Il faut dire d’emblée que le Cru Bourgeois Château Malescasse fait partie des 14 Châteaux qui ont eu l’insigne honneur d’obtenir le plus haut échelon de la nouvelle classification des Crus Bourgeois (Cru Bourgeois Exceptionnel) avec son millésime 2020.
Ce vin est issu de Merlot 46% et de Cabernet-Sauvignon 45%. On y a ajouté 9% de Petit Verdot pour assurer sa structure. La cuvaison a durée 4 semaines puis on a procédé à la fermentation malolactique en barriques dont 30% sont de bois neuf. L’élevage s’est fait pendant 14 mois en fûts de chêne dont 35% de bois neuf. L’ensemble de la vinification se fait par principe gravitaire ce qui implique une utilisation réduite de pompage. ‘’Ni pompes ni tuyaux n’en altèrent le précieux jus’’.
Vous dire combien que l’ai apprécié! Tout en équilibre, il allie élégance et puissance ainsi que le classicisme des vins du Haut-Médoc. Nul doute qu’il a complètement mérité son appellation Cru Bourgeois Exceptionnel.
Issu de l’excellent millésime 2015 il se révèle au nez sur des arômes de cassis, de fruits rouges et noirs, de moka avec un soupçon de menthe et de torréfaction.
La bouche élégante et classique est d’une texture veloutée avec une acidité équilibrée et des tannins élégants, fins, bien charpentés et tissés serré. Les flaveurs assez intenses de fruits noirs, de graphite et de torréfaction lui apportent un profil aromatique auquel il n’est pas possible de résister. La finale est sphérique, d’une belle amplitude et d’une persistance indéniable. Un genre de vin qui vous remet les papilles à la bonne place! C’est ça un excellent vin!
Vous pourrez le déguster immédiatement mais oh bonheur, vous pouvez l’attendre au moins 15 ans dans un recoin de votre cave ou de votre cellier pour en apprécier les arômes tertiaires (de vieillissement).
Vous ferez de beaux accords avec un magret de canard, carré d’agneau ou entrecôte de bœuf.
Propriété des vignobles Austruy depuis 2012, le Château Malescasse illustre à merveille le classicisme des grands vins du Haut-Médoc. Son terroir se situe entre Margaux et Saint-Julien, sur la commune de Lamarque sur les plus belles croupes de graves médocaines qui font la singularité des grands vins de Bordeaux.
Vignoble Château Malescasse
Les 40 hectares de vignes du château Malescasse ou on produit ce cru Bourgeois sont composées en proportions variables de sables, de graviers et d’argile, en couche plus ou moins épaisse, elles recouvrent la roche-mère calcaire : ce sont elles qui détiennent le secret des grands vins de la rive gauche. Ces sols pauvres et bien drainés, alliés à la douceur océanique du climat subliment les grands cépages médocains : cabernets et merlots trouvent ici depuis des siècles une distinction rarement égalée ailleurs.
Le vignoble de Château Malescasse est constitué d’un seul tenant. Il bénéficie donc d’une très belle homogénéité. Et les subtiles nuances d’une parcelle à l’autre contribuent à déterminer sa complexité et son équilibre.
Chai Château Malescasse
Classification des vins de Bordeaux – Crus Bourgeois
Les régions de Bordeaux et de Bourgogne sont reconnues pour leur système de classification de leurs vins établis selon des critères qui tenteront d’en établir la valeur. Il va sans dire que cette classification a un impact important sur les ventes et les profits des producteurs. On peut dire sans trop de se tromper que meilleure est la classification, plus cher sera le vin. Critère sine qua non : le vin se doit de soutenir cette classification surtout dans les cas ou elle est renouvelable.
Bordeaux, inaugure la notion de classification dès 1855 sous Napoléon III qui depuis s’est vu en tant que synonyme de qualité et de prestige à travers le monde. Le principe des crus classés se veut être la synthèse de la typicité d’un terroir, du travail de l’homme et de l’impact de la vitiviniculture sur les qualités intrinsèques d’un vin.
Il existe dans l’appellation Bordeaux plusieurs classements dont :
Concentrons-nous ici sur les Cru Bourgeois du Médoc qui viennent tout juste d’officialiser leur nouveau classement.
Le nouveau classement des Crus Bourgeois du Médoc
C’est en 1932 que les producteurs de vins ainsi que la Chambre de Commerce décident de reconnaître 444 Crus Bourgeois du Médoc. Puis en 1962, l’union des Crus Bourgeois est créée. C’est en 2003 que la première classification officielle est mise sur pied et compte 247 châteaux. Cependant en 2007 certains châteaux déclassés contestent en cours cette reclassification et gagnent leur cause ce qui entraîne l’annulation de cette classification.
Après un travail acharné sur 10 ans, L’Alliance des Crus Bourgeois annonçait tout récemment une toute nouvelle classification qui regroupe 249 châteaux répartis sur les 8 appellations du Médoc soient : Médoc, Haut-Médoc, Listrac, Moulis, Margaux, Saint-Julien, Pauillac et Saint-Estèphe. https://www.youtube.com/watch?v=kQBXTpz6HRM&t=5s
Carte du Médoc en 3D source: Pierre Le Hong Infographe
Classification Crus Bourgeois: des nouveautés
Celle classification est valable pour 5 ans ce qui permet aux producteurs de mettre sur pied des plans d’affaires quinquennaux.
Tous les vins ont été sélectionnés selon des dégustations à l’aveugle (sur 5 millésimes de chaque vin de 2008 à 2016) effectuées par des experts reconnus mais dont le nom n’a pas été publié. Donc aucune influence potentielle indue.
On réintroduit les 3 niveaux de classification soient : Cru Bourgeois (179 Châteaux), Cru Bourgeois Supérieur (56 Châteaux) et Cru Exceptionnel (14 Châteaux).
Les producteurs qui présentaient leurs vins pour les classifications Supérieurs et Exceptionnels se devaient de présenter leurs plans de marketing, de communication, leurs cahiers de pratiques agricoles et environnementales ainsi que leurs techniques viticoles et vinicoles.
J’ai inclus la liste des Châteaux qui sont reconnus comme Crus Bourgeois.
Ce vin provient la Côte de Beaune, de l’appellation Monthélie AOC Village (72 ha) située entre Volnay, Meursault et Auxey-Duresses à une élévation de 230 à 370 mètres. Sur cette commune, les premières traces de vignes remontent au IX siècle et on trouve une église romane ainsi qu’un château datant de l’an 1100.
Carte vinicole Côte de Beaune (winefolly.com)
La Maison Bouchard y possède trois parcelles pour une surface de 5,95 ha. Cette petite surface reflète bien la fragmentation du terroir Bourguignon en une myriade de petites parcelles ce qui est tout le contraire des grands Château de la région de Bordeaux. On y trouve des vignobles à hauteur d’hommes et de vignerons.
Les vendanges
sont manuelles. L’égrappage peut être total ou partiel selon les millésimes
puis suite à la fermentation on élève le vin de 10 à 12 mois en fûts de chêne
avec de 20 à 30% de fûts neufs. Les vins reposent dans les caves des Bastions
de l’ancien Château de Beaune.
Quant au millésime 2018, ce dernier a donné naissance à des raisins de grande maturité. En conséquence les vins rouges dévoilent des robes intenses, sombres, des bouquets très mûrs et des palais denses et souples.
Notes de dégustation
Ce vin se révèle sur des arômes de cerises bien fraîches, de notes florales avec en filigrane des notes de fruits noirs (mûres) de sous-bois et de champignons.
La bouche est veloutée, l’acidité fraîche et les flaveurs assez intenses de fruits noirs, de cerises sûrettes, de noyaux de cerises et de notes florales se conjuguent aux légères notes boisées et d’épices douces pour créer un ensemble tout en finesse, bien juteux et doté de tannins presque charpentés et tissés bien serré. La finale est goûteuse et d’une belle persistance.
Vous ferez de beaux accords avec des
plats de canard, de volailles et de gibier à plumes.
Fondée en
1731 à Beaune par Michel Bouchard, Bouchard Père & Fils est l’une des plus
anciennes maisons de vins en Bourgogne, perpétuant les traditions depuis près
de 3 siècles et 9 générations. C’est la maison Henriot qui fédère le Domaine
(ainsi que Champagne Henriot, William Fèvre et Beaux Frères).
C’est au fil du temps, par un assemblage de terroirs que Bouchard Père & Fils a constitué un vaste domaine en Côte-d’Or qui compte aujourd’hui 130 hectares de vignes qui comprennent entre autres : Montrachet, Corton-Charlemagne, Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus, Bonnes-Mares, Meursault Perrières.
Vignoble Bouchard Père & Fils
La constitution avantageuse du domaine qui s’étend sur plus de 48 km du
nord au sud, à travers une mosaïque de 450 parcelles apporte à Bouchard Père
& Fils une sécurité face aux incidents climatiques très localisés tels que
la grêle, les orages ou le gel.
C’est en 1820 que Bernard Bouchard achète le site de l’ancien Château de Beaune, une forteresse royale construite au XVe siècle par le roi Louis XI. Aujourd’hui les vins de la maison sont conservés dans des caves souterraines qui vont jusqu’à 10 mètres de profondeur.
