Les vins de Jean-Paul Brun. La pure expression de l’âme du Beaujolais!

Dégustation des vins de Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées en Beaujolais.  bouteilles
Dégustation des vins de Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées en Beaujolais.

Quelle belle retrouvaille avec Jean-Paul Brun vigneron dans l’âme en Beaujolais. Je le visitais en 2019 dans ses vignobles du Beaujolais sud empreints de roches dorées ou ‘’terres dorées’’ comme on les appelle composées de calcaires jurassiques, ‘’des sols qui drainent bien, à des altitudes de 200 mètres et même à 350 mètres’’.

Retrouvailles: Jean-Paul Brun et Claude Lalonde (Vinformateur)
Retrouvailles: Jean-Paul Brun et Claude Lalonde (Vinformateur)

Depuis 1977 il en est à son 47iéme millésime! Le Beaujolais il le connaît! Malgré le temps il n’a pas changé son approche. Comme il le dit lui-même ‘’je vinifie maintenant de la même façon que je le faisais à mes tous débuts’’. Avec ses vinifications à la bourguignonne et ses longues macérations ainsi que son utilisation de levures indigènes il transmet à ses vins l’essence même du terroir. Il n’y a pas d’autres façon.

Domaine des Terres Dorées: Jean-Paul Brun, chai, vignobles
Domaine des Terres Dorées: Jean-Paul Brun, chai, vignobles

Humble malgré ses succès il exprime son amour pour ses terroirs en des termes qui évoquent son besoin de faire les meilleurs vins possibles qui les transcendent. Car selon lui il faut constamment prouver que les vins du Beaujolais valent la peine qu’on s’y arrête et qu’on les découvre.

‘’Le jour ou on aura atteint notre but c’est quand vraiment on aura une définition plus précise des terroirs comme en Bourgogne avec des crus, des premiers crus et des grands crus.’’

Voici donc quelques-uns des vins de Jean-Paul Brun qui sauront vous transmettre son savoir-faire et son âme.

Pour en savoir plus sur Jean-Paul Brun et son Domaines des Terres Dorées lisez l’entrevue que j’ai faite avec lui en fin de texte.

Dégustation chez Jean-Paul Brun:  chai et vins dégustés 2019.
Dégustation chez Jean-Paul Brun: chai et vins dégustés 2019.

La dégustation

Beaujolais blanc, Chardonnay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin blanc, 2022, 28,60$, sucre : 2.5 g/l, alc. : 12%, code SAQ : 713495.

Beaujolais blanc, Chardonnay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin blanc, 2022 bouteille
Beaujolais blanc, Chardonnay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin blanc, 2022

Après la vendange manuelle, le jus est fermenté naturellement avec les levures indigènes. Le vin a été éclairci sur terre de silice, donc un léger dépôt peut se former dans la bouteille. Le vin est vinifié en cuve d’inox et de béton avec bâtonnage hebdomadaire. Élevage et transformation malolactique en fûts français (dont seulement 10 % de bois neuf).

Notes de dégustation

Ce Beaujolais blanc se découvre sur des notes pures et éclatantes de fruits jaunes et de poires soulignées par de belles notes florales et lactées.

En bouche la texture est veloutée et riche tout en étant bien croquante grâce à une acidité bien présente et des flaveurs fruitées d’une pureté linéaire qui rappellent les arômes perçus au nez. Tout en fraîcheur et d’une belle droiture sur une finale fruitée appuyée par une sensation de minéralité.

Vous ferez de beaux accords avec des poissons, fruits de mer ou viandes blanches.

L’Ancien, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2022, 22,80$, sucre : 2.1 g/l, alc. : 12%, code SAQ : 10368221.

L’Ancien, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2022 bouteille
L’Ancien, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2022

Jean-Paul Brun soigne tout particulièrement cette cuvée par une vinification bourguignonne (tri, égrappage, pigeage) qui comporte aussi une macération longue d’environ 4 semaines ce qui traduit pleinement le terroir. Le vin est élevé en foudre de bois et de ciment.

Notes de dégustation

Cette cuvée est élaborée exclusivement de vieilles vignes dont les rendements sont plus petits mais qui traduisent fidèlement les accents du terroir.

Il se révèle au nez sur des arômes floraux, des notes de fruits rouges bien mûrs et d’un accent de cassis.

En bouche les flaveurs de fruits rouges, de groseilles et d’épices douces culminent en une amplitude aromatique d’une belle intensité. Supporté par des tannins équilibrés et tissés bien serré le vin est tout en fraîcheur, croquant à souhait et d’une sapidité étonnante.

Vous ferez de beaux accords avec du foie de veau sauce aux fruits, des charcuteries ou un steak de thon.

Pinot Noir, Bourgogne, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2022, 28,45$, sucre : 1.6 g/l, alc. : 13%, code SAQ : 14234377.

