de Gestion des Beaujolais et Beaujolais Villages) œuvre à la reconnaissance du Beaujolais Pierres Dorées en tant qu’appellation supérieure. J’ai eu le plaisir de rencontrer cette ODG et quelques vignerons qui la composent.
Les pratiques viticoles et vinicoles qu’il met de l’avant sont dans un respect de l’environnement et il intègre plusieurs des pratiques bio sans se prévaloir de l’accréditation.
Les sols sont par exemple labourés à la charrue, et le cuivre ainsi que le soufre sont préférés aux produits phytosanitaires pour préserver les vignes. Les vendanges sont manuelles et ne se font qu’à pleine maturité. Dans la cave, le raisin fermente avec ses propres levures, issues du terroir et des macérations particulièrement longues de 4 semaines. Il pratique une intervention minimaliste dans la vigne ainsi que dans le chai.
Jean-Paul Brun – Domaine des Terres Dorées
Entrevue avec Jean-Paul Brun – avril 2022.
‘’Au départ le domaine était une exploitation de polyculture incluant 4 ha de vignes. On a commencé à vinifier en 1977 et en 1979 j’ai pris la suite de mon père. J’ai arrêté la polyculture pour me concentrer sur le vin.
Il y a deux vins qui m’ont fait connaître qui sont le Beaujolais blanc et le Beaujolais l’Ancien. Je suis monté sur Paris, j’ai fait goûter et j’ai eu la grande chance de rencontrer des gens influents dans le domaine dont Jean-Christophe Esteffe et à vendre mes premières bouteilles. Puis petit à petit j’ai élargi ma gamme à laquelle on a ajouté une méthode ancestrale en Crémant.
Dans les années 1995 à 2000 nous avons la chance de pouvoir acheter des vignes dans les crus avec Côtes de Brouilly, Moulin-à-Vent et j’ai continué sur Morgon et Fleurie. Ce sont les 4 crus que je travaille le plus. Dans les 5 dernières années en fait avec la gamme de Beaujolais des Pierres Dorées et des crus j’ai commencé à faire des climats avec des lieux très précis de grande qualité dont Le Bussy avec des vignes ente 60 et 100 ans, Côtes de Py Javernières, Moulin-à-Vent La Rochelle et autres.
Le but c’est démontrer qu’on a des crus et des climats exceptionnels sur lesquels le Beaujolais peut s’exprimer. Maintenant c’est à plus de 50 ha et ça fait un peu grand. On produit environ de 450,000 à 500,000 bouteilles par an.
J’ai la grande prétention de travailler comme dans les 10 premières années de ma carrière quand j’avais entre 4 et 10 ha maintenant je travaille toujours pareil de la même façon. Il y a selon moi une façon très précise de travailler le vin. C’est un ajout de mille petits détails qui font le vin.
Maintenant je n’agrandis plus et je me concentre sur la qualité des vins. Quant à la vinification on a essayé plusieurs choses. Maintenant c’est bien cadré. On égrappe à 100% avec les rouges avec table de tri, égrappage, encuvage et on procède à 4 semaines de macération. Nous n’utilisons pas la semi-carbonique ni la carbonique.
Ces semaines de macération avec des pigeages à la main c’est comme en Bourgogne. On utilise des cuves en ciment. Le but des ces semaines de macération c’est vraiment qu’il y ait une osmose et que toutes les informations du terroir passent au vin. Ces 4 semaines représentent un cycle lunaire selon la biodynamie. Quant à moi les macérations sont beaucoup trop courtes pour que le terroir s’exprime dans le vin. C’est ce qui nous permet d’aller chercher le goût unique du terroir.
Je travaille avec les levures naturelles. Pour les blancs on laisse démarrer spontanément les moûts et pour les rouges on fait un levain. Mon père mettait de la vendange dans la cuve une semaine avant ce qui commençait à fermenter et le jour même des vendanges on remplissait la cuve. Ceci comportait certains risques. Nous on travaille avec un levain en liquide. Il a l’avantage d’être homogène. Et ce levain on en met un peu dans chaque cuve et ça démarre la fermentation.
On utilise donc les levures du terroir. Chaque année c’est la même famille de levures mais elles ne sont jamais parfaitement pareilles. Les levures de chaque millésime nous donnent donc un vin unique. Les levures naturelles sont logiques pour un vigneron engagé et passionné.
…L’élevage c’est important et moi je ne veux pas marquer le bois. Le Gamay ce n’est pas comme le Pinot. Le Pinot prend bien le bois alors que le Gamay ça le referme et il faut du temps pour qu’il s’ouvre à nouveau. Il faut utiliser de grands contenants lors du vieillissement.’’
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