Chai Bouchard Père & Fils
La Maison Henriot a récemment demandé à l’organisme Écocert un permis de conversion en bio de ses domaines Bourguignons Bouchard Père & Fils et William Fèvre. La récolte de ces deux domaines devrait être en bio dés le millésime 2024.
Déjà chez Bouchard, 50 ha sont déjà en bio car déjà en 2010 on avait commencé cette conversion. Il reste donc 70 ha à convertir. On prévoit maintenir les rendements de 35 à 40 he/ha avec dans la planification une année ‘’catastrophique’’ chaque dix ans. La maison est aussi certifée HVE niveau 3 qui est le plus élevé.
Ce vin est carrément l’expression
classique du Sangiovese. Malgré le fait que le millésime 2015 a été
particulièrement chaud, les décision prises par cet excellent producteur ont
fait que la qualité est au rendez-vous.
Il se révèle sur des arômes de prunes
bien mûres, de cerises, de tabac et d’épices douces d’une belle intensité ainsi
que de notes boisées très bien intégrées. En bouche c’est le mariage de la
puissance, de l’élégance et du classicisme. La texture veloutée, l’acidité bien
fraîche et les tannins charpentés se conjuguent pour créer un volume et une
amplitude aromatique remarquable.
Les flaveurs sont complexes et s’expriment
par une pointe de fruits noirs et de notes empyreumatiques ainsi que par des
saveurs de cerises, de notes florales et d’une belle sensation de minéralité.
Le tout se prolonge en une persistance interminable.
Bien que ce soit un 2015 il est encore
jeune et pourra certainement tenir la route jusqu’en 2030.
Vous ferez de beaux accords avec un
osso bucco, des brochettes de foie, un gigot d’agneau et confit de canard.
Fattoria dei Barbi s’étend sur 306 hectares à Montalcino et Scansano. Stefano Cinelli Colombini, héritier de l’ancienne lignée siennoise présente à Montalcino depuis 1352, gère la propriété familiale.
La Cantina dei Barbi ouverte depuis environ 50 ans produit environ 800,000 bouteilles dont approximativement 200,000 sont des Brunello et la grande majorité du Rosso et autres vins. La superficie du vignoble s’étend sur 66 hectares avec une densité de plantation de 5,000 vignes. Quand on considère qu’un plant de vigne donne à près l’équivalent d’un peu plus qu’une bouteille…La Cantina possède une des plus grande collection de Brunello avec des vins datant de 1870 à nos jours.
Fattoria dei Barbi
Vivaio dei Barbi, propriété dont Fattoria dei Barbi a fait l’acquisition en 1997, est située à Scansano à environ 1h30 de Montalcino. On y produit surtout du Morellino di Scansano DOCG (sur 28 hectares de vignes) élaboré principalement de Sangiovese.
Un peu d’histoire
Les Colombini étaient une des familles nobles de Sienne, actives dans le gouvernement siennois depuis le début des années 1000. Le premier membre cité dans les chroniques fut Tignoso Colombino, après que ses enfants eurent été nommés Colombini et que le nom de la famille soit resté depuis. Sa résidence était un château dans le village d’Uopini, juste à l’extérieur de Sienne. Le même château est devenu un hôpital au Moyen Age et il existe toujours.
En 1200, la famille a été autorisée à avoir un blason avec les quatre petites colombes peintes sur un champ bleu et séparées par une croix d’or. Le logo de Fattoria dei Barbi s’en est donc inspiré et on le retrouve toujours sur les bouteilles.
Au début du XiX siècle, la famille vivait à Carmignano près de Lucques. Ils ont continué à entretenir de solides relations avec Sienne. Pour cette raison, Paolo Colombini, un juriste, a décidé de devenir notaire. Il a suivi l’évêque de Lucca qui a déménagé à Montalcino, afin de gérer également ses propriétés agricoles mineures situées là-bas.
Vignoble Fattoria dei Barbi
Ce fut un choix chanceux, en commençant un nouveau chapitre de l’histoire de la famille, qui dure jusqu’à aujourd’hui. Son fils, Pio Colombini, est celui qui a produit les premières bouteilles de Brunello. Il a épousé Elina Padelletti, d’une ancienne et noble famille de Montalcino, qui a augmenté la possession avec la villa Podernovi, où se trouvent aujourd’hui la cave et les laboratoires.
Chai Fattoria dei Barbi
Leur fils Giovanni Colombini, né en 1906, était un innovateur, un pionnier de la viticulture moderne. L’ouverture du premier magasin de vin public italien dans la forteresse de Montalcino, en 1936, était son idée. La même forteresse a été restaurée pendant ses années en tant que maire de la ville.
C’est lui qui a lancé la première vente par correspondance de vins toscans et aussi les premières ventes à l’étranger sur de nombreux marchés. Il a également innové en vendant des centaines de milliers de bouteilles à un prix très élevé, changeant l’avenir d’un vin, passant d’une catégorie limitée de consommateurs à une catégorie beaucoup plus large.
Fattoria dei Barbi
L’ouverture de la cave Fattoria dei Barbi aux visiteurs dans les années 50 est l’une des premières étapes de l’œnotourisme.
Après la mort de Giovanni Colombini en 1976, la Fattoria dei Barbi a été gérée d’abord par sa fille Francesca et ensuite par son fils Stefano. Ils ont tous deux développé et élargi la propriété, ce qui en fait ce qu’il est possible de voir aujourd’hui.
Le Clos Jordanne a vu le jour en 2000 grâce à un partenariat entre Vincor et la maison Bosset. Le domaine qui se trouve sur l’escarpement de la péninsule du Niagara, était sous la gouverne de Thomas Bachelder vigneron et ‘’winemaker’’ extraordinaire. Ce vin mythique, encensé par tous les critiques de vins a été produit jusqu’au millésime 2012 et il a fallu attendre jusqu’en 2017 pour retrouver ce vin. On disait l’année dernière que tout comme le Phoenix, il venait de ‘’renaître de ses cendres’’.
Thomas Bachelder
C’est toujours Thomas Bachelder qui est le maître d’œuvre de ce vin magique. Depuis lors, Vincor a été absorbé par Constellation qui par la suite a créé Arterra. Thomas Bachelder, originaire de Montréal, élabore des vins de style bourguignon en Bourgogne, dans la région de Niagara, dans l’Oregon ainsi qu’au Chili.
J’ai eu le bonheur de visiter sa maison il y a environ 5 ans avec les étudiants en sommellerie de l’École Hôtelière des Laurentides à Ste-Adèle ou nous avons procédé à un exercice d’assemblage de ses diverses cuvées personnelles. Quel plaisir!
Le vignoble du domaine Le Clos Jordanne est situé sur la meilleure parcelle du Jordan Bench, sur un plateau naturel à proximité du versant de l’escarpement. D’une superficie de 10,45 hectares, il bénéficie de sols calcaires légers créés par l’ancien bouclier de glace aux riches sédiments et produit les expressions les plus complètes du terroir.
Carte vinicole Niagara Peninsula
Planté à la fois de chardonnay et de pinot noir entre 2000 et 2001, il est entouré sur trois côtés par des espaces naturels de forêt, de bois et d’un étang protégé de l’environnement qui ont été laissés dans leur état naturel.
Vignoble Domaine du Clos Jordanne
Semblable au niveau Grand Cru en Bourgogne, ce vignoble produit un »Grand Cru » de Niagara et de ce fait exprime pleinement le terroir de Jordan Bench. Le «Le Grand Clos» se compose des 3 parcelles de le long du côté ouest du vignoble du Clos Jordanne, dont deux de Pinot noir et une de Chardonnay.
Vignoble Domaine du Clos Jordanne
Le vignoble
est cultivé de façon durable afin de préserver l’équilibre naturel des vignes
et de respecter le terroir. On traite chaque lot individuellement en fonction
de son terroir et tout le travail de la vigne, de la taille aux vendanges, est
effectué à la main.
En matière de gestion des sols, l’objectif est d’entretenir et de maintenir un niveau naturel de vie microbiologique. On cultive un rang sur deux et on laisse une couverture végétale dans les rangs suivants, ce qui crée une concurrence dans le système racinaire et permet à la terre végétale de rester meuble et bien aérée.
Le Clos Jordanne, Le Grand Clos, Chardonnay, Ontario, Niagara, Vins Arterra, 2018 (2017 disponible à la SAQ) , $45.50, alc. : 13%, code SAQ : 14222851.
Les fruits ont
été récoltés, comme toujours, entièrement dans la partie ouest du vignoble Le
Clos Jordanne. Puis on procède à la fermentation en utilisant des levures
indigènes. Afin de préserver le profil aromatique de chaque terroir, le
pourcentage de chêne neuf ne dépasse pas 20 %, les autres fûts étant âgés d’un
à quatre ans.
Après seize
mois de vieillissement, on soutire les vins des fûts et on les laisse reposer
en cuve pendant environ un mois pour obtenir une meilleure homogénéisation et
un bouquet élégant. On filtre les vins juste avant la mise en bouteille et
après quoi, on les laisse vieillir environ huit mois pour laisser le bouquet
aromatique des vins et la sensation en bouche se développer davantage en
bouteille.
C’est un
vin délicat et élégant, avec un caractère noble qui ne peut être décrit par de
simples fruits, quoi que « parfum de fleurs blanches et notes de fruits blancs
à noyau » soit la meilleure description possible actuellement pour un vin
encore si jeune.