Pinot Noir, Bourgogne, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2022 bouteille
Pinot Noir, Bourgogne, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2022

Cette cuvée est élaborée selon la méthode bourguignonne (tri, égrappage, pigeage). Le vin est majoritairement élevé en cuve de béton, avec un petit pourcentage d’élevage en foudre de chêne français. Mise en bouteille avec une légère filtration par alluvions, et un minimum de soufre.

Notes de dégustation

Ce vin exprime au nez des effluves de fruits rouges bien mûrs avec un soupçon d’épices douces, de prunes et de belles notes florales.

La bouche est équilibrée, tout en fraîcheur et regorge de notes fruitées particulièrement mûres. L’ensemble des plus croquant est supporté par des tannins équilibrés et tissés bien serré. J’ai particulièrement apprécié cette expression Beaujolaise du Pinot Noir. Beau coup de cœur!

Vous ferez de beaux accords avec un canard rôti, de la dinde, du boudin ou un risotto aux champignons.

Fleurie, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2022, 27,05$, sucre : 2.9 g/l, alc. : 13%, code SAQ : 12184353.

Fleurie, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2022 bouteille
Fleurie, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2022

Ce Fleurie provient du terroir de ‘’Grille Midi’’ un amphithéâtre exposé plein sud à l’ouest du Village. Les vignes (environ 40 ans) d’une surface de 6 ha d’un seul tenant sont composées de diverses parcelles avec divers courbes de niveau. Les ceps de gobelet sont accrochés à des échalas et les racines s’enfoncent dans le granit rose.

Jean-Paul soigne tout particulièrement cette cuvée par une vinification bourguignonne (tri, égrappage, pigeage). Le vin est élevé en foudre de ciment.

Notes de dégustation

Les raisins d’une belle maturité s’expriment au nez sur des arômes d’une belle concentration de fruits rouges bien mûrs (cerises, framboises et groseilles) et d’épices douces.

En bouche les flaveurs de cerises, de griottes et de groseilles s’éclatent en une amplitude croquante soulignées par une acidité totalement fraîche. Des tannins équilibrés et serrés apportent ce qu’il faut de structure. Somme toute un Fleurie un peu plus sérieux que les autres!

Fleurie, Les Garants, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2020, 41,00$, sucre : 2.3 g/l, alc. : 13.5%, code SAQ : 14898544.

Fleurie, Les Garants, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2020 bouteille
Fleurie, Les Garants, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2020

‘’Les Garants’’ est un terroir exposé plein sud regardant le village de Fleurie. Il faut savoir quand le vendanger car il passe très vite!

La vinification de ce vin est délicate avec quelques remontages et peu de pigeages. Il est fait tout en douceur.  Ce vin est élevé en foudre de ciment, puis clarifié naturellement à l’argile.

Notes de dégustation

Ce ‘’Les Garants’’ se distingue par ses notes denses, concentrées et compotées de cassis, de fraises et autres fruits rouges bien mûrs soulignées par de jolies herbes aromatiques et florales.

La bouche est dense et élégante à la fois avec des flaveurs de fruits rouges un brin concentrées soutenues par des tannins presque charpentés et une acidité bien présente. Superbe amplitude et longueur étonnante.

Vous ferez de beaux accords avec de la volaille grillée sauce aux fruits.

Moulin-à-Vent, Thorins, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2020, 39,00$, sucre : 2.8 g/l, alc. : 12.5%, code SAQ : 14898552.

Moulin-à-Vent, Thorins, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2020 bouteille
Moulin-à-Vent, Thorins, Gamay, Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées, vin rouge, 2020

Issu d’un des plus beaux climats du Cru Moulin-à-Vent qui est exposé plein sud avec un sol composé de granite en pente douce.

Il est vinifié avec des levures indigènes et les vinifications sont artisanales et peu interventionnistes. Le vin a été éclairci sur terre de silice, donc un léger dépôt peut se former dans la bouteille. Aucune macération carbonique n’est pratiquée au profit de pratiques à la bourguignonne. L’ajout de SO2 est minimal, d’abord en fin de transformation malolactique, puis à la mise en bouteille à l’occasion d’une filtration sur terre (ou filtration par alluvions). Il est élevé en partie en foudre et en partie en cuves de ciment.

Notes de dégustation

Débordant de notes fruitées au nez sur des notes de cerises et de framboises légèrement confiturées ainsi qu’un soupçon de raisins frais.

En bouche ça pinote avec des flaveurs fort complexes et enrobantes qui culminent en une amplitude expressive. On dirait du Pinot Noir!! Et quelle longueur…

Vous ferez de beaux accords avec une belle côte de veau.

Agence Importation BMT – dégustation avec Jean-Paul Brun

Entrevue Jean-Paul Brun

Dégustation avec Jean-Paul Brun à l'agence Importations BMT.
Dégustation avec Jean-Paul Brun à l’agence Importations BMT.

Vinformateur (VF) : Pourriez-vous nous décrire votre domaine, votre terroir, votre philosophie et vos vins?

Jean-Paul Brun (JPB) : Eh bien le Domaine des Terres Dorées de Jean-Paul Brun a été créé en 1979 mais en fait c’est au départ c’est une ferme de mes parents ou il y avait des polycultures, veaux, vaches, cochons, des moutons, des prés et des céréales. Une ferme qui vivait en autarcie quoi.