Notes de
dégustation
Ce vin se
révèle sur des arômes assez intenses de fruits très frais et purs tels la
pêche, l’abricot, des notes de vanille, de beurre, de brioche ainsi qu’un
soupçon d’agrumes. La bouche est d’un fruité éclatant et d’une fraîcheur
incomparable qui se conjuguent en toute harmonie avec une belle perception de
minéralité.
La texture
onctueuse et légèrement grasse créé un beau contraste avec l’acidité bien
fraîche. C’est riche, opulent tout en étant soyeux et savoureux. Et quelle
longueur incroyable!
Vous ferez de beaux accords avec plats de poulet et de viandes blanches.
Le Clos Jordanne, Le Grand Clos, Pinot Noir, Ontario, Niagara, Vins Arterra, 2018 (2017 disponible à la SAQ) , $45.50, alc. : 12.5%, code SAQ : 14222886.
Le vin
fermente avec des levures indigènes naturelles du vignoble qui donnent des vins
plus complets, texturés et complexes. Après la fermentation, lorsque le vin est
sec, on laisse le vin jeune sur les peaux de plusieurs jours à une semaine pour
extraire pleinement tous les arômes, la finesse et la complexité possibles des
peaux des raisins.
Puis il est
vieilli dans des fûts de chêne français sélectionnés (dont environ le tiers
sont neufs) pendant seize à vingt mois (selon les besoins de la cuvée ou du
millésime). La longue période de vieillissement en fût contribue à intégrer
l’acidité vive de ce millésime plus frais. Puis il poursuivra son
vieillissement en bouteille de six à huit mois avant sa sortie, au cours
desquels il développera son parfum, son bouquet aromatique et sa sensation en
bouche.
Notes de
dégustation
Quelle maîtrise
Thomas Bachelder possède des vins de terroir nordique. Il réussit à créer un
Pinot Noir d’une élégance et d’une très belle finesse. Comme il se plaît à le dire
ce sont des vins ‘’transatlantiques’’ qui vont chercher toute son expérience de
la Bourgogne alliée au terroir de Jordan Bench.
Ce très
beau Pinot Noir se laisse découvrir sur des effluves de griottes, de
canneberges, d’épices douces, de notes florales ainsi qu’un soupçon de notes
boisées très bien intégrées. La bouche est d’une belle fraîcheur et d’une
texture veloutée qui laisse s’exprimer des flaveurs de griottes, de cerises, un
soupçon de fruits noirs ainsi que d’épices douces.
L’ensemble est
supporté par des tannins équilibrés et fondus qui expriment bien son élégance.
La finale bien fruitée est croquante, juteuse, complexe et concentrée.
Vous ferez de beaux accords avec un magret de canard, du foie de veau, un coq au vin ou un saumon au pesto.
Note: Le millésime 2017 est présentement disponible à la SAQ pour ces deux vins. Le millésime 2018 arrivera en succursale en 2021. Je vous tiendrai au courant.
Ah les vins
rouges de Val de Loire…Que d’émotions ils procurent!
Que dire des appellations telles Anjou, Chinon, Bourgeuil et Saumur qui produisent des vins rouges à partir du Cabernet franc (56% de la production) qui rivalisent en qualité, en complexité et en potentiel de vieillissement avec ce qui se fait de mieux en France. Et le Gamay (18% de la production) qui s’exprime pleinement entre autres dans l’Anjou, Azay-le-Rideau et Mesland ou le Pinot Noir en Touraine! Cette palette aromatique est complétée par les cépages Grolleau, Pinot d’Aunis, Pinot Meunier, Côt, Négrette, Romorantin et Cabernet-Sauvignon qui ajoutent une couche de diversité.
Situées le
long de la rivière Loire au 47e parallèle Nord, les 4 régions
viticoles du Val de Loire (Le Nantais, l’Anjou-Saumur, la Touraine et le
Centre-Loire) bénéficient de climats et des sols uniques à chacune ce qui créé
des vins particulièrement différents les uns des autres.
Je vous propose donc 2 vins rouges de la Touraine qui sont de véritables vins de terroir et d’émotions élaborés par des familles de vignerons soucieux de leur environnement et de la qualité intrinsèque de leurs vins. Et ils sont fabuleux!! Croyez-moi ne passez pas à côté de ces vins!
Domaine des Hauts-Baigneux, Les Pentes, France, Vallée de la Loire, AOP Touraine, vin rouge bio, 2018, $21.30, cépages : Cabernet franc 80%, Grolleau 20%, sucre : 1.2 g/l, alc. : 12.5%, code SAQ : 14422693.
Domaine des Hauts-Baigneux, Les Pentes, France, Vallée de la Loire, AOP Touraine, vin rouge bio, 2018
Ce vinest élaboré selon les
principes de l’agriculture bio/nature sur les 4 ha de la propriété. En fait une
infime quantité de sulfites (20mg/l) est ajoutée à la mise en bouteille. La fermentation
est effectuée à partir de levures indigènes, sans intrants ni sulfites durant
la fermentation. L’élevage est fait en cuve inox afin de préserver les arômes
et saveurs fruités. On nr produit qu’environ 12,000 bouteilles par an.
Notes de dégustation
Ce vin se révèle sur arômes de fruits rouges bien frais (cerise, groseille) d’une belle intensité, d’épices douces avec un soupçon de notes de fruits noirs et en filigrane des notes animales. La bouche est gourmande tant les flaveurs de fruits rouges croquants et d’épices douces s’expriment joyeusement. L’ensemble est supporté par des tannins équilibrés, presque charpentés ainsi qu’une acidité bien fraîche. C’est juteux, d’une belle tension et d’une grande sapidité.
Domaine des Hauts-Baigneux
Depuis 2012, Nicolas Grosbois et Philippe Mesnier ont repris le domaine des Hauts Baigneux, vignoble d’Azay-Le-Rideau (sur le lieux-dits Hauts-Baigneux), en bio sur les villages de Cheille, Saché et Vallères. L’AOC Touraine Azay-Le-Rideau est « une belle endormie ».
Nicolas et Philippe
Nicolas et Philippe ont pu déceler le potentiel historique de l’AOC. Cette vision devant être accompagnée par beaucoup de travail, en premier lieu, les sols, puis de plantations nouvelles dans l’optique de bénéficier d’un potentiel végétal optimum. Ces différentes parcelles sur trois villages permettent de produire les deux couleurs de l’appellation, blanc et rosé et Touraine rouge, s’ajoutant à cela les pétillants naturel blanc et rosé.
Domaine des Hauts-Baigneux
Les vignes sont cultivées dans le respect de la terre, en accord avec
les principes de l’agriculture biologique: travail du sol pour obtenir des
terroirs vivants, rendements maitrisés, culture de la vigne avec un minimum de
traitements pour l’aider à développer des capacités d’autodéfense.
Les vendanges sont exclusivement manuelles, le raisin est transporté dans de petites caisses de 10 kilos ; ainsi ne sont récoltés que les raisins les plus sains et leur intégrité est préservée jusqu’au chai. Le matériel de vinification a été choisi pour transformer la récolte de la manière la plus naturelle possible pour élaborer des vins vrais, naturels, vivants, reflétant l’expression de leurs terroirs.
Les Varennes du Grand Clos, France, Vallée de Loire, Touraine, AOP Chinon, Charles Joguet, vin rouge bio, 2015, $54.00, cépage : Cabernet franc 100%, alc. : 13%, code SAQ : 14304945.
Les Varennes du Grand Clos, France, Vallée de Loire, Touraine, AOP Chinon, Charles Joguet, vin rouge bio, 2015
Ce vin est élaboré à partir du cépage Cabernet franc véritable icone de
l’appellation Chinon. Conduites en agriculture bio, les vignes s’étalent sur 35
ha en appellation Chinon. Les Varennes du Grand Clos est situé au pied de la terrasse graveleuse
constituée en partie de l’érosion du coteau calcaire. Ce terroir bien particulier
silico-argileux et silicocalcaire est situé sur la rive gauche de la Vienne, à
Sazilly.
Les raisins sont sélectionnés par parcelle et vinifiés séparément. Suite
aux fermentations alcooliques et malolactiques le vin est élevé en fûts pendant
14 mois puis affiné en cuve pendant 10 mois avant la mise en bouteille.
Notes de
dégustation
Ce vin s’exprime sur des effluves tous en finesse de fruits rouges bien mûrs, de violettes et quelques notes épicées. En bouche c’est l’élégance et l’équilibre de ce vin qui étonnent et nous charment. La texture est bien veloutée en contraste avec une acidité bien fraîche et des flaveurs de fruits rouges d’une très belle intensité. Quelques notes de fruits noirs se glissent tout en douceur pour venir compléter ce tableau aromatique. Le tout est supporté par des tannins charpentés et tissés bien serré. Excellente persistance et longueur juteuse et jouissive.
Le Domaine Charles Joguet s’étend sur 35 ha en A.O.C Chinon, plantés en Cabernet franc et en Chenin blanc. Son équipe est aujourd’hui menée par Jacques Genet, Anne-Charlotte Genet en commercialisation et Kévin Fontaine, en charge du vignoble et des vinifications.
Vignoble Charles Joguet
Le Domaine travaille depuis plusieurs années en bio, en se focalisant particulièrement sur la biodiversité: plantation de haies et arbres, une bonne gestion de la fertilisation, développement de la flore dans les vignes. Celles-ci, exposées dans des crus très différents, reflètent la riche diversité des terroirs de l’appellation: des terrasses graveleuses qui donnent des vins légers, aux coteaux argilo-calcaires pour les vins de garde. Chaque parcelle produit de petits rendements, permettant de conserver une jolie concentration des raisins.
Alto Moncayo, Garnacha, Espagne, Aragon, Campo de Borja DO, 2009
Alto Moncayo, Garnacha, Espagne, Aragon, Campo de Borja DO, 2009 (le 2017 est disponible), $52.75, cépage : Garnacha 100%, sucre : 1.6 g/l, alc. : 16%, code SAQ : 10860944.
Hier soir
je me suis ‘’payé la traite’’ et j’ai dégusté (le mot est faible…) un Alto
Moncayo 2009 que je gardais bien caché dans mon cellier. Vin parfait? C’est ce
que Robert Parker a pensé quand il a dégusté le millésime 2009 en lui donnant
la note parfaite de 100 points!!
Donc ce vin est élaboré à partir du cépage Grenache lequel provient de l’appellation Campo de Borja dont les vignes se situent de 500m à 800 m d’altitude. De son emplacement privilégié dans la partie la plus élevée de la ville de Borja on peut voir El Moncayo, qui est le point le plus élevé de la chaîne de montagnes ibériques (2 315 m) d’où provient le nom de la cave.
Cette
proximité de Moncayo, est ce qui donne à la région un climat continental frais
et sec, influencé par l’Atlantique en hiver et la Méditerranée en été, avec des
microclimats différents selon l’altitude à laquelle le vignoble est situé.
Le sol où se trouvent ces anciennes souches de Grenache se trouve sur les pentes des montagnes d’Ainzón, Fuendejalón et Tabuenca; très caillouteux, avec des bords légèrement arrondis de calcaire ou de marne, de dolomite, de quartzite et d’ardoise. Ce sont des sols hautement perméables qui permettent à l’eau de s’infiltrer dans les couches d’argile plus profondes.
Vignobles Alto Moncayo
Notes de dégustation
Les vignes dont provient ce Alto Moncayo ont de 40 à 70 ans d’âge. Suite aux vendanges,il est vieilli dans des barriques neuves de chêne pendant 20 mois.
Ce vin se révèle au nez sur des notes particulièrement aromatiques de fruits rouges légèrement confiturés, de prunes intenses, de notes balsamiques et de belles notes de torréfaction. La bouche est surprenante de fraîcheur et déborde de flaveurs de prunes, d’épices douces, de fruits noirs et rouges bien mûrs ainsi que de notes boisées tellement bien intégrées. Le tout atteint son apothéose et culmine en un volume et une amplitude remarquable.
La
structure du vin est assurée par des tannins charpentés, fondus et suaves ainsi
qu’une acidité assez fraîche. C’est goûteux, savoureux et d’une longueur
interminable. C’est un vin opulent!! J’oserais même dire que bien qu’il soit
$52.75, il offre tellement d’émotions qu’il offre un excellent rapport qualité/prix!
Mes amis,
quand je vous parle d’équilibre et d’harmonie, de volume et d’amplitude …et de
longueur en bouche, c’est l’exemple que j’ai en tête. Bien que je ne sois pas
un fan fini des notes boisées, celles-ci étaient tellement merveilleusement
intégrées à l’ensemble du vin que ça ajoutait une couche de complexité.
Je l’ai
dégusté avec un médaillon de cerf sauce framboise et balsamique. C’était
divin!!
Hier avait lieu,
Covid oblige, une dégustation virtuelle avec master class des vins de Château de
Rouillac à l’École Hôtellière des Laurentides (mon alma mater) en compagnie de M.Laurent
Cisneros, vigneron et propriétaire de Château de Rouillac à Pessac-Léognan, M. Jean
Beaudin, professeur de sommellerie et M. Benoît Lecavalier de l’agence
Benedictus.
Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec M. Cisneros qui en plus d’être vigneron, est aussi vice-président responsable promotion de l’appellation Pessac-Léognan.
Classe de sommellerie – École Hôtelière des Laurentides à Ste-Adèle
Domaine historique et très ancienne terre noble le Château de Rouillac situé dans l’appellation Pessac-Léognan est une vaste propriété de 36 hectares (dont 26 sont plantées de vignes d’un seul tenant) qui retrace l’histoire familiale de chacun des propriétaires qui se sont succédé.
Le plus illustre fut certainement Le Baron Haussmann qui acquiert le domaine en 1864 et en fait sa retraite favorite. Les siècles s’écoulent, les propriétaires se succèdent et ce n’est qu’en 2009 que Laurent Cisneros croise la propriété. Il tombe sous le charme de ce domaine et décide d’unir son destin et celui de sa famille à Rouillac.
Château de Rouillac
Situé au sud de l’agglomération de Bordeaux et dans la partie ouest de l’Appellation Pessac-Léognan, le domaine de 36 hectares présente le rare avantage d’être d’un seul tenant, se partageant aujourd’hui entre 23 hectares de rouge et 3 hectares de blanc.
Il est implanté sur un exceptionnel sol de graves du tertiaire, mélange de galets roulés et de graviers, traces providentielles de la Garonne. Le climat tempéré est influencé par la proximité de la Garonne et de l’océan, avec une douceur et une hygrométrie régulière particulièrement favorable à la vigne.
Carte vinicole
Laurent Cisneros supporté par Jean-Christophe, directeur technique, décide d’engager la conversion de l’ensemble du vignoble en Agriculture Raisonnée pour ultimement, au fil de bien des efforts, obtenir la certification Haute Valeur Environnementale 3 la plus élevée en France. Ceci implique entre autres, aucun herbicide, ni insecticide, labours avec des chevaux sur une grande partie du vignoble et suivi serré de la biodiversité dans le domaine.
Laurent Cisneros (source: essentiellevino.be)
Quant à la vinification, des foudres en bois et cuves en inox thermo-régulées sont rassemblées dans les deux cuviers de la propriété pour des vinifications contrôlées avec une durée de cuvaison d’environ 22 à 25 jours selon les millésimes. Du matériel de dernière génération, des équipements performants adaptés assurent des vinifications et des extractions d’une grande précision.
L’œnologue conseil n’est nul autre qu’Éric Boissenot qui conseille déjà Lafitte Rotshchild, Latour, Margaux… En accord avec la philosophie de Laurent Cisneros et de son équipe, il travaille avec une grande précision la finesse et concentre la qualité des tanins avec une recherche constante du juste équilibre qui mène vers une excellence à la hauteur de son talent.
Eric Boissenot (source: magzter.com)
Notes de dégustation
Château de Rouillac, Pessac-Léognan, 2018, vin blanc, $60.25, cépages : Sauvignon blanc 90%, Sauvignon gris 10%, code SAQ : 13761781.
Il faut
savoir que les grands vins de Bordeaux se retrouvent surtout à Pessac-Léognan.
Il ne se fait qu’environ 4,000 bouteilles de ce vin et le Québec est choyé de
se compter parmi les quelques marchés au monde qui y ont accès. De plus, le
millésime 2018 est une très belle année.
Ce vin se révèle sur des arômes d’agrumes, de pêches blanches, de notes florales (acacia) avec en filigrane quelques notes herbacées. La bouche est d’une texture grasse caractéristique des blancs de la maison avec une belle rondeur. Beaucoup de fraîcheur avec une acidité assez présente et une belle sensation de minéralité. Et quelle longueur…Absolument délicieux et véritable coup de cœur!
Avec un excellent fromage de haute qualité, fruits de mers en sauce, homard.
Château de Rouillac, Le Dada de Rouillac, Pessac-Léognan, vin rouge, 2018, $35.75, cépages : Merlot 68%, Cabernet-Sauvignon 32%, sucre : 1.2 g/l, alc. :13%, code SAQ : 13479305.
Ce vin et son étiquette intègrent la passion des chevaux et la passion du vin. Il est élaboré de façon à en assurer son aspect ‘’gourmandise’’ et d’être plaisant à boire.
Au nez il dégage des effluves de fruits rouges bien mûrs, d’épices comme le girofle et la cannelle ainsi que des notes boisées bien intégrées. La bouche est d’une texture bien veloutée, l’acidité est équilibrée et les tannins presque charpentés et tissés bien serré. Belle fraîcheur et très belle longueur en bouche. C’est juteux, goûteux; en plein le genre de vin dont un verre en appelle un autre. Vous serez surpris de la rapidité avec laquelle vous sortirez une deuxième bouteille!
Vous ferez de beaux accords avec une caille aux canneberges.
Château de Rouillac, Pessac-Léognan, 2015, $55.00, cépages : Cabernet-Sauvignon 57%, Merlot 43%, sucre : moins de 1.2 g/l, alc. : 13.5%, code SAQ : 12224669.
L’étiquette de ce vin représente une rose des vents qui pendant de longues années a permi aux marins de trouver leur chemin. ‘’Il y a quelques années, j’ai pris un virage de 180 degrés et ma boussole intérieure m’a amené chez Rouillac. Cette étiquette possède une symbolique très forte (Laurent Cisneros)’’.