Donc c’était la génération de mon père et de mon grand-père et mon arrière-grand-père dont je suis la 4e génération. Mon grand-père était forgeron à Charnay. Et moi donc je me suis attaché au vin, j’ai abandonné les bêtes parce que en fait l’agriculture était devenue tellement précise que c’était rendu difficile de faire plusieurs choses. Donc je suis parti sur le vin et je me suis intéressé dans un premier temps au Chardonnay.  

L’appellation Beaujolais blanc a toujours existé dès la création de l’appellation mais personne ne l’avait beaucoup travaillée donc j’ai été parmi les premiers à m’intéresser au Beaujolais blanc. Et puis donc j’ai fait les rouges avec les vieilles vignes que mon père m’avait laissé. J’ai toujours fait cette cuvée ancienne (L’Ancien) qui est une sélection de vieilles vignes. Ce sont les deux vins qui m’ont fait remarquer (à partir des 4 hectares).

Et puis petit à petit on s’est développé. Ce n’était pas une décision voulue, ça s’est fait naturellement. On a fait plusieurs vins sur le domaine dont les jeunes vignes en Beaujolais rouge, l’Ancien avec les vieilles vignes, deux cuvées en blanc l’une classique sur des jeunes vignes jusqu’à 30-40 ans et l’autre que vous avez au Québec qui est la cuvée qui est vinifiée en fûts et en foudres.

Et puis après dans les années 90 – 95 je me suis intéressé aux Crus. Le but était d’élargir un peu la gamme et de prouver qu’on avait des Crus aussi. Donc j’ai fait petit à petit des Côtes de Brouilly, Morgon, Fleurie et Moulin-à-Vent. Et voila j’ai des parcelles dans ces quatre Crus ou tout est vinifié à Charnay.

Ça c’était l’idée de ça tout vinifié au même endroit pour bien gérer la vinification et tout avoir sous la main. Parce que l’idée en fait de faire tous ces vins (du sud et les Crus) à Charnay c’était de prouver quand même la qualité des différents terroirs et de le faire savoir. Car en Beaujolais on a une vraie identité mais sauf que pendant longtemps même les Crus avaient un peu disparus derrière le Beaujolais Nouveau. Maintenant notre travail c’est de faire reconnaître tout ça et comment faire reconnaître? C’est en faisant les plus grands possibles et de les faire connaître via des dégustations.

On fait beaucoup de dégustations et on se rend compte que on fait déguster les gens réalisent que finalement ce sont de très bons vins et c’est la qu’on a fait notre travail.

De nos jours je suis rendu à une cinquantaine d’hectares. Peut-être je suis allé trop loin mais c’est largement suffisant. Dans tout ça quand on vinifie il faut le maîtriser et ça c’est le problème des grands négoces ou on retrouve beaucoup de vignes et beaucoup de vins et ou il est difficile de bien gérer comme il faut.

Et moi j’ai la grande prétention de vinifier aujourd’hui comme je vinifiais la première année en 1977 chez mes parents. C’est que chaque cuve a la même attention et moi je sais la cuve quand on la soutire elle est dans telle autre cuve et telle autre cuve. Et ça je le sais par cœur. Et ça il n’y a qu’un vigneron qui peut le savoir. On est parti dans ce sens-là.

Il y a deux choses pour révéler le terroir. Les levures naturelles qui sont sélectionnées en fonction du climat, de la température de la campagne, la pluviométrie et de l’ensoleillement.  Ce ne sont pas les mêmes levures car les levures elles mutent. Notre travail c’est de travailler avec les levures du millésime et c’est comme ça qu’on révèle le millésime et qu’il est rattaché à son propre terroir.

De plus l’important c’est la macération car le vin doit macérer avec les peaux du raisin et c’est là que l’identité du terroir va au vin, lui est communiquée. Moi, je dis qu’il faut quatre semaines de macération (pratiquement un cycle lunaire).

VF : Qu’en est-il de ce besoin de valorisation des vins du Beaujolais?

JPB : Je pense qu’on a besoin d’expliquer, de faire reconnaître et de prouver la grandeur du terroir. Le jour ou on aura atteint notre but c’est quand vraiment on aura une définition plus précise des terroirs comme en Bourgogne avec des crus, des premiers crus et des grands crus. Là je pense qu’on aura fait notre travail. C’est ça la finalité. On voudrait être l’égal de la Bourgogne. Et il faut du temps pour ça, peut-être dans 50 ans.

Même sur nos calcaires dans le sud on a des grands terroirs. Ce sont des calcaires jurassiques, des sols qui drainent bien, à des altitudes de 200 mètres et même à 350 mètres ou on a des vins avec plus de finesse et ou on vendange plus tard. C’est comme en Bourgogne. Ce n’est pas aujourd’hui la finalité. Alors c’est vrai! Il faut valoriser avec comme but final la définition parfaite des divers terroirs.

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