On parle
ici tout comme le blanc, d’un grand vin élaboré de concert avec Éric Boissenot célèbre
œnologue conseil.
Ce vin se révèle sur des notes d’une belle profondeur de fruits rouges bien mûrs (cerises noires), de moka, d’une légère torréfaction, de violette, de cannelle ainsi qu’un léger début d’évolution avec des notes de tabac et de cuir.
La bouche est suave, ronde, élégante avec des tannins charpentés et tissés bien serré. Les flaveurs perçues au nez se retrouvent en bouche dans un bel équilibre avec une sensation de volume et d’amplitude qui demeure élégante. Légère salinité en fin de bouche qui lui apporte beaucoup de sapidité. Du grand art!!
Vous ferez de beaux accords avec un confit de canard et une entrecôte bordelaise.
J’ai eu le plaisir de rencontrer Philippe et Ève Guigal fin 2018 lors d’une dégustation de leurs cuvées mythiques telles La Landonne, La Turque, La Mouline, Ex Voto Ermitage, La Doriane et bien d’autres.
Philippe Guigal
L’année suivante, lors d’un voyage
vinicole de 4 semaines en France et en Italie au début 2019 avec mon comparse
Luc Marier, j’ai profité de l’occasion pour aller visiter la maison Guigal à
Ampuis. Malheureusement Philippe n’était pas disponible car à la dernière
minute il a dû s’absenter pour une rencontre à Château Nalys leur nouvelle
acquisition à Châteauneuf-du-Pape.
Nous avons donc quitté Lyons pour Ampuis et au bout d’une trentaine de minutes nous étions déjà rendus chez Guigal. À notre arrivée nous avons rencontré notre hôte Jacques Desvernois, ingénieur agronome responsable des opérations chez Guigal.
Gauche Jacques Desvernois, Mme Guigal mère, Claude Lalonde (Vinformateur)
Nous avons passé au moins 3 heures à visiter les vignobles très pentus de la Côte Brune et de la Côte Blonde situés presque de part et d’autre de la fameuse enseigne Guigal, à visiter la cave ou on vinifie tous les vins de Guigal de Côte-du-Rhône nord et enfin nous avons dégusté 17 vins dont les cuvées les plus mythiques de la maison. Quelle visite!!
Vignobles E. Guigal
Un peu d’histoire
Notre visite des vignobles a commencé par la Pommière la première parcelle dont Étienne Guigal a fait l’acquisition lorsqu’il a quitté Vidal Fleury. En fait il est arrivé à Ampuis vers l’âge de 14 ans et travaillait dans les vignes de la maison Vidal Fleury.
Au fil des années il a travaillé dans la vigne puis dans la cave et enfin est pratiquement devenu le directeur de la maison. Il a finalement décidé de prendre son indépendance en 1946 l’année ou il a fondé sa propre maison qui est maintenant Guigal suite à l’acquisition de parcelles de 10 ha de son ex-employeur.
En 1961 c’est Marcel qui prendra la relève et donnera ses lettres de noblesse aux terroirs de la Brune et de la Blonde et par la suite Philippe Guigal se joindra à l’entreprise familiale.
‘’Nous sommes négociants vinificateurs ou on achète des raisins à des vignerons voisins et nous sommes négociants éleveurs ou on achète du vin en vrac à des producteurs de Côte du Rhône. Il y a plus 200 vignerons qui travaillent pour la maison. Chaque année on va chez eux , on déguste les cuves , on choisit celles qui nous intéressent et on la ramène chez nous pour faire notre système d’élevage et d’assemblage. Et évidemment nous produisons des vins à partir de nos propres parcelles. Donc nous faisons les 3 métiers.’’
Vignobles E. Guigal
Le vignoble de Côte-Rôtie s’étend sur pas moins de 230 hectares avec entre autres La Côte Brune et la Côte Blonde. Le domaine Guigal est propriétaire à Condrieu et à Côte-Rôtie sur des parcelles illustres donnant entre autres la Doriane à Condrieu avec son célèbre Viognier, les célèbres crus de la Côte-Rôtie la Mouline, la Turque, la Landonne avec ses pentes de près de 45 degréset de 60 degrés et le Côte-Rôtie Château d’Ampuis.
Sur la
colline de l’Hermitage, les Ex-Voto blancs et rouges, produits exclusivement
dans les grands millésimes sont issus de parcelles telles Bessards, Hermite,
Greffieux, Murets….Puis sur la rive droite du Rhône trônent les propriétés de
l’appellation Saint-Joseph issues de l’ancien domaine de Jean-Louis Grippat.
La maison Guigal vinifie et élève dans ses caves à Ampuis les appellations septentrionales de la Vallée du Rhône (Côte-Rôtie, Condrieu, Hermitage, Saint-Joseph et Crozes-Hermitage). L’élevage des grandes appellations méridionales (Châteauneuf-du-Pape, Gigondas, Tavel et Côtes-du-Rhône) est aussi fait dans les caves d’Ampuis.
La famille Guigal a fait
l’acquisition en 2017 du Domaine de Nalys lequel jouit d’une situation
exceptionnelle au cœur de l’appellation Châteauneuf-du-Pape. Comme le dit
Philippe Guigal : ‘’ Cet investissement, mon grand-père en avait toujours
rêvé. Mon père et moi aussi. Mais les opportunités étaient rares, nous n’avions
jusqu’à présent vu passer que de petites offres qui ne correspondaient pas à ce
que nous voulions faire’’.
Trois parcelles sur 53 hectares (d’un seul bloc qui se touche ce qui est rare dans l’appellation) encerclent le Château, la première lui a donné son nom’ ‘’Nalys’’, les deux autres sont situées sur deux terroirs majeurs de l’appellation : ‘’Le Bois Sénéchal’’ (13 hectares) et ‘’La Crau’’ (20 hectares). Chacun de ces trois terroirs supporte la totalité des 13 cépages de l’appellation ce qui porte à 39 les expressions potentielles à intégrer.
Château de Nalys
Visite des vignes
Le paysage est époustouflant avec ces vignes si pentues et en terrasses berceaux de ces vins devenus mythiques avec le temps. La vue imprenable du haut de la Côte-Rôtie vaut le déplacement ce Rhône qui méandre avec lassitude à travers toutes ces vignes. Avec Condrieu, c’est le pays de la Syrah, du Viognier et du soleil. On ne l’appelle pas Côte-Rôtie pour rien!
D’en bas, derrière le panneau Guigal on voit La Mouline, puis la vigne qui est au-dessus est appelée la Garde (Château de la Garde) Château historique d’Ampuis. Aujourd’hui le château est tout en bas tout près du Rhône car il a été déplacé au XII siècle. Ce Château, la famille Guigal l’a repris en 1995 et sont devenus les 3e propriétaires de ce Château. Il y a eu énormément de restauration avec 11 années de travail. C’est maintenant la maison familiale de Philippe et son épouse Ève. On y fait aussi des événements tels des dégustations.
Alors il y
a la Côte Blonde qui est en fait le lieux-dit Côte Blonde avec la Mouline qui
est un des plus important. C’est la plus vieille vigne de la maison et de
l’appellation avec plus d’une centaine d’année. Elle a une forme un peu
particulière comme un amphithéâtre avec beaucoup de petites terrasses. Elle
fait un hectare seulement ce qui est surprenant. La caractéristique de la Côte
Blonde ce sont ses sols de gneiss qui ont une couleur un peu blanche et aussi
un peu de dépôts calcaire qu’on n’a pas sur la Côte Brune. Les vins issus de
ces sols sont toujours très tendres, délicats et très fins. Beaucoup plus doux
que les vins de la Côte Brune sur lesquels on retrouve des sols de schiste avec
beaucoup d’oxyde de fer qui donnent des vins avec des tannins assez serrés et
plus de force et de densité.
De plus on retrouve beaucoup plus de vieilles vignes sur la Blonde. La plus jeune vigne sur la Brune c’est la Turque qui a été plantée en 1980 avec un 1er millésime en 1985. On y plante à environ 10,000 pieds par ha ce qui est très dense. On plante toujours un mètre par un mètre. La Mouline en a un peu moins car elle a beaucoup de terrasses. Les rendements sont approximativement 40he/ha ce qui est très bas.
Vignoble E. Guigal
On voit beaucoup de terrasses qui permettent de bien gérer l’érosion des sols. Il y a plus d’érosion sur la Côte Blonde que sur la Brune parce que les sols sont moins sensibles. Il faut beaucoup de travaux pour bien canaliser l’eau de pluie et l’évacuer complètement.
Le petit
ruisseau partage la Côte Blonde à gauche de la Côte Brune à droite. En face de
nous on a le vignoble de la Turque.
Une toute nouvelle parcelle qu’on appelle Fongeant (lieux-dit sur la Côte Brune) est en train de voir le jour et déjà on a en partie vendangé après 4 ans de travaux. C’est assez spectaculaire avec des murs assez profonds qui requièrent beaucoup de travail de maçonnerie. À cet endroit il y avait une forêt qui était orientée plein sud avec du soleil toute la journée. On y a arraché les bois et au fur à mesure on a planté les vignes. En commençant toujours par en haut. Ce qui a été récolté est assemblé avec la Brune et la Blonde. Chez Guigal, on verra avec le temps si on en fera une cuvée différente.
Parcelle Fongeant – Vignobles E. Guigal
Sur la
partie nord autour d’Ampuis, la maison possède 75 ha avec principalement des
Côte-Rôtie et des Condrieu. Il y a aussi pas mal de St-Joseph avec une dizaine
d’hectares et en plus des Crozes-Hermitage et des Hermitage. La maison ne fait pas
de Cornas ni de St-Peray. Château de Nalys à Châteauneuf-du-Pape c’est 60 ha
qui se sont ajoutés dans les dernières années.
Les vignobles sont très pentus avec des pentes qui vont jusqu’à 60%. Un système de treuil permet les vendanges et le travail de la vigne est installé sur des camions tout au haut des parcelles. Grâce aux coteaux très pentus l’eau peut s’écouler. Le problème c’est quand on n’en a pas assez. L’été peut être très sec. N’oublions pas que ça s’appelle la Côte Rôtie et pas pour rien.
Camion treuil
Quant aux cépages une des particularités de la Côte Rôtie c’est l’utilisation du Viognier qu’on retrouve plus sur la Côte Blonde que sur la Côte Brune. Évidemment la cépage roi est la Syrah qui s’exprime de façon spectaculaire dans ces terroirs. La taille de la vigne est en gobelet avec une conduite en échalas qui est une taille courte qui donne 4 bras par pied de vigne.
Visite de la cave
Les vendanges
Les
vendanges se font en général début septembre pour les vins blancs et
mi-septembre pour les rouges et ça dure à peu près un mois. Il faut environ 10
jours pour faire les blancs et 3 semaines pour faire les rouges. Tout est
vinifié au même endroit.
Avec toutes ces différentes parcelles, terroirs et expositions tout n’est pas mûr en même temps. Au fil des dégustations on procédera à un calendrier des vendanges. On trie à la vendange et à la réception de la cave façon manuelle. L’équipe de vendanges comprend une 50e de personnes et tout le monde est impliqué dans une sorte d’ambiance bien familiale. La mère de Philippe et son épouse Ève font même la bouffe pour les équipes de vendangeurs.
Réception des vendanges
Jacques Desvernois : ‘’Voilà l’endroit ou on passe le plus de temps pendant les vendanges. Dès que les vendanges ont commencé c’est avec M. Guigal père, Marcel, que nous procédons à la réception et au triage grâce au système que M. Guigal a développé.
Y participent aussi Philippe Guigal et le groupe d’œnologues. Dès qu’on ouvre le portail, la table de tri glisse à l’extérieur. Toute la vendange se faisant à la main, on vide les caisses de 50 kilos remplies de raisins sur la table de tri et la on enlève les feuilles, les partie de rafles, les raisins verts ou pourris et c’est M. Guigal père qui fait la première analyse pour vérifier les degrés et tout ça. Et c’est lui qui détermine la distribution de la vendange. C’est là qu’on va décider dans quelle cuve on va mettre quel raisin. Comment on procèdera au découpage des parcelles. C’est une première étape des plus qualitatives et on peut recevoir jusqu’à 50 tonnes de raisins par jour.‘’.
La vinification
Chez Guigal on utilise une cinquantaine de cuves pour s’harmoniser avec l’approche parcellaire. Celles-ci sont alimentés par des colonnes en inox situées au-dessus. On y travaille principalement les rouges car pour les blancs on a besoin des pressoirs pour récupérer les jus. On y fait des pigeages, des remontages et autres opérations.
Dans ces cuves on a souvent des ‘’pigeurs’’ mécaniques et automatiques avec des vérins qui viennent écraser la vendange. Pour les remontages on fait couler le jus dans des bassines et par ces colonnes on fait remonter le vin. La température dans les cuves est programmée afin d’optimiser la vinification. Les pressoirs pour les rouges sont sur des roulettes et sont amenés devant chaque cuve pour cette opération.
Pour les vins blancs c’est la même chose on fait des pressurages un peu particuliers à la maison parce que le Viognier est un cépage qui a une peau et une pellicule assez épaisse et il faut un pressurage qui doit être efficace mais pas brutal. C’est un pressurage qui peut prendre 8 heures.
Élevage
Souvent pour les vins blancs l’élevage durera une année. Il n’y a que l’Ermitage blanc qui est élevé 2 ans. Ce sont des vins qui ont plus de structure et de matière et aussi un potentiel de garde supérieur. Pour les Condrieu, parce qu’on vise la fraîcheur, on ne veut pas les écraser avec le bois, donc on les élève un maximum de 10 mois.
Embouteillage
Après avoir
visité la réception des raisins et le système mis sur pied par Guigal il y a de
ça quelques années, c’est l’étonnement de voir une ligne de robots utilisés
pour l’embouteillage, l’étiquetage et la livraison. La ligne était en fonction
pour le Côtes-du-Rhône et le bruit était assez assourdissant :
‘’On a neuf robots et 3 personnes et on peut faire près de 50,000 bouteilles par jour. C’est beaucoup d’efficacité. Le tout est contrôlé par la robotique et beaucoup de programmation et nous faisons la maintenance nous-même. L’étiqueteuse utilise la reconnaissance faciale. Elle en mémoire la photo de chaque étiquette et verra à s’assurer que l’étiquette apposée est bien la bonne. On y embouteille 7 millions de bouteilles par an.
Chez Guigal, on a ce côté artisan autant en viticulture qu’en viniculture et on utilise des équipements à la fine pointe de la technologie dans les endroits ou on peut gagner du temps et réduire les coûts. On y gagne aussi en réactivité dans les situations problématiques.
La dégustation
Nous avons dégusté 17 vins qui représentaient bien l’étendue de la gamme. Mes amis quelle aventure gustative.
J’ai ajouté les notes de la dégustation de novembre 2018 lesquelles sont plus complètes. Lors de la dégustation en avril 2019 au chai, j’ai eu le temps d’annoter assez brièvement mes impressions surtout dans le cas des vins de Côte-Rôtie. Pour y accéder cliquez sur le lien suivant : https://bit.ly/2SMWv1T
Côte du Rhone blanc, 2017, $20.60, cépages: Viognier 60%, Roussanne 15%, Marsanne 10%, autres cépages 15%, code SAQ: 290296.
‘’Dans la
vallée du Rhône la proportion de vins blancs n’est à peine que de 7%. Ce n’est pas
beaucoup. Nous on y produit beaucoup de vins blancs sans doute parce qu’on est de
bons producteurs de Condrieu et du coup on produit beaucoup de Côtes du Rhône
blancs ce qui représente 25% de la production de la maison. Pour le Côte-du-Rhône,
le cépage principal c’est le Viognier mais on l’assemble avec du Grenache blanc
à 35% et 15% de Clairette. C’est un vin qui n’a eu aucun élevage. Que des cuves
inox.
On a ce
côté exubérant, floral, de fruits frais, beaucoup de fraîcheur et acidité
équilibrée.
Les deux vins suivants proviennent du Château de Nalys. La particularité de ce vignoble est d’avoir les 13 cépages autorisés à Châteauneuf-du-Pape. On y trouve 3 grands types sols dont chacun représente un tiers : la Crau (surtout pour les vins rouges), il y a aussi le Bois Sénéchal (quasiment un monopole), et enfin le lieux-dit appellé Grand Pierre avec des sols fabuleux.
Château de Nalys, Saintes Pierres de Nalys, Châteauneuf-du-Pape, blanc, 2017, $46.25, cépages: Clairette 36%, Bourboulenc 29%, Grenache blanc 25%, autres cépages 10%, code SAQ: 13905626.
Ce vin est principalement fait avec la Clairette qui a un côté fin un peu floral sur le muguet et qui donne une belle acidité. ‘’Nous préférons garder les Clairette pour les St-Pierre pour cette belle fraîcheur et d’immédiateté.’’
Château de Nalys, blanc, 2017, $82.50, cépages: Roussanne 43%, Grenache blanc 33%, Clairette 15%, autres cépages 9%, code SAQ: 13905677.
C’est le
grand vin de la propriété. On réserve ici la majorité des vieilles Roussanne à
50% plantées sur la Crau. On l’assemble avec 30% de Grenache blanc. La partie
Roussanne est élevée en pièces et le tout vieillit un an en fût. Ce 2017 est un
peu jeune et on devrait l’attendre 3-4 ans voire même plus.
Il y a un
éclat dans ce vin et c’est plus volumineux. On sent un côté boisé et lacté avec
une texture grasse assez incroyable.
Sur un total potentiel de 200,000 bouteilles les blancs représentent 50,000 bouteilles dont 30,000 btles de St-Pierre et 20,000 de Château Nalys en blanc.
Ce vin est
toujours un assemblage de Marsanne et de Roussanne qui ont été achetées chez des
vignobles autour de Tain-l’Hermitage. Chez Guigal, on préfère le style sud du
St-Joseph ou il y a plus d’ensoleillement qu’au style nord. St-Joseph fait
1,300 ha sur 60 km. On y retrouve des profils très variés sur des sols granitiques
qui donnent de la force au vin.
La Marsanne
(90% de ce vin) apporte un caractère large, mature, onctueux et volumineux. La
Roussanne qui est la cousine de la Marsanne apporte un côté plus frais avec
plus d’acidité un côté un peu plus floral avec des arômes de pêches, abricots
et à chair plus blanche. En bouche un peu de miel, de nougat et une acidité
surprenante. Ces vins sont élevés majoritairement en cuves puis élevés dans des
fûts neufs.
Avec de l’évolution on s’approcherait de la confiture d’abricots, de la cire d’abeille et ça se rapprocherait d’un côté oxydatif. Avec le temps ces notes oxydatives vont s’amplifier.
C’est un
vignoble assez particulier de Tournon sur Rhône. Il appartenait à Jean-Louis
Grippat et a été vendu à la famille Guigal. Depuis 2001 on y produit des vins
en blanc et en rouge et le lieux-dit a donné son nom à l’appellation. Belle carte
postale que ce lieux-dit. Sur des sols granitiques assez léger exposés au sud.
Ça donne
des vins très charnus, très mûrs, denses et d’une belle épaisseur. On les élève
pendant 10 mois moitié fût neuf et moitié en fût d’un vin.
Notes boisées, de vanille, de tarte aux pommes ainsi que cannelle. Comme une caresse, très complexe.
Élaboré à
100% de Viognier. On arrive sur les beaux vignobles de Condrieu avec des sols
granitiques avec beaucoup de variations. On fait des vins qui sont toujours généreux
avec du fruit de la passion, un beau côté floral avec une bouche toujours
soyeuse et ronde.
Bien aromatique sur des arômes de fruits exotiques, de pêches ainsi que de belles notes florales. La bouche est grasse (gras volumineux) mais pas lourde et le tout est d’une belle profondeur avec beaucoup de persistance et de fraîcheur. Très beau!
Provenant
des 5 meilleures parcelles sur 5 ha de l’appellation Condrieu. Elles sont
vinifiées séparément et élevées à 100% en fûts neufs et assemblées après 10
mois d’élevage.
On y retrouve la grande finesse de Condrieu avec beaucoup de délicatesse, des notes boisées, une texture grasse toute en dentelle et avec beaucoup d’équilibre.
On monte la
côte avec ce vin qui est composé à 90% de Marsanne et de 10% Roussanne! C’est
comme pour les lieux-dits, ce sont des parcelles qui appartenaient au domaine
Grippat. Ce vin est un assemblage de 2 parcelles sur l’Hermite et au Muret. Ces
vins sont élevés pendant 2 ans dans des fûts neufs.
Assez ouvert avec comme un petit côté mystérieux ainsi qu’un caractère un peu autoritaire et froid. Avec des notes de thé et de paille avec comme un côté bourguignon qui ressemble aux vins de Corton-Charlemagne de la Bourgogne qui ont beaucoup de puissance, de chaleur et de générosité. Aussi beaucoup de finesse. Gras en bouche avec cette finale sur le silex. Grand potentiel de vieillissement.
Issu d’un
excellent millésime, il est composé de 50% Syrah, 45% de Grenache et 5% de
Mourvèdre. C’est un vin d’un style bien tendre, plus pierreux et épicé. Il a
vieilli pendant 3 ans dans des fûts.
Fruits noirs un peu confiturés, épices, garrigue avec un grain sérieux et assez épais avec des tannins bien charpentés.
Château de Nalys, Saintes Pierres de Nalys, Châteauneuf-du-Pape, vin rouge, 2017, $64.00, cépages: Grenache 69%, Syrah 20%, autres cépages 6%, Cinsault 5%, code SAQ: 13905600.
Surtout
élevé en cuve inox avec à peine 20% qui est élevé en foudre. Il est composé de 70%
de Grenache, 10% de Syrah et 20% de Cinsault.
Bien fruité, immédiat et ouvert avec un côté bien noir très mûr et des notes de cerises kirsch. Les tannins ne sont pas aussi prononcés, presque délicats mais quand même sphériques en bouche.
Château de Nalys, Châteauneuf-du-Pape, vin rouge, 2016, $110.00, cépages: Grenache 59%, Syrah 32%, Mourvèdre 5%, autres cépages 4%, code SAQ: 13905651.
Ici la
proportion de Syrah est plus importante avec 35% (élevée en petites pièces) puis
de Grenache, de Counoise et de Muscardin qui apportent une certaine rusticité
et équilibrent la sur-maturité du Grenache.
Puissance, tannins bien charpentés, notes d’épices bien prononcées. C’est un vin qu’il faudra attendre un peu.
Plus frais et assez austère avec notes d’épices, de poivre, bien floral. La bouche démontre des flaveurs de chocolat noir, d’épices avec ce côté minéral.
Les Côte-Rôtie
‘’Pour les Côte-Rôtie, qui est la seule appellation ou on peut ajouter du Viognier, le pourcentage de Viognier va dépendre du type de vin et la façon dont c’est planté. Il est en fait co-planté dans les parcelles avec la Syrah. On sait la proportion de Viognier parce qu’on a compté les pieds de vignes. Donc je peux vous dire que pour la Mouline il y a 11% de Viognier parce que c’étaient des vignes ou il y avait historiquement beaucoup de Viognier. C’est surtout la maturité de la Syrah qui va déterminer la vendange. Le Viognier est souvent plus mûr que la Syrah. ‘’
Contient 11% de Viognier et provient de vignes qui ont plus de 100 ans. Sur des notes de tabac blond, pot-pourri avec ce côté bien floral. La bouche est veloutée, suave et des tannins bien charpentés et bien équilibrés. Structure sphérique en bouche.
‘’Le
dernier millésime de La Turque avant le 1981 c’était en 1935. Ce lieux-dit là
il a été abandonné pendant 50 ans. C’est la famille Guigal qui a décidé de
replanter des vignes à cet endroit car la famille savait que c’était un très
bon lieux-dit qui faisait partie de premiers crus de Côte-Rôtie à même titre
que La Mouline. Donc c’est pour ça qu’on a entreprit des travaux pharaoniques
en 1981.’’
Côté plus démonstratif sur des notes de chocolat noir, de tabac blond.
Je vous suggère de découvrir deux producteurs du nord de l’Italie qui ont quelque chose de très important en commun : l’authenticité et la recherche constante de la qualité. Rencontrez donc Poderi Colla située dans le Langhe et la Distillerie Poli en Vénétie et découvrez deux excellents vins rouges et un Vermouth étonnant.
Poderi Colla est depuis 300 ans probablement la quintessence du Domaine familial dans le Piémont bien ancrée dans la tradition, dans le travail bien fait, le respect de la nature, dans une recherche constante de laisser la vigne s’exprimer dans ce qu’on appelle la ‘’naturalité’’ des vins.
Comme le dit si bien Tino Colla : ‘’Nous connaissons tout des plus récentes avancées technologiques de la viniculture et ce, pour l’utiliser le moins possible dans l’élaboration de nos vins. Nous élaborons un produit naturel et on ne fait qu’aider la vigne à s’exprimer. Notre famille a tout essayé dans les diverses appellations du Piémont étant souvent les premiers à vinifier et nous avons eu la chance au fil du temps de sélectionner les meilleurs terroirs entre autres pour le Nebbiolo qui représente 60% de nos cépages plantés’’.
Vignoble Poderi Colla (crédit photo: Luc Marier)
Cette maison que j’ai visité l’année dernière est véritablement à la recherche constante d’authenticité, d’originalité, d’intégrité et de pureté. À partir de leurs 4 vignobles sur 28 hectares des plus qualitatifs, ils produisent des vins sérieux, classiques qui témoignent des cépages dont ils proviennent.
Leurs vins sont simples du point de vue conceptuel et bénéficient de la longue expérience que la famille a acquise au fil des années. Chaque vin a son caractère qui est l’expression du cépage, du vignoble et de la parcelle dont il provient. En fait chaque cépage de chaque parcelle est vinifié séparément.
Poderi Colla, Barbera d’Alba DOC, Costa Bruna, 2017
De la belle Barbera bien fraîche provenant de vignes de 70 ans et plus avec beaucoup de structure et de matière! Un vin qui se laisse découvrir sur des notes d’épices douces, de fruits rouges (cerises) ainsi qu’un soupçon de fruits noirs bien frais, peu boisé et très complexe. Le genre de vin dont on dit qu’on reconnaît le ‘’caractère des raisins’’.
En bouche, beaucoup de fraîcheur de finesse, d’élégance sur des tannins charpentés souples et tissés serrés. C’est juteux, croquant avec une acidité bien présente qui supporte des flaveurs de cerises, de noyaux de cerises, de mûres et quelques notes boisées assez discrètes. Finale d’une belle persistance sur des notes fruitées. J’en boirais tous les jours!
Et quel potentiel de vieillissement! Le 1995 que j’ai aussi dégusté présentait des notes d’évolution sur la prune avec des tannins encore bien charpentés. La finale dégageait beaucoup de volume et d’amplitude.
Un vin d’une grande finesse avec
beaucoup de complexité qui provient de l’une des parcelles (Roncaglie) des plus
qualitatives. Sur des notes d’épices, de fruits rouges, un peu de tabac, des
notes de mûres, de violettes, d’épices et de sous-bois. En bouche, la texture
est des plus veloutée sur des tannins charpentés. Le tout est d’une grande
richesse, très généreux et d’une grande amplitude. Un véritable coup de cœur!
Grand potentiel de garde.
Le 1998 que j’ai aussi dégusté était encore d’une belle fraîcheur sur des notes de tabac, de fruits très mûrs avec des tannins bien souples et presque charpentés. Surprenant ce vin qui était encore bien juteux et d’une superbe longueur.
Poli est une distillerie familiale artisanale vieille de plus de 100 ans dont la réputation n’est plus à faire. Fondée par GioBatta Poli (une famille qui a ses origines dans les années 1400) elle est spécialisée dans l’élaboration de Grappa, de liqueurs et autres spiritueux. Elle est située tout à côté de Bassano del Grappa.
Poli Distillerie
Le Vermouth
est un apéritif élaboré à partir de vin fortifié avec une eau-de-vie qui est
ensuite aromatisée de plantes aromatiques. Ce Gran Bassano Bianco, développé
par Jacopo Poli, est un Vermouth à base de Vespaiolo, un vin blanc issu de
raisins indigènes de la DOC dont fait partie la ville de Bassano.
Le profil aromatique de ce Vermouth est le résultat d’une infusion de plus de vingt plantes, parmi lesquelles dominent l’aubépine et le sureau (sambuscus), plantes caractéristiques de la région de Bassano, ainsi que le pamplemousse, le galanga (gingembre), l’orange douce et amère.
Gran Bassano Bianco, Vermouth, Italie, Poli Distillerie
Quel beau Vermouth d’une intensité aromatique assez incroyable et d’une persistance plus qu’appréciable. Le nez est sur une dominante d’herbes aromatiques, d’épices douces, d’agrumes et de notes florales.
La bouche légèrement grasse présente un bel équilibre avec des flaveurs herbacées, des notes d’agrumes avec en plus comme une pointe d’amertume sur le zeste d’orange. Bien que le niveau de sucre soit assez élevé on ne le sent à peine tel l’équilibre aromatique a été atteint. Vous dégusterez ce Vermouth bien frais sans qu’il ne soit trop froid.
Les vignobles de cette maison, fondée en 1892 par des immigrants français, sont situés au cœur de la vallée de Calchaqui dans le Nord de l’Argentine dans une région qui présente des conditions particulièrement extrêmes. En fait, les vignobles se retrouvent à une altitude de plus de 1,700 m ce qui en fait parmi les plus élevés du monde. La région de Calchaqui ne représente que 2% de la surface viticole d’Argentine mais produit des vins qu’il vaut la peine de découvrir.
Vignoble El Esteco
Slide présentation El Esteco
Slide présentation El Esteco
Au-delà de 500 ha de vignes sont situés dans la région de Cafayate à 1700 m d’altitude du côté des montagnes Quilmes et 260 ha dans la région de Chanar Punco à 2000 m d’altitude près des montagnes Aconquija. Cette dernière région subit des températures très froides ce qui n’est pas évident pour aller chercher la maturité des raisins.
Vignoble El Esteco
Pour pouvoir faire du vin dans de telles conditions, cette maison a eu à redéfinir les paradigmes qui entourent la production du vin et a su mettre de l’avant les caractéristiques propres au terroir de la région. Elle doit composer avec des variations extrêmes de températures (environ 22 ° C entre le minimum pendant les matins et nuits froids, et le maximum pendant les jours ensoleillés).
Vignoble El Esteco
De plus, les sols sont profonds, pauvres mais riches en minéraux et rocheux et heureusement qu’ils reçoivent une irrigation des Andes car les précipitations sont très faibles avec 120mm de pluie. Les vignes sont exposées à 350 jours de soleil et afin d’aller chercher le maximum d’ensoleillement et donc de maturité des raisins elle favorise la taille de type pergola bien qu’elle utilise d’autres types de taille selon les terroirs.
Carte vinicole – nord de l’Argentine
Les notes de dégustation
Nous avons dégusté 3 vins (les
bouteilles nous ont été envoyées avant la dégustation) dont 2 étaient élaborés
à 100% de Cabernet-Sauvignon.
Il faut savoir que ce n’est qu’en 1853
que les premiers pieds de vignes de Cabernet-Sauvignon sont apparus dans le paysage
de l’Argentine. Surprenant à savoir, l’Argentine est le 7e pays producteur de
Cabernet-Sauvignon dans le monde et le vignoble El Esteco produit à lui seul
26% du Cabernet-Sauvignon de la vallée de Calchaqui.
Son profil aromatique est très caractéristique de la région surtout avec ses notes de Pyrazine qui lui apporte des notes herbacées. Ses caractéristiques sont aussi un côté fruité ( cassis, mûres, bleuets, cerises, et gelée de bleuets) un profil épicé (menthe, poivre noir, eucalyptus, anis, menthol, paprika, feuilles de laurier) et des arômes et saveurs de vieillissement sous-bois (chêne, cèdre, tabac, craie, chocolat noir).
El Esteco, Don David Reserve, Cabernet Sauvignon, Argentine, Vallée de Calchaqui, Cafayate, 2018, $16.25, sucre : 3.2 g/l, alc. :14%, code SAQ : 13545886.
El Esteco, Don David Reserve, Cabernet Sauvignon, Argentine, Vallée de Calchaqui, Cafayate, 2018
Ce vin est
produit à une altitude de 1,700 m avec uniquement des raisins de
Cabernet-Sauvignon. Le moût est produit uniquement avec du jus de première
presse et 70% des vins sont élevés en petits fûts de chêne américain et
français pendant 12 mois le restant en cuves inox.
Ce vin est
carrément surprenant pour un vin d’entrée de gamme. Au nez il exprime des
effluves de fruits très mûrs rouges et noirs, de prunes, de notes herbacées
assez discrètes (piments verts), d’épices douces et de notes boisées.
En bouche la texture est veloutée, l’acidité équilibrée et les tannins sont charpentés, souples et tissés assez serré. C’est juteux sur une dominante d’épices douces, de fruits noirs et de flaveurs de torréfaction et de chocolat au lait qui viennent agrémenter le tout. La perception de volume et d’amplitude est des plus agréable et la longueur est surprenante pour un tel vin. Décidément un vin à acheter.
El Esteco, Cabernet Sauvignon, Argentine, Vallée de Calchaqui 2015, $22.95, sucre : 3.4 g/l, alc. :14.5%, code SAQ : 13648324.
El Esteco, Cabernet Sauvignon, Argentine, Vallée de Calchaqui 2015
Dans ce vin
qui porte le nom de la cave, on utilise de levures indigènes et sélectionnées
pour le processus de fermentation ce qui intensifie le profil aromatique. Le
vin est élevé dans les mêmes fûts de chêne utilisés durant la fermentation et
ce, pendant 12 mois. Une sélection rigoureuse des fûts est réalisée, à la recherche
de chêne légèrement toasté afin de surpasser la fraîcheur du fruit. Le vin est
mis en bouteille non filtré et conservé à la cave pendant 6 mois.
L’idée ici,
selon Alejandro Pepa, est de produire un cabernet sauvignon qui révèle quelques
notes de pyrazine. Avec ses notes herbacées et fruitées, ses tanins fins et son
acidité rafraîchissante C’est vraiment un vin à découvrir.
Ce vin se découvre sur des arômes d’épices douces (paprika) assez présentes, de prunes, de chocolat au lait, de notes herbacées (pyrazine) et de notes légèrement boisées. La bouche laisse découvrir une certaine élégance sur une texture veloutée, une acidité fraîche et des tannins très souples, charpentés et tissés bien serré. Les flaveurs de fruits noirs, de chocolat au lait, de cerises noires et d’épices douces bien présentes s’expriment en une longueur assez longue et d’une agréable persistance. Un vin ‘’smooth’’, généreux, d’une belle amplitude. À la caisse!!
El Esteco, Altimus MMXV, $45.25/btle, cépages : Cabernet-Sauvignon 50%, Malbec 35%, Cabernet franc 10%, Merlot 5%, disponible en importation privée (caisse de 6 btles) via l’agence Galleonwines.ca.
El Esteco, Altimus MMXV
Le mot
latin «altimus» signifie «le plus élevé» et témoigne de ce que peut donner de
mieux ce terroir extrême. C’est le vin
emblématique de la maison et est élaboré à partir des meilleures parcelles du
domaine et des meilleurs raisins de la vendange. Seul le jus de goutte est
utilisé pour faire ce vin.
Chaque
parcelle dont est issu le vin est élevé séparément pendant douze mois en
barriques neuves de chêne français, puis assemblé et vieilli pendant six mois
supplémentaires. Cet assemblage unique d’une sélection des meilleurs raisins de
chaque vendange a le pouvoir de concentrer en lui-même les caractéristiques
uniques du terroir des plus hauts vignobles du monde. Ce vin est non filtré et
non stabilisé pour préserver son caractère unique.
D’emblée ce
vin présente un superbe équilibre entre les arômes et saveurs fruités et les
notes d’épices douces. Le nez est sur des notes de fruits très mûrs de prunes,
de fruits noirs, de tabac, de café, de chocolat noir avec un soupçon de menthe et
de notes herbacées et boisées.
La bouche
est bordelaise et d’une texture élégante, veloutée et riche supportée par des
tannins charpentés et particulièrement souples. Les flaveurs de fruits très
mûrs de mûres, d’épices douces, de café, de torréfaction et de chocolat noir
complètent cet ensemble quelque peu opulent. Et quelle longueur…Beaucoup de
classe sans avoir ce côté ‘’bling bling’’ de plusieurs vins dits
‘’blockbusters’’.